[3,2,1] Τῆς δ' οὖν ἐντὸς τοῦ Ἄνα παραλίας ὑπερκεῖσθαι συμβαίνει τὴν
Τουρδητανίαν, ἣν ὁ Βαῖτις διαρρεῖ πο ταμός. Ἀφορίζει δὲ αὐτὴν πρὸς μὲν τὴν
ἑσπέραν καὶ ἄρκτον ὁ Ἄνας ποταμός, πρὸς δὲ τὴν ἕω Καρπητανῶν τέ τινες καὶ
Ὠρητανοί, πρὸς νότον δὲ Βαστητανῶν οἱ μεταξὺ τῆς Κάλπης καὶ τῶν Γαδείρων
στενὴν νεμόμενοι παραλίαν, καὶ ἡ ἑξῆς θάλαττα μέχρι Ἄνα. Καὶ οἱ
Βαστητανοὶ δὲ, οὓς εἶπον, τῇ Τουρδητανίᾳ πρόσκεινται καὶ οἱ ἔξω τοῦ Ἄνα καὶ
οἱ πολλοὶ τῶν προσχώρων. Μέγεθος δ' οὐ πλεῖόν ἐστι τῆς χώρας ταύτης ἐπὶ
μῆκος καὶ πλάτος ἢ δισχίλιοι στάδιοι. Πόλεις δ' ὑπερβάλλουσαι τὸ πλῆθος· καὶ
γὰρ διακοσίας φασί· γνωριμώταται δὲ αἱ ἐπὶ τοῖς ποταμοῖς ἱδρυμέναι καὶ ταῖς
ἀναχύσεσι καὶ τῇ θαλάττῃ διὰ τὰς χρείας. Πλεῖστον δ' ἥ τε Κόρδυβα ηὔξηται,
Μαρκέλλου κτίσμα, καὶ δόξῃ καὶ δυνάμει, καὶ ἡ τῶν Γαδιτανῶν πόλις, ἡ μὲν
διὰ τὰς ναυτιλίας καὶ διὰ τὸ προσθέσθαι Ῥωμαίοις κατὰ συμμαχίας, ἡ δὲ
χώρας ἀρετῇ καὶ μεγέθει, προσλαμβάνοντος καὶ τοῦ ποταμοῦ Βαίτιος μέγα
μέρος· ᾤκησάν τε ἐξ ἀρχῆς Ῥωμαίων τε καὶ τῶν ἐπιχωρίων ἄνδρες ἐπίλεκτοι·
καὶ δὴ καὶ πρώτην ἀποικίαν ταύτην εἰς τούσδε τοὺς τόπους ἔστειλαν Ῥωμαῖοι.
Μετὰ δὲ ταύτην καὶ τὴν τῶν Γαδιτανῶν ἡ μὲν Ἵσπαλις ἐπιφανής, καὶ αὐτὴ
ἄποικος Ῥωμαίων· νυνὶ δὲ τὸ μὲν ἐμπόριον συμμένει, τῇ τιμῇ δὲ καὶ τῷ
ἐποικῆσαι νεωστὶ τοὺς Καίσαρος στρατιώτας ἡ Βαῖτις ὑπερέχει, καίπερ οὐ
συνοικουμένη λαμπρῶς.
| [3,2,1] Au-dessus de la côte que nous venons de décrire et qui se trouve
située en deçà de l'Anas, s'étend la Turdétanie ou contrée arrosée par
le Baetis. La Turdétanie a pour limites, à l'O. et au N., le cours de
l'Anas ; à l'E., une portion détachée du territoire carpétan et toute
l'Orétanie, enfin, au S., cette bande étroite de littoral comprise entre
Calpé et Gadira, qu'occupe une partie de la nation bastétane, puis la
mer elle même jusqu'à l'Anas. Encore peut-on rattacher à la
Turdétanie les Bastétans, dont nous venons de parler, ainsi que les
Celtici d'au delà de l'Anas et mainte autre population limitrophe.
L'étendue de cette contrée, tant en longueur qu'en largeur, ne dépasse
pas 2000 stades, et cependant les villes y sont extrêmement
nombreuses: on en compte, dit-on, jusqu'à 200. Les plus connues
naturellement à cause de leurs relations de commerce sont les villes
des rives du fleuve et des mstuaires, ainsi que les villes du littoral.
Mais il en est deux dans le nombre qui se sont singulièrement accrues
en gloire et en puissance, à savoir Corduba, fondation de Marcellus, et
la cité des Gaditans, celle-ci par ses entreprises maritimes et son
attachement à l'alliance romaine, celle-là par la fertilité et l'étendue de
son territoire, et aussi par sa situation sur le Baetis, qui n'a pas peu
contribué en effet à sa prospérité, sans compter que sa population
primitive, composée de Romains et d'indigènes, n'avait compris que
des hommes de choix, car c'était la première colonie que les Romains
envoyaient dans le pays. Après cette ville et Gadira, il faut citer encore,
comme ayant joui d'un certain renom, Hispalis, autre colonie romaine,
dont l'importance commerciale subsiste même aujourd'hui, mais qui
s'est vu récemment éclipser par {Asidigis}, quand cette ville,
jusque-là humble et de peu d'apparence, eut l'honneur de recevoir
dans ses murs une colonie d'anciens soldats de César.
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