[4,5,3] 3. Δὶς δὲ διέβη Καῖσαρ εἰς τὴν νῆσον ὁ θεός, ἐπανῆλθε δὲ διὰ ταχέων, οὐδὲν
μέγα διαπραξάμενος οὐδὲ προελθὼν ἐπὶ πολὺ τῆς νήσου, διά τε τὰς ἐν τοῖς
Κελτοῖς γενομένας στάσεις τῶν τε βαρβάρων καὶ τῶν οἰκείων στρατιωτῶν, καὶ
διὰ τὸ πολλὰ τῶν πλοίων ἀπολέσθαι κατὰ τὴν πανσέληνον αὔξησιν
λαβουσῶν τῶν ἀμπώτεων καὶ τῶν πλημμυρίδων. Δύο μέντοι ἢ τρεῖς νίκας
ἐνίκησε τοὺς Βρεττανούς, καίπερ δύο τάγματα μόνον περαιώσας τῆς στρατιᾶς,
καὶ ἀπήγαγεν ὅμηρά τε καὶ ἀνδράποδα καὶ τῆς ἄλλης λείας πλῆθος. Νυνὶ
μέντοι τῶν δυναστῶν τινες τῶν αὐτόθι πρεσβεύσεσι καὶ θεραπείαις
κατασκευασάμενοι τὴν πρὸς Καίσαρα τὸν Σεβαστὸν φιλίαν, ἀναθήματά τε
ἀνέθηκαν ἐν τῷ Καπετωλίῳ, καὶ οἰκείαν σχεδόν τι παρεσκεύασαν τοῖς
Ῥωμαίοις ὅλην τὴν νῆσον· τέλη τε οὔπως ὑπομένουσι βαρέα τῶν τε
εἰσαγομένων εἰς τὴν Κελτικὴν ἐκεῖθεν καὶ τῶν ἐξαγομένων ἐνθένδε (ταῦτα δ'
ἐστὶν ἐλεφάντινα ψάλια καὶ περιαυχένια καὶ λυγγούρια καὶ ὑαλᾶ σκεύη καὶ
ἄλλος ῥῶπος τοιοῦτος), ὥστε μηδὲν δεῖν φρουρᾶς τῆς νήσου· τοὐλάχιστον μὲν
γὰρ ἑνὸς τάγματος χρῄζοι ἂν καὶ ἱππικοῦ τινος, ὥστε καὶ φόρους ἀπάγεσθαι
παρ' αὐτῶν, εἰς ἴσον δὲ καθίστατο πᾶν τὸ ἀνάλωμα τῇ στρατιᾷ τοῖς
προσφερομένοις χρήμασιν· ἀνάγκη γὰρ μειοῦσθαι τὰ τέλη φόρων
ἐπιβαλλομένων, ἅμα δὲ καὶ κινδύνους ἀπαντᾶν τινας, βίας ἐπαγομένης.
| [4,5,3] 3. Le divin César opéra deux descentes en Bretagne, mais, les deux
fois, il dut revenir précipitamment et sans avoir rien fait de grand, sans
avoir pu même pénétrer fort avant dans l'intérieur de l'île, à cause des
agitations survenues en Gaule tant parmi les barbares que parmi ses
propres soldats, et aussi parce qu'il avait perdu une bonne partie de sa
flotte dans une de ces hautes marées de l'Océan qui accompagnent
toujours la pleine lune. Il ne laissait pas cependant que d'avoir
remporté deux ou trois victoires sur les Bretons, bien qu'il n'eût fait
passer le détroit qu'à deux de ses légions, et ramenait avec lui
beaucoup d'otages et d'esclaves, sans compter le reste du butin.
Malgré ce souvenir, nous avons vu quelques-uns des rois du pays
rechercher par des ambassades et des soins de toute sorte l'amitié de
César Auguste, lui dédier dans le Capitole de pieuses offrandes et
livrer leur patrie pour ainsi dire en toute propriété aux Romains.
Présentement, les Bretons n'ont à payer que des droits très peu lourds
tant sur les marchandises qu'ils exportent de leur pays que sur celles
qu'ils importent de Gaule en Bretagne et qui consistent en phalènes,
en colliers d'ivoire, en vases d'electrum, en verreries et autres
menus articles ou bimbeloteries de ce genre, il n'y a donc pas lieu
d'occuper militairement leur pays. Mais, si l'on avait à tirer d'eux un
tribut fixe , il faudrait y avoir une légion au moins avec quelque
cavalerie. Or, les frais d'entretien de ces troupes égaleraient à coup
sûr le montant des impôts perçus, d'autant que l'établissement d'un
tribut fixe entraîne nécessairement une diminution des droits sur les
marchandises. Ajoutons qu'on s'expose toujours à certains risques
quand on a recours à la violence.
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