[3,1,8] Εἶτα Μελλαρία ταριχείας ἔχουσα, καὶ μετὰ ταῦτα Βελὼν πόλις καὶ ποταμός.
Ἐντεῦθεν οἱ διάπλοι μάλιστά εἰσιν εἰς Τίγγιν τῆς Μαυρουσίας καὶ ἐμπόρια καὶ
ταριχεῖαι. Ἦν δὲ καὶ Ζῆλις τῆς Τίγγιος ἀστυγείτων, ἀλλὰ μετῴκισαν ταύτην
εἰς τὴν περαίαν Ῥωμαῖοι, καὶ ἐκ τῆς Τίγγιος προσλαβόντες τινάς· ἔπεμψαν δὲ
καὶ παρ' ἑαυτῶν ἐποίκους, καὶ ὠνόμασαν Ἰουλίαν Ἴοζαν τὴν πόλιν. Εἶτα
Γάδειρα, πορθμῷ στενῷ διειργομένη νῆσος ἀπὸ τῆς Τουρδητανίας, διέχουσα
τῆς Κάλπης περὶ ἑπτακοσίους καὶ πεντήκοντα σταδίους· οἱ δὲ ὀκτακοσίους
φασίν. Ἔστι δ' ἡ νῆσος αὕτη τἆλλα μὲν οὐδὲν διαφέρουσα τῶν ἄλλων, ἀνδρείᾳ
δὲ τῶν ἐνοικούντων τῇ περὶ τὰς ναυτιλίας καὶ φιλίᾳ πρὸς Ῥωμαίους τοσαύτην
ἐπίδοσιν εἰς πᾶσαν εὐτυχίαν ἔσχεν, ὥστε, καίπερ ἐσχάτη ἱδρυμένη τῆς γῆς,
ὀνομαστοτάτη τῶν ἁπασῶν ἐστιν. Ἀλλὰ περὶ μὲν ταύτης ἐροῦμεν, ὅταν καὶ
περὶ τῶν ἄλλων νήσων λέγωμεν.
| [3,1,8] Vient ensuite Mellaria, remarquable par ses établissements à saler
le poisson, et plus loin la ville et le fleuve de Belon. C'est à Belon qu'on
s'embarque habituellement pour passer à Tingis en Maurusie; il s'y
trouve aussi des comptoirs ou entrepôts de commerce et des
établissements de salaison. Tingis avait naguère pour voisine une ville
nommée Zélis, mais les Romains transportèrent cette ville sur la rive
opposée du détroit, api ès l'avoir augmentée d'une partie de la
population de Tingis, puis, y ayant envoyé, pour l'accroître encore, une
colonie de citoyens romains, ils la nommèrent Julia Ioza. Suit
maintenant l'île de Gadira, qu'un étroit canal sépare de la Turdétanie,
et qui est éloignée de Calpé de 750 stades environ, d'autres disent de
800. Cette île, que rien d'ailleurs ne distinguait des autres, a vu, grâce
à l'intrépidité de ses habitants comme hommes de mer et à leur
attachement pour les Romains, sa fortune en tout genre prendre un tel
essor que, malgré sa situation à l'extrémité même de la terre habitée,
son nom a fini par effacer celui des autres îles. Nous y reviendrons, du
reste, quand nous en serons à décrire l'ensemble des îles de l'Ibérie.
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