[4,5,4] 4. Εἰσὶ δὲ καὶ ἄλλαι περὶ τὴν Βρεττανικὴν νῆσοι μικραί· μεγάλη δ' ἡ Ἰέρνη,
πρὸς ἄρκτον αὐτῇ παραβεβλημένη, προμήκης μᾶλλον {ἢ} πλάτος ἔχουσα.
Περὶ ἧς οὐδὲν ἔχομεν λέγειν σαφές, πλὴν ὅτι ἀγριώτεροι τῶν Βρεττανῶν
ὑπάρχουσιν οἱ κατοικοῦντες αὐτήν, ἀνθρωποφάγοι τε ὄντες καὶ πολυφάγοι,
τούς τε πατέρας τελευτήσαντας κατεσθίειν ἐν καλῷ τιθέμενοι, καὶ φανερῶς
μίσγεσθαι ταῖς τε ἄλλαις γυναιξὶ καὶ μητράσι καὶ ἀδελφαῖς. Καὶ ταῦτα δ' οὕτω
λέγομεν, ὡς οὐκ ἔχοντες ἀξιοπίστους μάρτυρας· καίτοι τό γε τῆς
ἀνθρωποφαγίας καὶ Σκυθικὸν εἶναι λέγεται, καὶ ἐν ἀνάγκαις πολιορκητικαῖς
καὶ Κελτοὶ καὶ Ἴβηρες καὶ ἄλλοι πλείους ποιῆσαι τοῦτο λέγονται.
| [4,5,4] 4. Il y a dans le voisinage de la Bretagne d'autres îles encore, mais de
peu d'étendue; une seule entre toutes est considérable, c'est l'île
d'Ierné, située juste au N. de la Bretagne. Cette île se trouve avoir plus
d'étendue en longueur qu'en largeur. Nous n'avons, du reste, rien de
certain à en dire, si ce n'est que ses habitants sont encore plus
sauvages que ceux de la Bretagne, car ils sont anthropophages en
même temps qu'herbivores et croient bien faire en mangeant les
corps de leurs pères et en ayant publiquement commerce avec toute
espèce de femmes, voire avec leurs mères et leurs sœurs. A dire vrai,
ce que nous avançons là repose sur des témoignages peu sûrs;
rappelons pourtant, en ce qui concerne l'anthropophagie, que la même
coutume paraît se retrouver chez les Scythes, et que l'histoire nous
montre, plus d'une fois, dans les nécessités d'un siège, les Celtes, les
Ibères et maint autre peuple barbare réduits à une semblable extrémité.
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