HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 1

  par. 5

[3,1,5] Ταῦτα μὲν οὖν οὕτως ἔχειν ἐγχωρεῖ, καὶ δεῖ πιστεύειν· δὲ τοῖς πολλοῖς καὶ χυδαίοις ὁμοίως εἴρηκεν, οὐ πάνυ. Λέγειν γὰρ δή φησι Ποσειδώνιος τοὺς πολλοὺς μείζω δύνειν τὸν ἥλιον ἐν τῇ παρωκεανίτιδι {καὶ} μετὰ ψόφου παραπλησίως ὡσανεὶ σίζοντος τοῦ πελάγους κατὰ σβέσιν αὐτοῦ διὰ τὸ ἐμπίπτειν εἰς τὸν βυθόν. Ψεῦδος δ' εἶναι καὶ τοῦτο καὶ τὸ παραχρῆμα νύκτα ἀκολουθεῖν μετὰ τὴν δύσιν· οὐ γὰρ παραχρῆμα, μικρὸν δ' ὕστερον, καθάπερ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις πελάγεσι τοῖς μεγάλοις. Ὅπου μὲν γὰρ εἰς ὄρη δύεται, πλείω τὸν μετὰ δύσιν χρόνον τῆς ἡμέρας συμβαίνειν ἐκ τοῦ παραφωτισμοῦ, ἐκεῖ δὲ πλείω μὲν οὐκ ἐπακολουθεῖν, μὴ μέντοι μηδὲ παραχρῆμα συνάπτειν τὸ σκότος, καθάπερ καὶ ἐν τοῖς μεγάλοις πεδίοις. Τὴν δὲ τοῦ μεγέθους φαντασίαν αὔξεσθαι μὲν ὁμοίως κατά τε τὰς δύσεις καὶ τὰς ἀνατολὰς ἐν τοῖς πελάγεσι διὰ τὸ τὰς ἀναθυμιάσεις πλείους ἐκ τῶν ὑγρῶν ἀναφέρεσθαι· διὰ δὲ τούτων ὡς δι' +αὐλῶν κλωμένην τὴν ὄψιν πλατυτέρας δέχεσθαι τὰς φαντασίας, καθάπερ καὶ διὰ νέφους ξηροῦ καὶ λεπτοῦ βλέπουσαν δυόμενον ἀνατέλλοντα τὸν ἥλιον τὴν σελήνην, ἡνίκα καὶ ἐνερευθὲς φαίνεσθαι τὸ ἄστρον. Τὸ δὲ ψεῦδος ἐλέγξαι φησὶ τριάκονθ' ἡμέρας διατρίψας ἐν Γαδείροις καὶ τηρήσας τὰς δύσεις. δέ γε Ἀρτεμίδωρος ἑκατονταπλασίονά φησι δύεσθαι τὸν ἥλιον, καὶ αὐτίκα νύκτα καταλαμβάνειν. Ὡς μὲν οὖν αὐτὸς εἶδε τοῦτο ἐν τῷ ἱερῷ ἀκρωτηρίῳ, οὐχ ὑποληπτέον προσέχοντας τῇ ἀποφάσει αὐτοῦ· ἔφη γὰρ νύκτωρ μηδένα ἐπιβαίνειν, ὥστ' οὐδὲ δυομένου ἡλίου οὐδεὶς ἂν ἐπιβαίνοι, εἴπερ εὐθὺς νὺξ καταλαμβάνει. Ἀλλ' οὐδ' ἐν ἄλλῳ τόπῳ τῆς παρωκεανίτιδος· καὶ γὰρ τὰ Γάδειρα ἐπὶ τῷ ὠκεανῷ, καὶ Ποσειδώνιος ἀντιμαρτυρεῖ καὶ ἄλλοι πλείους. [3,1,5] Comme il est, à la rigueur, possible que les choses se passent de la sorte, il nous faut bien admettre cette partie du récit d'Artémidore, mais ce qui suit n'est évidemment qu'un tissu de fables et de superstitions populaires, et alors il devient impossible d'ajouter foi à son témoignage. « Les gens du peuple, nous dit Posidonius, sont généralement persuadés, que, dans les contrées qui bordent l'Océan, le soleil paraît à son coucher plus grand qu'il ne paraît ailleurs, et qu'il s'y couche avec un bruit strident, comme si la mer sifflait en éteignant les feux de l'astre qui se plonge dans son sein, or c'est là une grossière erreur et c'en est une autre de prétendre que, dans ces mêmes contrées, la nuit succède brusquement au coucher du soleil. Non, ajoute-t-il, la nuit n'y arrive pas brusquement, seulement elle suit de très près le coucher du soleil, et ceci s'observe également sur le bord des autres grandes mers. Dans les pays où le soleil se couche derrière de hautes montagnes, ce qu'on appelle la lumière diffuse prolonge la durée du jour davantage après le coucher de l'astre; ici naturellement cette prolongation n'a pas lieu, cependant l'obscurité ne s'y fait point tout d'un coup, non plus que dans les grandes plaines. Pour ce qui est maintenant de l'augmentation apparente du volume du soleil, laquelle s'observe en pleine mer, aussi bien au moment du lever qu'au moment du coucher, elle tient à ce qu'il se dégage plus de vapeurs de l'élément liquide : or, ces vapeurs sont comme des {verres} que les rayons visuels ne traversent qu'en se brisant, et qui ne transmettent à l'oeil que des images grossies, par une illusion analogue à celle qui nous fait paraître de couleur rougeâtre soit le soleil, soit la lune, quand nous les voyons se lever ou se coucher à travers un nuage sec et léger. » Posidonius nous apprend comment il put constater par lui-même le peu de fondement de l'opinion populaire : pendant trente jours, il résida à Gadira et observa avec soin chaque coucher du soleil. Qu'affirme pourtant Artémidoré ? Qu'en cette contrée le soleil paraît à son coucher cent fois plus gros qu'ailleurs, et que la nuit y vient brusquement, On s'aperçoit, du reste, aisément, pour peu que l'on fasse attention à ses paroles, qu'il n'avait pas observé lui-même ce double phénomène du haut du promontoire Sacré, car lui-même constate que personne ne peut mettre le pied sur ledit promontoire pendant la nuit, et, comme la nuit y succède brusquement au jour, on ne pourrait même pas, on le voit, profiter pour s'y rendre du coucher du soleil. Impossible aussi qu'il ait rien vu de pareil d'un autre point du littoral de l'Océan, car Gadira est situé sur l'Océan, et nous aurions alors le témoignage formel de Posidonius et de plusieurs autres voyageurs à opposer au sien.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006