[3,1,2] Πρῶτον δὲ μέρος αὐτῆς ἐστι τὸ ἑσπέριον, ὡς ἔφαμεν, ἡ Ἰβηρία. Ταύτης δὴ
τὸ μὲν πλέον οἰκεῖται φαύλως· ὄρη γὰρ καὶ δρυμοὺς καὶ πεδία λεπτὴν ἔχοντα
γῆν, οὐδὲ ταύτην ὁμαλῶς εὔυδρον οἰκοῦσι τὴν πολλήν· ἡ δὲ πρόσβορρος
ψυχρά τέ ἐστι τελέως πρὸς τῇ τραχύτητι καὶ παρωκεανῖτις, προσειληφυῖα τὸ
ἄμικτον κἀνεπίπλεκτον τοῖς ἄλλοις, ὥσθ' ὑπερβάλλει τῇ μοχθηρίᾳ τῆς
οἰκήσεως. Ταῦτα μὲν δὴ τὰ μέρη τοιαῦτα, ἡ δὲ νότιος πᾶσα εὐδαίμων σχεδόν
τι, καὶ διαφερόντως ἡ ἔξω στηλῶν· ἔσται δὲ δῆλον ἐν τοῖς καθ' ἕκαστα,
ὑπογράψασιν ἡμῖν πρότερον τό τε σχῆμα καὶ τὸ μέγεθος.
| [3,1,2] Le premier pays de l'Europe à l'occident, nous l'avons déjà dit, est
l'Ibérie. Cette contrée, dans la plus grande partie de son étendue, est à
peine habitable; on n'y rencontre, en effet, presque partout que des
montagnes, des forêts et des plaines au sol maigre et léger, arrosées
qui plus est de façon irrégulière. La région septentrionale, qui a déjà le
double inconvénient d'un sol très âpre et d'un climat extrêmement
froid, doit encore à sa situation le long de l'Océan d'être absolument
privée de relations et de communications avec les autres contrées,
aussi n'imagine-t-on pas de séjour plus misérable. Telle est la nature
de cette partie de l'Ibérie ; en revanche, la partie méridionale presque
tout entière est riche et fertile, surtout ce qui se trouve placé en dehors
des Colonnes d'Hercule. C'est ce que nous ferons voir en présentant la
chorographie du pays. Mais auparavant, déterminons-en la forme et l'étendue.
|