HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 4

  par. 17

[3,4,17] Τῆς δὲ βαρβαρικῆς ἰδέας καὶ τὸν τῶν γυναικῶν ἐνίων κόσμον θείη τις ἄν, ὃν εἴρηκεν Ἀρτεμίδωρος· ὅπου μὲν γὰρ περιτραχήλια σιδηρᾶ φορεῖν αὐτάς φησιν, ἔχοντα κόρακας καμπτομένους ὑπὲρ κορυφῆς, καὶ προπίπτοντας πρὸ τοῦ μετώπου πολύ, κατὰ τούτων δὲ τῶν κοράκων, ὅτε βούλονται, κατασπᾶν τὸ κάλυμμα, ὥστε ἐμπετασθὲν σκιάδιον τῷ προσώπῳ παρέχειν, καὶ νομίζειν κόσμον· ὅπου δὲ τυμπάνιον περικεῖσθαι πρὸς μὲν τῷ ἰνίῳ περιφερὲς, καὶ σφίγγον τὴν κεφαλὴν μέχρι τῶν παρωτίδων, εἰς ὕψος δὲ καὶ πλάτος ἐξυπτιασμένον κατ' ὀλίγον· ἄλλας δὲ τὰ προκόμια ψιλοῦν ἐπὶ τοσοῦτον, ὥστ' ἀποστίλβειν τοῦ μετώπου μᾶλλον· τὰς δ' ὅσον ποδιαῖον τὸ ὕψος ἐπιθεμένας στυλίσκον περιπλέκειν αὐτῷ τὴν χαίτην, εἶτα καλύπτρᾳ μελαίνῃ περιστέλλειν. Πρὸς δὲ τῇ ἀηθείᾳ τῇ τοιαύτῃ πολλὰ καὶ ἑώραται καὶ μεμύθευται περὶ πάντων κοινῇ τῶν Ἰβηρικῶν ἐθνῶν, διαφερόντως δὲ τῶν προσβόρρων, οὐ μόνον τὰ πρὸς ἀνδρείαν, ἀλλὰ καὶ τὰ πρὸς ὠμότητα καὶ ἀπόνοιαν θηριώδη. Καὶ γὰρ τέκνα μητέρες ἔκτειναν πρὶν ἁλῶναι κατὰ τὸν πόλεμον τὸν ἐν Καντάβροις, καὶ παιδίον δὲ δεδεμένων αἰχμαλώτων τῶν γονέων καὶ ἀδελφῶν ἔκτεινε πάντας, κελεύσαντος τοῦ πατρὸς, σιδήρου κυριεῦσαν, γυνὴ δὲ τοὺς συναλόντας. Κληθεὶς δέ τις εἰς μεθυσκομένους ἔβαλεν αὑτὸν εἰς πυράν. Κοινὰ δὲ καὶ ταῦτα πρὸς τὰ Κελτικὰ ἔθνη καὶ τὰ Θρᾴκια καὶ Σκυθικά, κοινὰ δὲ καὶ {τὰ} πρὸς ἀνδρείαν τήν τε τῶν ἀνδρῶν καὶ τὴν τῶν γυναικῶν. Γεωργοῦσιν αὗται, τεκοῦσαί τε διακονοῦσι τοῖς ἀνδράσιν, ἐκείνους ἀνθ' ἑαυτῶν κατακλίνασαι· ἔν τε τοῖς ἔργοις πολλάκις αὐταὶ καὶ λούουσι καὶ σπαργανοῦσιν, ἀποκλίνασαι πρός τι ῥεῖθρον. Ἐν δὲ τῇ Λιγυστικῇ φησὶν Ποσειδώνιος διηγήσασθαι τὸν ξένον ἑαυτῷ Χαρμόλεων, Μασσαλιώτην ἄνδρα, ὅτι μισθώσαιτο ἄνδρας ὁμοῦ καὶ γυναῖκας ἐπὶ σκαφητόν, ὠδίνασα δὲ μία τῶν γυναικῶν ἀπέλθοι ἀπὸ τοῦ ἔργου πλησίον, τεκοῦσα δ' ἐπανέλθοι ἐπὶ τοὖργον αὐτίκα, ὅπως μὴ ἀπολέσειε τὸν μισθόν· αὐτὸς δὲ ἐπιπόνως ἰδὼν ἐργαζομένην, οὐκ εἰδὼς τὴν αἰτίαν πρότερον ὀψὲ μάθοι καὶ ἀφείη δοὺς τὸν μισθόν· δ' ἐκκομίσασα τὸ νήπιον πρός τι κρηνίον, λούσασα καὶ σπαργανώσασα οἷς εἶχε διασώσειεν οἴκαδε. [3,4,17] II y a quelque chose de barbare aussi, à ce qu'il semble, dans la forme de certains ornements propres aux femmes d'Ibérie et que décrit Artémidore. Dans quelques cantons, par exemple, les femmes se mettent autour du cou des cercles de fer supportant des corbeaux ou baguettes en bec de corbin, qui forment un arc au-dessus de la tête et retombent bien en avant du front ; sur ces corbeaux elles peuvent, quand elles le veulent, abaisser leurs voiles qui, en s'étalant, leur ombragent le visage d'une façon très élégante à leur gré ; ailleurs, elles se coiffent d'une espèce de tympanium ou de petit tambour, parfaitement rond à l'endroit du chignon, et qui serre la tête jusque derrière les oreilles, pour se renverser ensuite en s'évasant par le haut. D'autres s'épilent le dessus de la tête, de manière à le rendre plus luisant que le front lui-même. Il y en a enfin qui s'ajustent sur la tête un petit style d'un pied de haut, autour duquel elles enroulent leurs cheveux et qu'elles recouvrent ensuite d'une mante noire. Indépendamment les détails qui précèdent sur les moeurs étranges de l'Ibérie, nous trouvons dans les historiens et dans les poètes maints détails {plus étranges encore}, je ne dis pas sur la bravoure, mais sur la férocité, sur la rage bestiale des Ibères, et en particulier de ceux du nord. On raconte par exemple que, dans la guerre des Cantabres, des mères tuèrent leurs enfants pour ne pas les laisser tomber aux mains des Romains; un jeune garçon, dont le père, la mère et les frères étaient enchaînés, les égorgea tous, sur l'ordre de son père, à l'aide d'un fer qui lui était tombé sous la main ; une femme égorgea de même tous ses compagnons de captivité. On vit enfin un prisonnier, que des soldats ivres s'étaient fait amener au milieu d'eux, se précipiter de lui-même dans les flammes d'un bûcher. Tous ces traits-là, disons-le, se retrouvent chez les Celtes, les Thraces et les Scythes, le courage (et j'entends le courage des femmes aussi bien que celui des hommes étant une vertu commune à toutes les nations barbares. Toutes ces femmes barbares, en effet, travaillent à la terre; à peine accouchées, elles cèdent le lit à leurs maris et les servent. Souvent même, elles accouchent dans les champs, lavent leur enfant dans le courant d'un ruisseau près duquel elles s'accroupissent, et l'emmaillottent elles-mêmes. En Ligurie, par exemple, Posidonius entendit conter à un certain Charmolaüs de Massalia, son hôte, le fait suivant : il avait pris pour lui bêcher un champ des ouvriers à la journée, des hommes et des femmes; une de ces femmes ayant ressenti les premières douleurs de l'enfantement s'écarta un moment de l'endroit où elle travaillait, accoucha et revint aussitôt se remettre à la besogne, pour ne pas perdre son salaire. Charmolaüs s'aperçut qu'elle travaillait avec peine, mais sans en deviner d'abord la cause, il ne l'apprit que tard dans la journée, la paya alors et la renvoya. Quant à elle, après avoir porté le nouveau-né à une fontaine voisine et l'y avoir lavé, elle l'enveloppa comme elle put, et le rapporta chez elle sain et sauf.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006