HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 5

  par. 1

[3,5,1] Τῶν δὲ προκειμένων νήσων τῆς Ἰβηρίας τὰς μὲν Πιτυούσσας δύο καὶ τὰς Γυμνησίας δύο ( καλοῦσι καὶ Βαλιαρίδας) προκεῖσθαι συμβαίνει τῆς μεταξὺ Ταρράκωνος καὶ Σούκρωνος παραλίας, ἐφ' ἧς ἵδρυται τὸ Σάγουντον· εἰσὶ δὲ καὶ πελάγιαι μᾶλλον αἱ Πιτυοῦσσαι καὶ πρὸς ἑσπέραν κεκλιμέναι τῶν Γυμνησίων. Καλεῖται δ' αὐτῶν μὲν Ἔβουσος, πόλιν ἔχουσα ὁμώνυμον· κύκλος δὲ τῆς νήσου τετρακόσιοι στάδιοι, παρώμαλος τὸ πλάτος καὶ τὸ μῆκος· δὲ Ὀφιοῦσσα ἔρημος καὶ πολὺ ἐλάττων ταύτης πλησίον κειμένη. Τῶν δὲ Γυμνησίων μὲν μείζων ἔχει δύο πόλεις, Πάλμαν καὶ Πολεντίαν, τὴν μὲν πρὸς ἕω κειμένην τὴν Πολεντίαν, τὴν δ' ἑτέραν πρὸς δύσιν. Μῆκος δὲ τῆς νήσου μικρὸν ἀπολεῖπον τῶν ἑξακοσίων σταδίων, πλάτος δὲ διακοσίων· Ἀρτεμίδωρος δὲ διπλάσιον εἴρηκε καὶ τὸ πλά τος καὶ τὸ μῆκος. δ' ἐλάττων ὡς {διακοσίους} ἑβδομήκοντα τῆς Πολεντίας διέχει σταδίους· κατὰ μέγεθος μὲν οὖν πολὺ τῆς μείζονος ἀπολείπεται, κατὰ δὲ τὴν ἀρετὴν οὐδὲν αὐτῆς χείρων ἐστίν· ἄμφω γὰρ εὐδαίμονες καὶ εὐλίμενοι· χοιραδώδεις δὲ κατὰ τὰ στόματα, ὥστε δεῖν προσοχῆς τοῖς εἰσπλέουσι. Διὰ δὲ τὴν ἀρετὴν τῶν τόπων καὶ οἱ κατοικοῦντες εἰρηναῖοι, καθάπερ καὶ οἱ κατὰ τὴν Ἔβουσον. Κακούργων δέ τινων ὀλίγων κοινωνίας συστησαμένων πρὸς τοὺς ἐν τοῖς πελάγεσι λῃστάς, διεβλήθησαν ἅπαντες, καὶ διέβη Μέτελλος ἐπ' αὐτοὺς Βαλιαρικὸς προσαγορευθείς, ὅστις καὶ τὰς πόλεις ἔκτισε. Διὰ δὲ τὴν αὐτὴν ἀρετὴν ἐπιβουλευόμενοι, καίπερ εἰρηναῖοι ὄντες, ὅμως σφενδονῆται ἄριστοι λέγονται· καὶ τοῦτ' ἤσκησαν, ὥς φασι, διαφερόντως, ἐξ ὅτου Φοίνικες κατέσχον τὰς νήσους. Οὗτοι δὲ καὶ ἐνδῦσαι λέγονται πρῶτοι τοὺς ἀνθρώπους χιτῶνας πλατυσήμους. Ἄζωστοι δ' ἐπὶ τοὺς ἀγῶνας ἐξῄεσαν, αἰγίδα περὶ τῇ χειρὶ ἔχοντες πεπυρακτωμένον ἀκόντιον, σπάνιον δὲ καὶ λελογχωμένον σιδήρῳ μικρῷ. Σφενδόνας δὲ περὶ τῇ κεφαλῇ τρεῖς μελαγκρανίνας τριχίνας νευρίνας· τὴν μὲν μακρόκωλον πρὸς τὰς μακροβολίας, τὴν δὲ βραχύκωλον πρὸς τὰς ἐν βραχεῖ βολάς, τὴν δὲ μέσην πρὸς τὰς μέσας. Ἠσκοῦντο δ' ἐκ παίδων οὕτως ταῖς σφενδόναις, ὥστ' οὐδ' ἄλλως τοῖς παισὶν ἄρτον ἐδίδοσαν ἄνευ τοῦ τῇ σφενδόνῃ τυχεῖν. Διόπερ Μέτελλος, προσπλέων πρὸς τὰς νήσους, δέρρεις ἔτεινεν ὑπὲρ τῶν καταστρω μάτων, σκέπην πρὸς τὰς σφενδόνας. Εἰσήγαγε δὲ ἐποίκους τρισχιλίους τῶν ἐκ τῆς Ἰβηρίας Ῥωμαίων. [3,5,1] Passons aux îles de l'Ibérie. Les premières que nous citerons sont les deux îles Pityusses et les îles Gymnésies ou Baliarides, au nombre de deux également : ces îles sont situées à la hauteur de la côte comprise entre Tarracon et le Sucron, de la côte où s'élève Sagonte, et toutes les quatre en pleine mer, mais les Pityusses, quoique plus occidentales, se trouvent par le fait plus au large que les Gymnésies. L'une des deux se nomme Ebysus et contient une ville de même nom; elle a 400 stades de circuit et à peu près la même étendue en largeur qu'en longueur. L'autre île, nommée Ophiussa, est déserte, beaucoup plus petite qu'Ebysus, et très rapprochée d'elle. Des deux îles Gymnésies, la plus grande renferme deux villes, Palma et Polentia, situées, l'une, dans la partie orientale, et l'autre, dans la partie occidentale. L'île n'a guère moins de 600 stades en longueur, et, en largeur, guète moins de 200. Artémidore, lui, compte le double pour l'une et pour l'autre dimensions. L'autre île, plus petite, est à {400} stades environ de Polentia; très inférieure à la plus grande sous le rapport de l'étendue, elle n'a rien à lui envier sous le rapport des avantages naturels, car toutes deux sont fertiles et pourvues de bons ports : seulement, à l'entrée de ces ports se trouvent des écueils qui exigent quelque précaution quand on vient de la mer. L'heureuse nature des lieux fait que les habitants de ces îles, tout comme ceux d'Ebysus, sont d'humeur pacifique. Mais la présence parmi eux de quelques scélérats qui avaient fait alliance avec les pirates de la mer intérieure suffit à les compromettre tous, et donna lieu à l'expédition de Métellus, qui y conquit le surnom de Baléarique et y fonda en même temps les villes dont nous avons parlé. Du reste, tout pacifiques que sont les habitants de ces îles, ils se sont fait, en repoussant les fréquentes agressions auxquelles les exposaient leurs richesses, la réputation des frondeurs les plus adroits qu'il y ait au monde; et, si ce qu'on dit est vrai, leur supériorité dans le maniement de cette arme remonterait à l'époque où les Phéniciens occupèrent ces îles. On croit aussi que ce sont les Phéniciens qui ont introduit chez ces peuples l'usage des tuniques à large bordure de pourpre. {Auparavant ils ne connaissaient que les tuniques unies et la grossière sisyrne}, qu'ils quittaient même pour marcher au combat, ne gardant alors qu'un bouclier passé dans leur bras {gauche}, tandis que leur main {droite} brandissait une javeline durcie au leu et quelquefois armée d'une petite pointe de fer. Ils portaient en outre, ceintes autour de la tête, trois frondes faites de mélancranis, de crin ou de boyau, une longue pour atteindre l'ennemi de loin, une courte pour l'atteindre de près, et une moyenne pour l'atteindre quand il était placé à une distance médiocre. Dès l'enfance, on les exerçait à manier la fronde, et, à cet effet, les parents ne donnaient à leurs enfants le pain dont ils avaient besoin que quand ceux-ci avec leurs frondes l'avaient abattu de l'endroit où il était placé. Métellus connaissait leur adresse, et, quand il fut pour aborder dans leurs îles, il fit tendre des peaux au-dessus du pont de chaque navire pour que ses hommes soient abrités contre les projectiles des frondeurs gymnésiens. Il prit 3000 colons parmi la population romaine de l'Ibérie.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006