| [4,5,2] 2. Τέτταρα δ' ἐστὶ διάρματα, οἷς χρῶνται συνήθως ἐπὶ τὴν νῆσον ἐκ τῆς 
ἠπείρου, τὰ ἀπὸ τῶν ἐκβολῶν τῶν ποταμῶν, τοῦ τε Ῥήνου καὶ τοῦ Σηκοάνα 
καὶ τοῦ Λείγηρος {καὶ} τοῦ Γαρούνα. Τοῖς δ' ἀπὸ τῶν περὶ τὸν Ῥῆνον τόπων 
ἀναγομένοις οὐκ ἀπ' αὐτῶν τῶν ἐκβολῶν ὁ πλοῦς ἐστιν, ἀλλὰ ἀπὸ τῶν 
ὁμορούντων τοῖς Μεναπίοις Μορίνων, παρ' οἷς ἐστὶ καὶ τὸ Ἴτιον, ᾧ ἐχρήσατο 
ναυστάθμῳ Καῖσαρ ὁ θεός, διαίρων εἰς τὴν νῆσον· νύκτωρ δ' ἀνήχθη, καὶ τῇ 
ὑστεραίᾳ κατῆρε περὶ τετάρτην ὥραν, τριακοσίους καὶ εἴκοσι σταδίους τοῦ 
διάπλου τελέσας· κατέλαβε δ' ἐν ἀρούραις τὸν σῖτον. Ἔστι δ' ἡ πλείστη τῆς 
νήσου πεδιὰς καὶ κατάδρυμος, πολλὰ δὲ καὶ γεώλοφα τῶν χωρίων ἐστί, φέρει 
δὲ σῖτον καὶ βοσκήματα καὶ χρυσὸν καὶ ἄργυρον καὶ σίδηρον· ταῦτά τε δὴ 
κομίζεται ἐξ αὐτῆς καὶ δέρματα καὶ ἀνδράποδα καὶ κύνες εὐφυεῖς πρὸς τὰς 
κυνηγεσίας· Κελτοὶ δὲ καὶ πρὸς τοὺς πολέμους χρῶνται καὶ τούτοις καὶ τοῖς 
ἐπιχωρίοις. Οἱ δὲ ἄνδρες εὐμηκέστεροι τῶν Κελτῶν εἰσι καὶ ἧσσον 
ξανθότριχες, χαυνότεροι δὲ τοῖς σώμασι. Σημεῖον δὲ τοῦ μεγέθους· ἀντίπαιδας 
γὰρ εἴδομεν ἡμεῖς ἐν Ῥώμῃ τῶν ὑψηλοτάτων αὐτόθι ὑπερέχοντας καὶ 
ἡμιποδίῳ, βλαισοὺς δὲ καὶ τἆλλα οὐκ εὐγράμμους τῇ συστάσει. Τὰ δ' ἔθη τὰ 
μὲν ὅμοια τοῖς Κελτοῖς, τὰ δ' ἁπλούστερα καὶ βαρβαρώτερα, ὥστ' ἐνίους 
γάλακτος εὐποροῦντας μὴ τυροποιεῖν διὰ τὴν ἀπειρίαν, ἀπείρους δ' εἶναι καὶ 
κηπείας καὶ ἄλλων γεωργικῶν. Δυναστεῖαι δ' εἰσὶ παρ' αὐτοῖς. Πρὸς δὲ τοὺς 
πολέμους ἀπήναις χρῶνται τὸ πλέον, καθάπερ καὶ τῶν Κελτῶν ἔνιοι. Πόλεις 
δ' αὐτῶν εἰσιν οἱ δρυμοί· περιφράξαντες γὰρ δένδρεσι καταβεβλημένοις 
εὐρυχωρῆ κύκλον ἐνταῦθα καὶ αὐτοὶ καλυβοποιοῦνται καὶ τὰ βοσκήματα 
κατασταθμεύουσιν οὐ πρὸς πολὺν χρόνον. Ἔπομβροι δ' εἰσὶν οἱ ἀέρες μᾶλλον 
ἢ νιφετώδεις· ἐν δὲ ταῖς αἰθρίαις ὁμίχλη κατέχει πολὺν χρόνον, ὥστε δι' 
ἡμέρας ὅλης ἐπὶ τρεῖς μόνον ἢ τέτταρας ὥρας τὰς περὶ τὴν μεσημβρίαν 
ὁρᾶσθαι τὸν ἥλιον. Τοῦτο δὲ κἀν τοῖς Μορίνοις συμβαίνει καὶ τοῖς Μεναπίοις 
καὶ ὅσοι τούτων πλησιόχωροι.  
 | [4,5,2] 2. Il y a quatre points sur le continent d'où s'effectue habituellement la 
traversée dans l'île de Bretagne, ce sont les bouches du Rhin, du 
Sequanas, du Liger et du Garounas. Toutefois, quand on part des 
provinces rhénanes, ce n'est pas aux bouches mêmes du Rhin qu'on 
s'embarque , mais sur la côte de Morinie attenante au pays des 
Ménapes : c'est là, en effet, que se trouve Itium, ce port dont le divin 
César fit le rendez-vous de sa flotte, quand il fut pour passer en 
Bretagne. Il s'y embarqua de nuit, et le lendemain, vers la quatrième 
heure, il abordait dans l'île, ayant franchi la distance de 320 stades 
{que mesure le détroit}, et trouvait le blé encore sur pied dans les 
champs. L'île de Bretagne est presque toute en plaines et en bois; 
dans maints endroits pourtant le sol s'y élève sensiblement. Elle 
produit du blé, du bétail, de l'or, de l'argent, du fer, et ce sont là ses 
principaux articles d'exportation joints à des cuirs, à des esclaves et à 
d'excellents chiens de chasse, que les Celtes utilisent également pour 
la guerre, comme ils font leurs races indigènes. Les Bretons sont plus 
grands que les Celtes et moins blonds, mais plus mous de 
tempérament. Veut-on se faire une idée de leur haute taille? Nous en 
avons vu de nos yeux à Rome, qui, à peine sortis de l'enfance, 
dépassaient d'un demi-pied les hommes les plus grands qu'il y eût 
dans la ville; il faut dire qu'avec cela ils avaient les jambes cagneuses 
et le corps généralement mal proportionné. Les mœurs de ces 
peuples, identiques à peu près à celles des Gaulois, sont pourtant 
encore plus simples et plus barbares; c'est au point qu'en certains 
cantons, où les habitants ont du lait en abondance, ils n'en font pas de 
fromage faute de savoir s'y prendre, et ne sont guère plus 
expérimentés en fait de jardinage et d'agriculture. Les différents 
peuples de la Bretagne sont soumis à des rois. A la guerre, ils se 
servent surtout de chars, comme quelques-uns des peuples de la 
Gaule. Pour villes, ils ont leurs bois : ils s'y retranchent dans de vastes 
clairières circulaires au moyen de grands abatis d'arbres et élèvent là, 
mais toujours temporairement, de simples cahutes pour eux-mêmes à 
côté des étables de leurs troupeaux. Le climat de la Bretagne est plutôt 
pluvieux que neigeux : même par les temps clairs, le brouillard y dure 
assez pour ne laisser voir le soleil en tout que les trois ou quatre 
heures du milieu du jour. C'est du reste aussi ce qui arrive en Gaule 
chez les Morins, les Ménapes et les peuples voisins.
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