[3,2,8] Τοσούτοις δὲ τῆς προειρημένης χώρας ἀγαθοῖς κεχορηγημένης, οὐχ ἥκιστα,
ἀλλὰ καὶ μάλιστα ἀποδέξαιτ' ἄν τις καὶ θαυμάσειε τὸ περὶ τὰς μεταλλείας
εὐφυές· ἅπασα μὲν γὰρ μεστὴ τῶν τοιούτων ἐστὶν ἡ τῶν Ἰβήρων χώρα, οὐ
πᾶσα δ' εὔκαρπος οὐδ' εὐδαίμων οὕτως, καὶ μάλιστα ἡ τῶν μετάλλων
εὐποροῦσα. Σπάνιον δ' ἐν ἀμφοτέροις εὐτυχεῖν· σπάνιον δὲ καὶ τὸ τὴν αὐτὴν
ἐν ὀλίγῳ χωρίῳ παντοίοις πληθύνειν μετάλλοις. Ἡ δὲ Τουρδητανία καὶ ἡ
προσεχὴς αὐτῇ λόγον οὐδένα ἄξιον καταλείπει περὶ τήνδε τὴν ἀρετὴν τοῖς
ἐπαινεῖν βουλομένοις. Οὔ τε γὰρ χρυσός, οὐκ ἄργυρος, οὐδὲ δὴ χαλκός, οὐδὲ
σίδηρος οὐδαμοῦ τῆς γῆς οὔτε τοσοῦτος οὔθ' οὕτως ἀγαθὸς ἐξήτασται
γεννώμενος μέχρι νῦν. Ὁ δὲ χρυσὸς οὐ μεταλλεύεται μόνον, ἀλλὰ καὶ
σύρεται· καταφέρουσι δ' οἱ ποταμοὶ καὶ οἱ χείμαρροι τὴν χρυσῖτιν ἄμμον,
πολλαχοῦ καὶ ἐν τοῖς ἀνύδροις τόποις οὖσαν, ἀλλ' ἐκεῖ μὲν ἀφανής ἐστιν, ἐν
δὲ τοῖς ἐπικλύστοις ἀπολάμπει τὸ τοῦ χρυσοῦ ψῆγμα· καὶ τοὺς ἀνύδρους δὲ
φορητῷ ἐπικλύζοντες ὕδατι στιλπνὸν ποιοῦσι τὸ ψῆγμα, καὶ φρέατα δ'
ὀρύσσοντες καὶ ἄλλας τέχνας ἐπινοοῦντες πλύσει τῆς ἄμμου τὸν χρυσὸν
ἐκλαμβάνουσι, καὶ πλείω τῶν χρυσωρυχείων ἐστὶ νῦν τὰ χρυσοπλύσια
προσαγορευόμενα. Ἀξιοῦσι δὲ Γαλάται κράτιστα παρ' ἑαυτοῖς εἶναι τὰ
μέταλλα τά τε ἐν τῷ Κεμμένῳ ὄρει, καὶ τὰ ὑπ' αὐτῇ κείμενα τῇ Πυρήνῃ· τὸ
μέντοι πλέον τἀντεῦθεν εὐδοκιμεῖ. Ἐν δὲ τοῖς ψήγμασι τοῦ χρυσίου φασὶν
εὑρίσκεσθαί ποτε καὶ ἡμιλιτριαίας βώλους, ἃς καλοῦσι πάλας, μικρᾶς
καθάρσεως δεομένας. Φασὶ δὲ καὶ λίθων σχιζομένων εὑρίσκειν βωλάρια
θηλαῖς ὅμοια· ἐκ δὲ τοῦ χρυσοῦ ἑψομένου καὶ καθαιρομένου στυπτηριώδει τινὶ
γῇ τὸ κάθαρμα ἤλεκτρον εἶναι· πάλιν δὲ τούτου καθεψομένου, μῖγμα ἔχοντος
ἀργύρου καὶ χρυσοῦ, τὸν μὲν ἄργυρον ἀποκαίεσθαι τὸν δὲ χρυσὸν ὑπομένειν·
εὐδιάχυτος γὰρ + ὁ τύπος καὶ λιπώδης· διὰ τοῦτο καὶ τῷ ἀχύρῳ τήκεται
μᾶλλον ὁ χρυσός, ὅτι ἡ φλὸξ μαλακὴ οὖσα συμμέτρως ἔχει πρὸς τὸ εἶκον καὶ
διαχεόμενον ῥᾳδίως, ὁ δὲ ἄνθραξ ἐπαναλίσκει πολὺ ὑπερτήκων τῇ
σφοδρότητι καὶ ἐξαίρων. Ἐν δὲ τοῖς ῥείθροις σύρεται καὶ πλύνεται πλησίον ἐν
σκάφαις, ἢ ὀρύττεται φρέαρ, ἡ δὲ ἀνενεχθεῖσα γῆ πλύνεται. Τὰς δὲ τοῦ
ἀργύρου καμίνους ποιοῦσιν ὑψηλάς, ὥστε τὴν ἐκ τῶν βώλων λιγνὺν μετέωρον
ἐξαίρεσθαι· βαρεῖα γάρ ἐστι καὶ ὀλέθριος. Τῶν δὲ χαλκουργείων τινὰ καλεῖται
χρυσεῖα, ἐξ ὧν τεκμαίρονται χρυσὸν ἐξ αὐτῶν ὀρύττεσθαι πρότερον.
| [3,2,8] Qu'à tant de richesses, maintenant, dont la Turdétanie est pourvue,
la nature ait encore ajouté la richesse minérale, ce n'est pas là, disons-
le, un mince sujet d'étonnement, mais bien un fait insolite qu'on ne
saurait trop admirer. Car, si toutes les parties de l'Ibérie abondent en
mines, toutes n'ont pas en même temps une fertilité égale, une égaie
richesse de productions, elles sont même moins fertiles à proportion
qu'elles sont plus riches en mines, et il est très rare qu'un pays
possède au même degré l'un et l'autre avantages, très rare aussi que,
dans les limites étroites d'un même canton, les différentes espèces de
métaux se trouvent réunies. La Turdétanie cependant, comme aussi le
pays qui y touche, jouit de ce double privilége et à un degré tel qu'il n'y
a pas d'expression admirative qui ne demeure bien au-dessous de la
réalité. Nulle part, jusqu'à ce jour, on n'a trouvé l'or, l'argent, le cuivre,
et le fer à l'état natif dans de telles conditions d'abondance et de
pureté. Pour ce qui est de l'or, on ne l'y extrait pas seulement des
mines, mais aussi du lit des rivières au moyen de la drague. Il y a en
effet une espèce de sable aurifère que charrient les torrents et les
fleuves, mais qui se trouve également dans maints endroits dépourvus
d'eau : seulement, dans ces endroits, l'or échappe à la vue, tandis
qu'aux lieux arrosés d'eau vive on voit de prime abord reluire la
paillette d'or. Au surplus, dans ce cas-là, on n'a qu'à faire apporter de
l'eau et à en inonder ces terrains secs et arides, pour qu'aussitôt l'or
reluise aux yeux. Cela fait, soit en creusant des puits, soit par tout
autre moyen, on se procure le sable aurifère, on le lave ensuite et l'or
est mis à nu. Actuellement les lavages d'or sont plus nombreux dans le
pays que les mines d'or proprement dites. A entendre les Galates ou
Gaulois, leurs mines du mont Cemmène et celles qu'ils possèdent au
pied du mont Pyréné, sont bien supérieures à celles d'Ibérie ; mais de
fait les métaux d'Ibérie sont généralement préférés. Il arrive
quelquefois , dit-on, qu'on rencontre parmi les paillettes d'or, ce qu'on
appelle des pales, c'est-à-dire des pépites du poids d'une demi-livre et
qui ont à peine besoin d'être purifiées. On parle aussi de pépites plus
petites et de forme mamelonnée qu'on trouve en fendant la roche. Ces
pépites soumises à une première cuisson et purifiées au moyen d'un
mélange de terre alumineuse donnent une scorie qui n'est autre chose
que l'electrum. Cette scorie d'or mêlé d'argent est cuite de nouveau,
l'argent dors est brûlé et l'or seul demeure : l'or est en effet de sa
nature fusible et mou, tandis que l'argent a quelque chose de résistant
et de lithoïde ou de terreux. C'est ce qui explique que le feu de
paille convienne mieux pour faire fondre l'or ; car cette flamme , un peu
molle, est proportionnée en quelque sorte à la nature tendre et fusible
de l'or, tandis qu'il se perd beaucoup de substance avec un feu de
charbon, qui, plus fort et plus âcre, liquéfie trop le métal et le vaporise.
- Pour l'exploitation des rivières à paillettes, on se sert de la drague, et
le sable qu'elle extrait est lavé près de là dans des auges ou sébiles,
ou bien l'on creuse un puits sur la rive, et la terre qu'on en retire est
soumise au lavage. On donne en général ici une grande élévation aux
fourneaux à argent, pour que la fumée, qui se dégage du minerai et qui
de sa nature est lourde et délétère, se dissipe plus aisément en
s'échappant plus haut dans l'air. Quant aux mines de cuivre qu'on
exploite dans le pays, elles portent, quelques-unes du moins, le nom
même qu'on donne aux mines d'or, et les gens du pays en concluent
qu'effectivement dans les anciens temps on extrayait de l'or de ces mines.
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