HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 2

  par. 5

[3,2,5] Καταμαθόντες δ' οὖν τὴν φύσιν τῶν τόπων οἱ ἄνθρωποι καὶ τὰς ἀναχύσεις ὁμοίως ὑπουργεῖν τοῖς ποταμοῖς δυναμένας πόλεις ἔκτισαν ἐπ' αὐτῶν καὶ ἄλλας κατοικίας, καθάπερ ἐπὶ τῶν ποταμῶν· τούτων δ' ἐστὶν τε Ἄστα καὶ Νάβρισσα καὶ Ὄνοβα καὶ{ Ὀσ}σόνοβα καὶ Μαίνοβα καὶ ἄλλαι πλείους. Προσλαμβάνουσι δὲ καὶ διώρυγες ἔσθ' ὅπου γεγονυῖαι τῷ πολλαχόθεν εἶναι καὶ πολλαχόσε τὴν κομιδὴν καὶ πρὸς ἀλλήλους καὶ πρὸς τοὺς ἔξω. Καὶ αἱ σύρροιαι δὲ ὡσαύτως ὠφελοῦσι κατὰ τὰς ἐπὶ πολὺ πλήμας, (διαχεομένας ἐπὶ) τῶν διειργόντων ἰσθμῶν τοὺς πόρους (καὶ) πλωτοὺς ἀπεργαζομένας, ὥστε πορθμεύεσθαι καὶ ἐκ τῶν ποταμῶν εἰς τὰς ἀναχύσεις κἀκεῖθεν δεῦρο. Ἅπασα δ' ἐμπορία πρὸς τὴν Ἰταλίαν ἐστὶ καὶ τὴν Ῥώμην, ἔχουσα τὸν πλοῦν τόν τε μέχρι τῶν Στηλῶν ἀγαθὸν (πλὴν εἴ τίς ἐστι περὶ τὸν πορθμὸν δυσκολία) καὶ τὸν πελάγιον τὸν ἐν τῇ καθ' ἡμᾶς θαλάττῃ. Διὰ γὰρ εὐδίου κλίματος οἱ δρόμοι συντελοῦνται, καὶ μάλιστα τῷ πελαγίζοντι· τοῦτο δὲ πρόσφορόν ἐστι ταῖς ἐμπορικαῖς ὁλκάσιν. Ἔχουσι δὲ καὶ οἱ ἄνεμοι τάξιν οἱ πελάγιοι· πρόσεστι δὲ καὶ νῦν εἰρήνη, τῶν λῃστηρίων καταλυθέντων, ὥσθ' σύμπασα ὑπάρχει ῥᾳστώνη τοῖς πλοϊζομένοις. Ἴδιον δέ τί φησι Ποσειδώνιος τηρῆσαι κατὰ τὸν ἀνάπλουν τὸν ἐκ τῆς Ἰβηρίας, ὅτι οἱ εὖροι κατ' ἐκεῖνο τὸ πέλαγος ἕως τοῦ Σαρδῴου κόλπου πνέοιεν ἐτησίαι· διὸ καὶ τρισὶ μησὶν εἰς Ἰταλίαν κατᾶραι μόλις παραδιενεχθεὶς περί τε τὰς Γυμνησίας νήσους καὶ περὶ Σαρδόνα καὶ τὰ ἄλλα ἀπαντικρὺ τούτων μέρη τῆς Λιβύης. [3,2,5] Après s'être familiarisées avec la nature des lieux et avoir reconnu que les estuaires pouvaient servir aux mêmes usages que les fleuves, les populations bâtirent sur leurs bords, comme sur les rives des fleuves, des villes et des établissements de tout genre : ainsi furent fondées Asta et Nabrissa, Onoba, {Os}sonoba, Maenoba et maintes autres villes encore. On a en outre sur différents points la ressource de canaux qui ont été creusés par suite des progrès de la circulation et de la multiplicité des transports à effectuer tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. A défaut de canaux, on utilise même les confluents ou communications temporaires qui s'établissent entre les fleuves et les estuaires, lors des grandes crues et des débordements, quand les isthmes qui les séparent habituellement sont couverts par les eaux et rendus navigables, les bâtiments passant alors directement des fleuves dans les lagunes et des lagunes dans les fleuves. Tout le commerce de cette contrée se fait avec l'Italie et avec Rome: or, jusqu'aux Colonnes d'Hercule (si l'on excepte toutefois le passage du détroit qui offre quelque difficulté), les conditions de la navigation sont bonnes; celles de la traversée de notre mer Intérieure le sont également. A la hauteur, en effet, où se tiennent les bâtiments, la mer, surtout au large, est habituellement calme, ce qui est un grand avantage pour les lourds transports du commerce, sans compter que les vents du large sont réguliers. Enfin, la paix dont on jouit aujourd'hui, grâce à la destruction des pirates, ajoute encore à la sûreté de la navigation. Il y a pourtant un inconvénient dans cette traversée d'Ibérie, et Posidonius le signale pour l'avoir éprouvé, c'est qu'en ces parages jusqu'au golfe de Sardaigne les eurus, ou vents d'est, sont des vents étésiens: ainsi s'explique qu'Il ait mis trois mois pour atteindre l'Italie, et encore à grand'peine, après s'être vu à plusieurs reprises jeté hors de sa route et ballotté des îles Gymnesiae aux côtes de la Sardaigne, et de ces îles aux côtes de la Libye qui leur font face.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006