[3,4,18] Οὐκ ἴδιον δὲ τῶν Ἰβήρων οὐδὲ τοῦτο, σύνδυο ἐφ' ἵππων κομίζεσθαι, κατὰ δὲ
τὰς μάχας τὸν ἕτερον πεζὸν ἀγωνίζεσθαι. Οὐδὲ τὸ τῶν μυῶν πλῆθος ἴδιον,
ἀφ' οὗ καὶ λοιμικαὶ νόσοι πολλάκις ἠκολούθησαν. Συνέβη δ' ἐν τῇ Κανταβρίᾳ
τοῦτο τοῖς Ῥωμαίοις, ὥστε καὶ μισθοὺς ἄρνυσθαι μυοθηροῦντας πρὸς μέτρον
ἀποδειχθέν, {καὶ} διεσώζοντο μόλις· προσελάμβανε δὲ καὶ ἄλλων σπάνις καὶ
σίτου· ἐπεσιτίζοντο δὲ ἐκ τῆς Ἀκυιτανίας χαλεπῶς διὰ τὰς δυσχωρίας. Τῆς δ'
ἀπονοίας καὶ τοῦτο λέγεται τῆς Καντάβρων, ὅτι ἁλόντες τινὲς, ἀναπεπηγότες
ἐπὶ τῶν σταυρῶν, ἐπαιάνιζον. Τὰ μὲν οὖν τοιαῦτα τῶν ἠθῶν ἀγριότητός τινος
παραδείγματ' ἂν εἴη· τὰ δὲ τοιαῦτα ἧττον μὲν ἴσως πολιτικά, οὐ θηριώδη δέ,
οἷον τὸ παρὰ τοῖς Καντάβροις τοὺς ἄνδρας διδόναι ταῖς γυναιξὶ προῖκα, καὶ τὸ
τὰς θυγατέρας κληρονόμους, ἀπολείπεσθαι τούς τε ἀδελφοὺς ὑπὸ τούτων
ἐκδίδοσθαι γυναιξίν· ἔχει γάρ τινα γυναικοκρατίαν· τοῦτο δ' οὐ πάνυ
πολιτικόν. Ἰβηρικὸν δὲ καὶ τὸ ἐν ἔθει εἶναι παρατίθεσθαι τοξικὸν, ὃ
συντιθέασιν ἐκ βοτάνης σελίνῳ προσομοίας ἄπονον, ὥστ' ἔχειν ἐν ἑτοίμῳ
πρὸς τὰ ἀβούλητα, καὶ τὸ κατασπένδειν αὑτοὺς, οἷς ἂν προσθῶνται, ὥστε
ἀποθνήσκειν αὐτοὺς ὑπὲρ αὐτῶν.
| [3,4,18] Un autre usage des Ibères, mais qui ne leur est pas particulier non
plus, c'est de monter à deux le même cheval, l'un des deux cavaliers
mettant pied à terre au moment du combat. De même l'Ibérie n'est pas
seule à avoir souffert des invasions de rats et des maladies
épidémiques qui en sont le. plus souvent la suite. Les Romains
éprouvèrent par eux-mêmes en Cantabrie les effets de ce fléau, et
durent, pour s'en délivrer, organiser une chasse en règle, avec
promesse publique d'une prime par tant de rats tués; même ainsi, ils
eurent de la peine à échapper à la contagion, d'autant que la disette
était venue aggraver leur position: réduits à tirer d'Aquitaine leur blé et
leurs autres approvisionnements, ils ne les recevaient qu'à grand-peine,
vu l'extrême difficulté des chemins. Mais, puisqu'il est question
des Cantabres, rappelons encore un trait qui montrera jusqu'où pouvait
aller leur exaltation féroce : on raconte que des prisonniers de cette
nation, mis en croix, entonnèrent leur chant de victoire. Assurément de
tels traits dénotent quelque chose de sauvage dans les moeurs. En
voici d'autres, en revanche, qui, sans avoir encore le caractère de la
civilisation, ne sont pourtant plus le fait de brutes. Ainsi, chez les
Cantabres, l'usage veut que ce soit l'époux qui apporte une dot à sa
femme, et les filles qui héritent, à la charge de marier leurs frères, ce
qui constitue une espèce de gynaecocratie, régime qui n'est pourtant
pas précisément politique. Un autre usage ibérien c'est de porter
habituellement sur soi certain poison qui se prépare dans le pays
à l'aide d'une plante semblable à l'ache et qui tue sans douleur, pour
avoir ainsi une ressource toujours prête contre les malheurs inattendus
; enfin il n'y a que les Ibériens pour se dévouer comme ils font à ceux
auxquels ils sont attachés, jusqu'à subir la mort pour eux.
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