[3,4,20] Νυνὶ δὲ τῶν ἐπαρχιῶν τῶν μὲν ἀποδειχθεισῶν τῷ δήμῳ τε καὶ τῇ
συγκλήτῳ, τῶν δὲ τῷ ἡγεμόνι τῶν Ῥωμαίων, ἡ μὲν Βαιτικὴ πρόσκειται τῷ
δήμῳ, καὶ πέμπεται στρατηγὸς ἐπ' αὐτὴν, ἔχων ταμίαν τε καὶ πρεσβευτήν·
ὅριον δ' αὐτῆς τεθείκασι πρὸς ἠῶ πλησίον Καστλῶνος. Ἡ δὲ λοιπὴ Καίσαρός
ἐστι· πέμπονται δ' ὑπ' αὐτοῦ δύο πρεσβευταί, στρατηγικός τε καὶ ὑπατικός, ὁ
μὲν στρατηγικὸς, ἔχων σὺν αὑτῷ πρεσβευτήν, δικαιοδοτήσων Λυσιτανοῖς τοῖς
παρακειμένοις τῇ Βαιτικῇ καὶ διατείνουσι μέχρι τοῦ Δουρίου ποταμοῦ καὶ τῶν
ἐκβολῶν αὐτοῦ· καλοῦσι γὰρ οὕτω τὴν χώραν ταύτην ἰδίως ἐν τῷ παρόντι.
Ἐνταῦθα δ' ἔστι καὶ ἡ Αὐγοῦστα Ἠμερίτα. Ἡ δὲ λοιπὴ, αὕτη δ' ἐστὶν ἡ πλείστη
τῆς Ἰβηρίας, ὑπὸ τῷ ὑπατικῷ ἡγεμόνι, στρατιάν τε ἔχοντι ἀξιόλογον τριῶν
που ταγμάτων καὶ πρεσβευτὰς τρεῖς· ὧν ὁ μὲν, δύο ἔχων τάγματα,
παραφρουρεῖ τὴν πέραν τοῦ Δουρίου πᾶσαν ἐπὶ τὰς ἄρκτους, ἣν οἱ μὲν
πρότερον Λυσιτανοὺς ἔλεγον, οἱ δὲ νῦν Καλλαϊκοὺς καλοῦσι· συνάπτει δὲ
τούτοις τὰ προσάρκτια μέρη μετὰ τῶν Ἀστύρων καὶ τῶν Καντάβρων. Ῥεῖ δὲ
διὰ τῶν Ἀστύρων Μέλσος ποταμός, καὶ μικρὸν ἀπωτέρω πόλις Νοῖγα, καὶ
πλησίον ἐκ τοῦ ὠκεανοῦ ἀνάχυσις ὁρίζουσα τοὺς Ἄστυρας ἀπὸ τῶν
Καντάβρων· τὴν δ' ἑξῆς παρόρειον μέχρι Πυρήνης ὁ δεύτερος τῶν πρεσβευτῶν
μετὰ τοῦ ἑτέρου τάγματος ἐπισκοπεῖ. Ὁ δὲ τρίτος τὴν μεσόγαιαν, συνέχει δὲ
τὰ τῶν {τογάτων} ἤδη λεγομένων ὡς ἂν εἰρηνικῶν καὶ εἰς τὸ ἥμερον καὶ τὸν
Ἰταλικὸν τύπον μετακειμένων ἐν τῇ τηβεννικῇ ἐσθῆτι. Οὗτοι δ' εἰσὶν οἱ
Κελτίβηρες, καὶ οἱ τοῦ Ἴβηρος πλησίον ἑκατέρωθεν οἰκοῦντες μέχρι τῶν πρὸς
θαλάττῃ μερῶν. Αὐτὸς δὲ ὁ ἡγεμὼν διαχειμάζει μὲν ἐν τοῖς ἐπιθαλαττιαίοις
μέρεσι καὶ μάλιστα τῇ Καρχηδόνι καὶ τῇ Ταρράκωνι δικαιοδοτῶν, θέρους δὲ
περίεισιν, ἐφορῶν ἀεί τινα τῶν δεομένων ἐπανορθώσεως. Εἰσὶ δὲ καὶ
ἐπίτροποι τοῦ Καίσαρος, ἱππικοὶ ἄνδρες, οἱ διανέμοντες τὰ χρήματα τοῖς
στρατιώταις εἰς τὴν διοίκησιν τοῦ βίου.
| [3,4,20] Et c'est ce qui vient d'arriver : en vertu du partage récemment fait
des provinces entre le Peuple et le Sénat d'une part et le Prince de
l'autre, la Bétique se trouve attribuée au peuple, et l'on envoie pour
administrer la nouvelle province, dont la limite orientale passe dans le
voisinage de Castlon, un préteur assisté d'un questeur et d'un légat.
Mais le reste de l'Ibérie appartient à César, qui y envoie pour le
représenter deux légats, l'un prétorien, l'autre consulaire : le prétorien,
assisté lui-même d'un légat, est chargé de rendre la justice aux
Lusitans, c'est-à-dire aux populations comprises entre la frontière de la
Bétique et le cours du Durius jusqu'à son embouchure, car toute cette
partie de l'Ibérie, y compris Emerita-Augusta, a reçu le nom spécial de
Lusitanie. Tout ce qui est maintenant en dehors de la Lusitanie (et c'est
la plus grande partie de l'Ibérie) est placé sous le commandement du
légat consulaire, qui dispose de forces considérables, puisqu'il a sous
ses ordres trois légions environ et jusqu'à trois légats. L'un de ces
légats, à la tête de deux légions, garde et observe toute la contrée
située par delà le Durius dans la direction du nord, c'est-à-dire la
Lusitanie des anciens, appelée aujourd'hui la Callaïque, et, avec cette
contrée, les montagnes qui la bordent au nord et qu'habitent les
Astures et les Cantabres. Le territoire des Astures est traversé par le
fleuve Melsas; un peu plus loin est la ville de Naega, puis, tout près de
Naega, s'ouvre un estuaire formé par l'Océan, qui marque la
séparation entre les deux peuples. Toute la suite de la chaîne jusqu'au
Mont Pyréné est sous la garde spéciale du second légat et de l'autre
légion. Quant au troisième légat, il surveille l'intérieur du pays et
contient {par sa seule présence} les togati, comme qui dirait les
populations pacifiées, lesquelles semblent en effet avoir pris avec la
toge romaine la.douceur de moeurs, voire même le caractère et le
génie des Italiens. Ces populations sont celles de la Celtibérie et des
deux rives de l'Ebre jusqu'au littoral. Enfin, le préfet même, le légat
consulaire se tient durant l'hiver dans la partie maritime de la province,
à Carthage surtout et à Tarracon, double siége de son tribunal; puis,
quand vient l'été, il part pour sa tournée d'inspection, pendant laquelle
il relève au fur et à mesure sur son passage tous les abus qu'il est
urgent de réformer. Ajoutons qu'il y a dans la province des
procurateurs de César, toujours pris parmi les chevaliers, et qui sont
chargés de distribuer aux troupes l'argent nécessaire à leur entretien.
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