[3,4,16] Καὶ τῶν ῥιζῶν τῶν εἰς βαφὴν χρησίμων πλῆθος. Ἐλαίας δὲ πέρι καὶ
ἀμπέλου καὶ συκῆς καὶ τῶν παραπλησίων φυτῶν ἡ καθ' ἡμᾶς Ἰβηρικὴ
παραλία πάντων εὐπορεῖ, συχνὴ δὲ καὶ τῶν ἐκτός. Ἡ μὲν παρωκεανῖτις ἡ
πρόσβορρος ἀμοιρεῖ διὰ τὰ ψύχη, ἡ δ' ἄλλη τὸ πλέον διὰ τὴν ὀλιγωρίαν τῶν
ἀνθρώπων καὶ τὸ μὴ πρὸς διαγωγὴν, ἀλλὰ μᾶλλον πρὸς ἀνάγκην καὶ ὁρμὴν
θηριώδη μετὰ ἔθους φαύλου ζῆν· εἰ μή τις οἴεται πρὸς διαγωγὴν ζῆν τοὺς
οὔρῳ λουομένους ἐν δεξαμεναῖς παλαιουμένῳ, καὶ τοὺς ὀδόντας
σμηχομένους καὶ αὐ τοὺς καὶ τὰς γυναῖκας αὐτῶν, καθάπερ τοὺς Καντάβρους
φασὶ καὶ τοὺς ὁμόρους αὐτοῖς. Καὶ τοῦτό τε καὶ τὸ χαμευνεῖν κοινόν ἐστι τοῖς
Ἴβηρσι πρὸς τοὺς Κελτούς. Ἔνιοι δὲ τοὺς Καλλαϊκοὺς ἀθέους φασί, τοὺς δὲ
Κελτίβηρας καὶ τοὺς προσβόρρους τῶν ὁμόρων αὐτοῖς ἀνωνύμῳ τινὶ θεῷ {
θύειν} ταῖς πανσελήνοις νύκτωρ πρὸ τῶν πυλῶν, πανοικίους τε χορεύειν καὶ
παννυχίζειν. Τοὺς δὲ Ὀυέττωνας, ὅτε πρῶτον εἰς τὸ τῶν Ῥωμαίων παρῆλθον
στρατόπεδον, ἰδόντας τῶν ταξιαρχῶν τινας ἀνακάμπτοντας ἐν ταῖς ὁδοῖς
περιπάτου χάριν, μανίαν ὑπολαβόντας, ἡγεῖσθαι τὴν ὁδὸν αὐτοῖς ἐπὶ τὰς
σκηνάς, ὡς δέον ἢ μένειν καθ' ἡσυχίαν ἱδρυθέντας ἢ μάχεσθαι.
| [3,4,16] Les plantes tinctoriales abondent en Ibérie. Quant aux arbustes,
tels que l'olivier, la vigne, le figuier et autres semblables, ils croissent
tous en quantité sur les côtes qui bordent notre mer et sur une bonne
partie aussi des côtes de la mer Extérieure. S'ils ne viennent pas
également sur la côte septentrionale, c'est le froid qui en est cause,
mais, sur les autres points du littoral de l'Océan, c'est la faute des
populations, de leur négligence et de l'état d'abjection dans lequel elles
se complaisent par routine, ne cherchant pas le bien-être, mais
seulement le strict nécessaire et la satisfaction de leurs instincts ou
appétits brutaux, à moins qu'on ne suppose que c'est par un amour
raffiné du bien-être, que les hommes et les femmes, chez ces peuples,
emploient pour se laver et se nettoyer les dents l'urine qu'ils ont laissée
croupir dans des réservoirs, comme font, dit-on, les Cantabres et leurs
voisins. Cette coutume-là, à vrai dire, et celle de coucher sur la dure
existent aussi bien chez les Celtes que chez les Ibères Suivant
quelques auteurs, les Callaïques sont athées; mais les Celtibères et
les peuples qui les bornent au nord ont une divinité sans nom, à
laquelle ils rendent hommage en formant, tous les mois, à l'époque de
la pleine lune, la nuit, devant la porte de leurs maisons, et chaque
famille bien au complet, des choeurs de danse qui se prolongent
jusqu'au matin. Les mêmes auteurs racontent, au sujet des Vettons,
que les premiers d'entre eux qui mirent le pied dans un camp romain
crurent, en voyant les centurions aller et venir pour se promener, que
c'étaient des fous et voulurent les reconduire à leurs tentes, ne
concevant pas que des hommes pussent faire autre chose, quand ils
ne combattaient pas, que de rester en place tranquillement assis ou couchés.
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