[4,3,4] 4. Μετὰ δὲ τοὺς Ἐλουηττίους Σηκοανοὶ καὶ Μεδιοματρικοὶ κατοικοῦσι τὸν
Ῥῆνον, ἐν οἷς ἵδρυται Γερμανικὸν ἔθνος περαιωθὲν ἐκ τῆς οἰκείας, Τρίβοκχοι.
Ἐν δὲ τοῖς Σηκοανοῖς ἐστι τὸ ὄρος ὁ Ἰουράσιος, διορίζει δ' Ἐλουηττίους καὶ
Σηκοανούς. Ὑπὲρ οὖν τῶν Ἐλουηττίων καὶ τῶν Σηκοανῶν Αἴδουοι καὶ
Λίγγονες οἰκοῦσι πρὸς δύσιν, ὑπὲρ δὲ τῶν Μεδιοματρικῶν Λεῦκοι καὶ τῶν
Λιγγόνων τι μέρος. Τὰ δὲ μεταξὺ ἔθνη τοῦ τε Λίγηρος καὶ τοῦ Σηκοάνα
ποταμοῦ τὰ πέραν τοῦ Ῥοδανοῦ τε καὶ τοῦ Ἄραρος παράκειται πρὸς ἄρκτον
τοῖς τε Ἀλλόβριξι καὶ τοῖς περὶ τὸ Λούγδουνον· τούτων δ' ἐπιφανέστατόν ἐστι
τὸ τῶν Ἀρουέρνων καὶ τὸ τῶν Καρνούτων, δι' ὧν ἀμφοῖν ἐνεχθεὶς ὁ Λείγηρ εἰς
τὸν ὠκεανὸν ἔξεισι. Δίαρμα δ' ἐστὶν εἰς τὴν Βρεττανικὴν ἀπὸ τῶν ποταμῶν τῆς
Κελτικῆς εἴκοσι καὶ τριακόσιοι στάδιοι· ὑπὸ γὰρ τὴν ἄμπωτιν ἀφ' ἑσπέρας
ἀναχθέντες τῇ ὑστεραίᾳ περὶ ὀγδόην ὥραν καταίρουσιν εἰς τὴν νῆσον. Μετὰ
δὲ τοὺς Μεδιοματρικοὺς καὶ Τριβόκχους παροι κοῦσι τὸν Ῥῆνον Τρήουιροι,
καθ' οὓς πεποίηται τὸ ζεῦγμα ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων νυνὶ τῶν στρατηγούντων τὸν
Γερμανικὸν πόλεμον. Πέραν δὲ ᾤκουν Οὔβιοι κατὰ τοῦτον τὸν τόπον, οὓς
μετήγαγεν Ἀγρίππας ἑκόντας εἰς τὴν ἐντὸς τοῦ Ῥήνου. Τρηουίροις δὲ συνεχεῖς
Νέρουιοι, καὶ τοῦτο Γερμανικὸν ἔθνος· τελευταῖοι δὲ Μενάπιοι πλησίον τῶν
ἐκβολῶν ἐφ' ἑκάτερα τοῦ ποταμοῦ κατοικοῦντες ἕλη καὶ δρυμοὺς οὐχ ὑψηλῆς,
ἀλλὰ πυκνῆς ὕλης καὶ ἀκανθώδους. Κατὰ τούτους δ' ἵδρυνται Σούγαμβροι
Γερμανοί. Πάσης δ' ὑπέρκεινται τῆς ποταμίας ταύτης οἱ Σόηβοι
προσαγορευόμενοι Γερμανοὶ καὶ δυνάμει καὶ πλήθει διαφέροντες τῶν ἄλλων,
ὑφ' ὧν οἱ ἐξελαυνόμενοι κατέφευγον εἰς τὴν ἐντὸς τοῦ Ῥήνου νυνί· καὶ ἄλλοι
δὲ κατ' ἄλλους τόπους δυναστεύουσι καὶ διαδέχονται τὰ ζώπυρα τοῦ πολέμου,
τῶν πρώτων ἀεὶ καταλυομένων.
| [4,3,4] 4. Aux Helvètes, le long des bords du Rhin, succèdent les Séquanes et
les Médiomatrices, et, compris parmi ces derniers, les Tribocques,
peuple germain, enlevé naguère à ses foyers et transporté là de la rive
opposée du fleuve. Le mont Jurasius, situé dans le pays des
Séquanes, sert de ligne de démarcation entre ce peuple et les
Helvètes. Au-dessus, maintenant, des Helvètes et des Séquanes, dans
la direction du couchant, habitent les Aeduens et les Lingons, et dans
la même direction, au-dessus des Médiomatrices, les Leuques et
encore les Lingons. Puis, entre le Liger et le Sequanas, dans la
contrée qui s'étend par delà le Rhône et l'Arar, juste au N. des
Allobriges et du territoire de Lugdunum, habitent différents peuples :
les plus célèbres sont les Arvernes et les Carnutes dont le Liger
traverse les possessions. Le Liger est tributaire de l'Océan, et, comme
le trajet qui sépare la côte de Bretagne de l'embouchure des fleuves de
la Gaule n'est que de 320 stades, en partant le soir avec le reflux, on
peut aborder le lendemain dans cette île vers la 8e heure. Au-dessous
des Médiomatrices et des Tribocques sur le Rhin, à la hauteur du pont,
que les généraux romains, qui opèrent actuellement contre les
Germains, viennent de jeter sur ce fleuve, habitent les Trévires. Juste
vis-à-vis, sur la rive opposée, étaient établis les Ubiens, avant
qu'Agrippa les eût transportés de leur plein gré de ce côté-ci du fleuve.
Les Nerviens, qui succèdent immédiatement aux Trévires, sont aussi
d'origine germanique. Puis viennent les Ménapes, qui habitent, eux,
aux bouches mêmes et des deux côtés du Rhin, parmi des marais et
des bois, ou pour mieux dire, vu le peu d'élévation des arbres, parmi
des halliers touffus et épineux. Les Sugambres, autre peuple germain,
sont établis dans le voisinage immédiat des Ménapiens. Enfin, au-dessus
de la vallée même du fleuve, et tout le long de sa rive droite,
habitent les Suèves, Germains aussi l'origine, mais qui surpassent de
beaucoup les autres peuples de la même race par leur nombre et leur
puissance militaire : ce sont les armes des Suèves, en effet, qui ont
expulsé le peuple que nous avons vu tout récemment chercher asile
sur la rive citérieure, et, règle générale, à mesure que les peuples
placés devant eux déposent les armes et traitent avec les Romains, les
Suèves ne manquent jamais de prendre violemment leur place;
comme pour faire renaître la guerre de ses cendres.
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