[3,1,3] Ἔοικε γὰρ βύρσῃ τεταμένῃ κατὰ μῆκος μὲν ἀπὸ τῆς ἑσπέρας ἐπὶ τὴν ἕω,
τὰ πρόσθια ἐχούσῃ μέρη πρὸς τῇ ἕῳ, κατὰ πλάτος δ' ἀπὸ τῶν ἄρκτων πρὸς νότον.
Ἔχει δὲ σταδίων ἑξακισχιλίων ὁμοῦ τὸ μῆκος, πλάτος δὲ πεντακισχιλίων τὸ
μέγιστον, ἔστι δ' ὅπου πολὺ ἔλαττον τῶν τρισχιλίων, καὶ μάλιστα πρὸς τῇ
Πυρήνῃ τῇ ποιούσῃ τὴν ἑῴαν πλευράν· ὄρος γὰρ διηνεκὲς ἀπὸ νότου πρὸς
βορρᾶν τεταμένον ὁρίζει τὴν Κελτικὴν ἀπὸ τῆς Ἰβηρίας. Οὔσης δὲ καὶ τῆς
Κελτικῆς ἀνωμάλου τὸ πλάτος καὶ τῆς Ἰβηρίας, τὸ στενώτατον τοῦ πλάτους
ἑκατέρας ἀπὸ τῆς ἡμετέρας θαλάττης ἐπὶ τὸν ὠκεανόν ἐστι τὸ τῇ Πυρήνῃ
πλησιάζον μάλιστα ἐφ' ἑκάτερον αὐτῆς τὸ μέρος, καὶ ποιοῦν κόλπους τοὺς
μὲν ἐπὶ τῷ ὠκεανῷ, τοὺς δὲ ἐπὶ τῇ καθ' ἡμᾶς θαλάττῃ· μείζους δὲ τοὺς
Κελτικούς, οὓς δὴ καὶ Γαλατικοὺς καλοῦσι, στενώτερον τὸν ἰσθμὸν ποιοῦντας
παρὰ τὸν Ἰβηρικόν. Καὶ δὴ τὸ μὲν ἑῷον πλευρὸν τῆς Ἰβηρίας ἡ Πυρήνη ποιεῖ,
τὸ δὲ νότιον ἥ τε καθ' ἡμᾶς θάλαττα ἀπὸ τῆς Πυρήνης μέχρι Στηλῶν, καὶ ἡ
ἐκτὸς τὸ ἑξῆς μέχρι τοῦ ἱεροῦ καλουμένου ἀκρωτηρίου· τρίτον ἐστὶ τὸ
ἑσπέριον πλευρὸν παράλληλόν πως τῇ Πυρήνῃ, τὸ ἀπὸ τοῦ ἱεροῦ ἀκρωτηρίου
μέχρι τῆς πρὸς Ἀρτάβροις ἄκρας, ἣν καλοῦσι Νέριον· τέταρτον δὲ τὸ ἐνθένδε
μέχρι τῶν βορείων ἄκρων τῆς Πυρήνης.
| [3,1,3] l'Ibérie ressemble tout à fait à une peau de boeuf, qu'on aurait
déployée dans le sens de sa longueur de l'O. à l'E. (la partie antérieure
tournée du côté de l'E.), et dans le sens de sa largeur du N. au S. Elle
a 6000 stades de longueur, mais sa largeur qui, là où elle est la plus
grande, mesure 5000 stades, tombe en certains endroits beaucoup au-dessous
de 3000, notamment aux abords du Mont Pyréné, qui en
représente le côté oriental. Cette montagne, en effet, s'étend du S. au
N. en forme de chaîne continue et sépare la Celtique de l'Ibérie. Or, la
Celtique se trouve être, ainsi que l'Ibérie, de largeur variable, et,
comme c'est dans la partie où elles se rapprochent le plus du Mont
Pyréné que l'une et l'autre contrée présentent le moins de largeur des
bords de la mer Intérieure à ceux de l'Océan, elles offrent dans la
même partie l'une et l'autre, et du côté de l'Océan comme du côté de la
mer Intérieure, de grands golfes ou enfoncements. Seulement, les
golfes celtiques, ou, comme on les appelle aussi, les golfes galatiques,
ont plus de profondeur, et l'isthme de la Celtique est comparativement
plus étroit que celui de l'Ibérie. Le Mont Pyréné forme donc le côté
oriental de l'Ibérie. Quant au côté méridional, il est déterminé en partie
par la mer Intérieure, depuis le Mont Pyréné jusqu'aux Colonnes
d'Hercule, en partie par la mer Extérieure jusqu'au promontoire Sacré,
puis le troisième côté ou côté occidental s'étend à peu près
parallèlement au Mont Pyréné, depuis le promontoire Sacré jusqu'à la
pointe du pays des Artabres, connue sous le nom de cap Nerium;
enfin, le quatrième côté part de ce cap et va aboutir à l'extrémité
septentrionale du Mont Pyréné.
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