HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 2

  par. 7

[3,2,7] Τοιαύτης δὲ τῆς μεσογαίας οὔσης τῆς ἐν τῇ Τουρδητανίᾳ, καὶ τὴν παράλιον ἐνάμιλλον εὕροι τις ἂν τοῖς ἐκ θαλάττης ἀγαθοῖς· τά τε γὰρ ὀστρεώδη πάντα καὶ κογχοειδῆ καὶ τοῖς πλήθεσιν ὑπερβάλλει καὶ τοῖς μεγέθεσι καθόλου κατὰ τὴν ἔξω θάλατταν πᾶσαν, ἐνταῦθα δὲ διαφερόντως, ἅτε καὶ τῶν πλημμυρίδων καὶ τῶν ἀμπώτεων ἐνταῦθα αὐξομένων, ἃς εἰκὸς αἰτίας εἶναι καὶ τοῦ πλήθους καὶ τοῦ μεγέθους διὰ τὴν γυμνασίαν. Ὡς δ' αὕτως ἔχει καὶ περὶ τῶν κητέων ἁπάντων, ὀρύγων τε καὶ φαλαινῶν καὶ φυσητήρων, ὧν ἀναφυσησάντων φαίνεταί τις νεφώδους ὄψις κίονος τοῖς πόρρωθεν ἀφορῶσι· καὶ οἱ γόγγροι δὲ ἀποθηριοῦνται, πολὺ τῶν παρ' ἡμῖν ὑπερβεβλημένοι κατὰ τὸ μέγεθος, καὶ αἱ σμύραιναι καὶ ἄλλα πλείω τῶν τοιούτων ὄψων. Ἐν δὲ Καρτηίᾳ κήρυκας δεκακοτύλους καὶ πορφύρας φασίν· ἐν δὲ τοῖς ἐξωτέροις τόποις καὶ μείζους ὀγδοήκοντα μνῶν τὴν σμύραιναν καὶ τὸν γόγγρον, ταλαντιαῖον δὲ τὸν πολύποδα, διπήχεις δὲ τὰς τευθίδας καὶ τὰ παραπλήσια. Πολὺς δὲ καὶ θύννος συνελαύνεται δεῦρο ἀπὸ τῆς ἄλλης τῆς ἔξωθεν παραλίας πίων καὶ παχύς. Τρέφεται δὲ βαλάνῳ δρυίίνῃ φυομένῃ κατὰ τῆς θαλάττης χαμαιζήλῳ τινὶ παντάπασιν, ἁδρότατον δ' ἐκφερούσῃ καρπόν· ἥπερ καὶ ἐν τῇ γῇ φύεται πολλὴ κατὰ τὴν Ἰβηρίαν, ῥίζας μὲν ἔχουσα μεγάλας ὡς ἂν τελείας δρυός, ἐξαιρομένη δὲ θάμνου ταπεινῆς ἧττον· τοσοῦτον δ' ἐκφέρει καρπὸν, ὥστε μετὰ τὴν ἀκμὴν πλήρη τὴν παραλίαν βαλάνου εἶναι τήν τε ἐντὸς καὶ τὴν ἐκτὸς Στηλῶν, ἣν ἐκβάλλουσιν αἱ πλῆμαι· δ' ἐντὸς Στηλῶν ἐλάττων ἀεὶ καὶ μᾶλλον εὑρίσκεται. Λέγει δ' Πολύβιος καὶ μέχρι τῆς Λατίνης ἐκπίπτειν τὴν βάλανον ταύτην, εἰ μὴ ἄρα, φησί, καὶ Σαρδὼ φέρει καὶ πλησιόχωρος ταύτῃ. Καὶ οἱ θύννοι δ' ὅσῳ πλέον συνεγγίζουσι ταῖς Στήλαις ἔξωθεν φερόμενοι, τοσῷδ' ἰσχναίνονται πλέον τῆς τροφῆς ἐπιλειπούσης· εἶναί τε + παρὰ θαλάττιον ὗν τὸ ζῷον τοῦτο· ἥδεσθαι γὰρ τῇ βαλάνῳ καὶ πιαίνε σθαι διαφερόντως ὑπ' αὐτῆς, φορᾶς τε τῆς βαλάνου γενομένης, φορὰν καὶ τῶν θύννων εἶναι. [3,2,7] Mais si riche que soit l'intérieur de la Turdétanie par les productions de son sol, on peut dire que le littoral n'a rien à lui envier par les richesses qu'il tire de la mer. En général, les différentes espèces d'huîtres et de coquillages qu'on recueille sur les côtes de la mer Extérieure dépassent, tant pour la quantité que pour la grosseur , les proportions ordinaires; ici la disproportion est encore plus forte, ce qui tient vraisemblablement à l'élévation exceptionnelle des marées sur ce point; car on conçoit que, plus exercés par la violence des flots, ces animaux pullulent et grossissent davantage. II en est de même, au reste, pour les différentes espèces de cétacés, pour les orques, les baleines et pour les souffleurs : on sait que le nom de ces derniers vient de ce que, quand ils soufflent ou respirent, ils semblent à qui les voit de loin lancer en l'air une colonne de vapeur. Les congres acquièrent également dans ces parages un développement monstrueux et dépassent infiniment en grosseur ceux de nos côtes, tel est le cas aussi des murènes et en général de tous les poissons de même espèce. Les buccins et les murex qu'on ramasse près de Carteia ont, à ce qu'on prétend, une contenance de dix cotyles, et, plus près de lamer Extérieure, il n'est pas rare de pêcher des murènes et des congres pesant plus de quatre-vingts mines, des poulpes du poids d'un talent, des calmars de deux coudées de long et le reste à l'avenant. On a remarqué aussi que les thons, qui des différents points du littoral de la mer Extérieure affluent vers cette côte, sont singulièrement gros et gras : cela tient à ce qu'ils trouvent à s'y nourrir du gland d'un chêne qui croît au fond de la mer, et qui, bas et écrasé de sa nature, n'en porte pas moins de très gros fruits. Cet arbre croît du reste avec la même abondance dans l'intérieur des terres en Ibérie, et il a cela de particulier que ses racines n'ont pas moins de profondeur que celles du chêne ordinaire quand il a atteint sa pleine croissance, et qu'en même temps son tronc est moins élevé que celui du chêne nain. Or, telle est l'abondance des fruits de ce chêne sous-marin, qu'une fois l'époque de la maturité venue on voit tout le rivage, en dedans comme en dehors des Colonnes d'Hercule, couvert de glands que le flux y a rejetés. Notons seulement qu'en deçà du détroit le gland va toujours diminuant de grosseur. Suivant Polybe, la mer porte ces glands des rivages de l'Ibérie à ceux du Latium; mais il se pourrait, ajoute-t-il, que cette espèce de chêne crût aussi en Sardaigne et dans les îles voisines. Les thons, de leur côté, à mesure qu'ils se rapprochent du détroit des Colonnes en venant de la mer Extérieure, maigrissent sensiblement, faute de rencontrer dans ces parages la même abondance de nourriture. C'est ce qui fait dire encore à Polybe qu'on pourrait donner au thon le nom de cochon marin, à voir comme cet animal est friand de gland et quelle propriété merveilleuse a le gland de l'engraisser. On a remarqué enfin, suivant lui, que, quand le gland foisonne, les thons foisonnent aussi.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006