HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 2

  par. 9

[3,2,9] Ποσειδώνιος δὲ, τὸ πλῆθος τῶν μετάλλων ἐπαινῶν καὶ τὴν ἀρετὴν, οὐκ ἀπέχεται τῆς συνήθους ῥητορείας, ἀλλὰ συνενθουσιᾷ ταῖς ὑπερβολαῖς· οὐ γὰρ ἀπιστεῖν τῷ μύθῳ φησὶν, ὅτι τῶν δρυμῶν ποτε ἐμπρησθέντων γῆ τακεῖσα, ἅτε ἀργυρῖτις καὶ χρυσῖτις, εἰς τὴν ἐπιφάνειαν ἐξέζεσε διὰ τὸ πᾶν ὄρος καὶ πάντα βουνὸν ὕλην εἶναι νομίσματος ὑπό τινος ἀφθόνου τύχης σεσωρευμένην. Καθόλου δ' ἂν εἶπε, φησίν, ἰδών τις τοὺς τόπους, θησαυροὺς εἶναι φύσεως ἀενάους ταμιεῖον ἡγεμονίας ἀνέκλειπτον· οὐ γὰρ πλουσία μόνον, ἀλλὰ καὶ ὑπόπλουτος ἦν, φησίν, χώρα, καὶ παρ' ἐκείνοις ὡς ἀληθῶς τὸν ὑποχθόνιον τόπον οὐχ Ἅιδης, ἀλλ' Πλούτων κατοικεῖ. Τοιαῦτα μὲν οὖν ἐν ὡραίῳ σχήματι εἴρηκε περὶ τούτων, ὡς ἂν ἐκ μετάλλου καὶ αὐτὸς πολλῷ χρώμενος τῷ λόγῳ. Τὴν δ' ἐπιμέλειαν φράζων τὴν τῶν μεταλλευόντων παρατίθησι τὸ τοῦ Φαληρέως, ὅτι φησὶν ἐκεῖνος ἐπὶ τῶν Ἀττικῶν ἀργυρείων, οὕτω συντόνως ὀρύττειν τοὺς ἀνθρώπους, ὡς ἂν προσδοκώντων αὐτὸν ἀνάξειν τὸν Πλούτωνα· καὶ τούτων οὖν ἐμφανίζει παραπλησίαν τὴν σπουδὴν καὶ τὴν φιλεργίαν, σκολιὰς τεμνόντων καὶ βαθείας τὰς σύριγγας, καὶ πρὸς τοὺς ἐν αὐταῖς ἀπαντῶντας ποταμοὺς πολλάκις τοῖς Αἰγυπτίοις ἀναντλούντων κοχλίαις. + τὸν δόλον οὐ ταὐτὸν εἶναι τούτοις τε καὶ τοῖς Ἀττικοῖς, ἀλλ' ἐκείνοις μὲν αἰνίγματι ἐοικέναι τὴν μεταλλείαν· ὅσα μὲν γὰρ ἀνέλαβον, φησίν, οὐκ ἔλαβον, ὅσα δὲ εἶχον, ἀπέβαλον· τούτοις δ' ὑπεράγαν λυσιτελεῖν, τοῖς μὲν χαλκουργοῖς τέταρτον μέρος ἐξάγουσι τῆς γῆς τὸν χαλκόν, τῶν δὲ ἀργυρευόντων τισὶν ἰδιωτῶν ἐν τρισὶν ἡμέραις Εὐβοϊκὸν τάλαντον ἐξαίρουσι. Τὸν δὲ καττί τερον οὐκ ἐπιπολῆς εὑρίσκεσθαί φησιν, ὡς τοὺς ἱστορικοὺς θρυλεῖν, ἀλλ' ὀρύττεσθαι· γεννᾶσθαι δ' ἔν τε τοῖς ὑπὲρ τοὺς Λυσιτανοὺς βαρβάροις καὶ ἐν ταῖς Καττιτερίσι νήσοις, καὶ ἐκ τῶν Βρεττανικῶν δὲ εἰς τὴν Μασσαλίαν κομίζεσθαι. Ἐν δὲ τοῖς Ἀρτάβροις, οἳ τῆς Λυσιτανίας ὕστατοι πρὸς ἄρκτον καὶ δύσιν εἰσίν, ἐξανθεῖν φησιν τὴν γῆν ἀργύρῳ, καττιτέρῳ, χρυσῷ λευκῷ ἀργυρομιγὴς γάρ ἐστι· τὴν δὲ γῆν ταύτην φέρειν τοὺς ποταμούς· τὴν δὲ σκαλίσι τὰς γυναῖκας διαμώσας πλύνειν ἐν ἠθητηρίοις πλεκτοῖς εἰς κίστην. Οὗτος μὲν περὶ τῶν μετάλλων τοιαῦτ' εἴρηκε. [3,2,9] Posidonius célèbre l'abondance et la supériorité des métaux de l'Ibérie et, dans ce passage, non seulement il ne s'abstient pas des figures de rhétorique qui lui sont familières, mais il se laisse aller, on peut dire, à toutes les hyperboles du lyrisme. Écoutez-le : il croit ce que raconte la fable, qu'anciennement, après un vaste embrasement des forêts, la terre, précieux composé d'argent et d'or, fut liquéfiée, et vomit ces métaux à sa surface, il le croit, « d'autant qu'aujourd'hui encore, chaque montagne, chaque colline de l'Ibérie semble un amas de matières à monnayer préparé des mains mêmes de la prodigue Fortune. En somme, ajoute-t-il, qui voit ces lieux peut croire qu'il a sous les yeux le trésor intarissable de la nature ou l'inépuisable réserve d'un souverain. Cette terre en effet (c'est toujours lui qui parle) n'est pas riche seulement par ce qu'elle montre, elle l'est plus encore par ce qu'elle cache, et l'on peut dire en vérité que pour les Ibères ce n'est pas le Dieu des enfers, mais bien le Dieu des richesses, que ce n'est pas Pluton, mais bien Plutus qui occupe les profondeurs souterraines. » Voilà dans quel langage fleuri Posidonius a parlé des mines de l'Ibérie, comme si lui aussi avait à son service une mine inépuisable de mots et d'images. Plus loin, voulant donner l'idée du zèle des mineurs turdétans, il rappelle le mot du Phaléréen sur les mines d'argent de l'Attique : « à voir ces hommes creuser la terre avec autant d'ardeur, ne dirait-on pas qu'ils espèrent en extraire Pluton lui-même? » A cette ardeur il compare l'industrie et l'activité que déploient les Turdétans soit pour creuser leurs profondes et sinueuses syringes, soit pour épuiser à l'aide de la limace égyptienne l'eau des fleuves souterrains qui de temps à autre leur barrent le passage. Seulement, le travail des mineurs turdétans est autrement récompensé que ne l'est celui des mineurs de l'Attique. Tandis que ceux-ci, en effet, semblent réaliser la fameuse énigme : « Ils n'ont pas eu ce qu'ils comptaient avoir et ont perdu ce qu'ils avaient, » les Turdétans, eux, retirent d'énormes profits de leurs mines: dans celles de cuivre, par exemple, le cuivre pur représente le quart de la masse de terre extraite et il est telle mine d'argent qui rapporte à son propriétaire en trois jours la valeur d'un talent euboïque. Pour ce qui est de l'étain, Posidonius nie qu'on le recueille à la surface du sol, ainsi que les historiens se plaisent à le répéter, et, suivant lui, c'est uniquement des mines qu'on l'extrait, ce sont des mines d'étain, par exemple, qui se trouvent dans le pays de ces Barbares au-dessus de la Lusitanie et dans les îles Cassitérides, ainsi que dans les autres îles Britanniques, d'où Massalia tire aussi beaucoup d'étain. Lui-même pourtant nous signale chez les Artabres, à l'extrémité nord-ouest de la Lusitanie, la présence superficielle de minerais d'argent, d'étain et d'or blanc ou d'or mêlé d'argent; il ajoute que le sable des rivières en est aussi chargé et que, pour l'extraire, les femmes ratissent soigneusement ce sable et le lavent ensuite dans des espèces de sas ou de tamis tressés à la façon des paniers. Ici s'arrête ce qu'a dit Posidonius des mines de l'Ibérie.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006