[3,2,10] Πολύβιος δὲ, τῶν περὶ Καρχηδόνα νέαν ἀργυρείων μνησθεὶς, μέγιστα μὲν
εἶναί φησι, διέχειν δὲ τῆς πόλεως, ὅσον εἴκοσι σταδίους, περιειληφότα κύκλον
τετρακοσίων σταδίων, ὅπου τέτταρας μυριάδας ἀνθρώπων μένειν τῶν
ἐργαζομένων, ἀναφέροντας τότε τῷ δήμῳ τῶν Ῥωμαίων καθ' ἑκάστην ἡμέραν
δισμυρίας καὶ πεντακισχιλίας δραχμάς. Τὴν δὲ κατεργασίαν τὴν μὲν ἄλλην ἐῶ
(μακρὰ γάρ ἐστι), τὴν δὲ συρτὴν βῶλον τὴν ἀργυρῖτίν φησι κόπτεσθαι καὶ
κοσκίνοις εἰς ὕδωρ διαττᾶσθαι· κόπτεσθαι δὲ πάλιν τὰς ὑποστάσεις, καὶ πάλιν
διηθουμένας ἀποχεομένων τῶν ὑδάτων κόπτεσθαι· τὴν δὲ πέμπτην
ὑπόστασιν χωνευθεῖσαν, ἀποχυθέντος τοῦ μολίβδου, καθαρὸν τὸν ἄργυρον
ἐξάγειν. Ἔστι δὲ καὶ νῦν τὰ ἀργυρεῖα, οὐ μέντοι δημόσια, οὔτε ἐνταῦθα οὔτε
ἐν τοῖς ἄλλοις τόποις, ἀλλ' εἰς ἰδιωτικὰς μεθέστηκε κτήσεις· τὰ δὲ χρυσεῖα
δημοσιεύεται τὰ πλείω. Ἐν δὲ καὶ Καστλῶνι καὶ ἄλλοις τόποις ἴδιόν ἐστι
μέταλλον ὀρυκτοῦ μολίβδου· παραμέμικται δέ τι καὶ τούτῳ τοῦ ἀργύρου
μικρόν, οὐχ ὥστε λυσιτελεῖν ἀποκαθαίρειν αὐτόν.
| [3,2,10] Polybe, à son tour, nous parle, en décrivant Carthage-la-Neuve, de
mines d'argent, très considérables, situées à 20 stades environ de
cette ville et mesurant 400 stades de circuit : ces mines, qui occupaient
de son temps, et cela tout le long de l'année, une population de 40000
ouvriers, rapportaient à la République romaine 25000 drachmes par
jour. Sans entrer dans tous les détails métallurgiques que donne
Polybe (ce qui nous mènerait trop loin), nous rappellerons seulement
ce qu'il dit de la pépite argentifère que roulent les eaux des rivières :
après l'avoir pilée, on la passait au crible sur l'eau; le sédiment était
pilé de nouveau et lavé encore à grande eau; puis l'on recommençait à
piler le sédiment de la seconde opération et ainsi de suite; enfin, à la
cinquième, on faisait fondre le sédiment, le plomb se séparait sous
l'action de la chaleur et dégarnit en même temps l'argent
complètement purifié. Les mines d'argent des environs de Carthage-la-Neuve
sont aujourd'hui encore en pleine exploitation; mais, comme
toutes les autres mines d'argent situées en Ibérie, elles ont cessé
d'appartenir à l'État pour passer aux mains de particuliers ; les mines
d'or seules sont demeurées pour la plupart propriétés de l'État. Nous
ajouterons qu'il existe à Castlon et en d'autres lieux des mines de
plomb d'une nature particulière, dont les filons cachés à une grande
profondeur contiennent aussi de l'argent, en trop petite quantité
toutefois pour qu'il y ait profit à le séparer du plomb par l'affinage.
|