HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 5

  par. 33

[2,5,33] Μετὰ δὲ τὴν Ἀσίαν ἐστὶν Λιβύη, συνεχὴς οὖσα τῇ τε Αἰγύπτῳ καὶ τῇ Αἰθιοπίᾳ,, τὴν μὲν καθ' ἡμᾶς ᾐόνα ἐπ' εὐθείας ἔχουσα, σχεδόν τι μέχρι στηλῶν ἀπὸ Ἀλεξανδρείας ἀρξαμένην, πλὴν τῶν Σύρτεων καὶ εἴ πού τις ἄλλη κόλπων ἐπιστροφὴ μετρία καὶ τῶν ταύτην ποιούντων ἀκρωτηρίων ἐξοχή· τὴν δὲ παρωκεανῖτιν ἀπὸ τῆς Αἰθιοπίας μέχρι τινός, ὡς ἂν παράλληλον οὖσαν τῇ προτέρᾳ, μετὰ δὲ ταῦτα συναγομένην ἀπὸ τῶν νοτίων μερῶν εἰς ὀξεῖαν ἄκραν, μικρὸν ἔξω στηλῶν προπεπτωκυῖαν καὶ ποιοῦσαν τραπέζιόν πως τὸ σχῆμα. Ἔστι δ', ὥσπερ οἵ τε ἄλλοι δηλοῦσι καὶ δὴ καὶ Γναῖος Πείσων ἡγεμὼν γενόμενος τῆς χώρας διηγεῖτο ἡμῖν, ἐοικυῖα παρδαλῇ· κατάστικτος γάρ ἐστιν οἰκήσεσι περιεχομέναις ἀνύδρῳ καὶ ἐρήμῳ γῇ· καλοῦσι δὲ τὰς τοιαύτας οἰκήσεις αὐάσεις οἱ Αἰγύπτιοι. Τοιαύτη δὲ οὖσα ἔχει τινὰς ἄλλας διαφορὰς τριχῆ διαιρουμένας· τῆς μὲν γὰρ καθ' ἡμᾶς παραλίας εὐδαίμων ἐστὶν πλείστη σφόδρα, καὶ μάλιστα Κυρηναία καὶ περὶ Καρχηδόνα {μέχρι} Μαυρουσίων καὶ τῶν Ἡρακλείων στηλῶν· οἰκεῖται δὲ μετρίως καὶ παρωκεανῖτις, δὲ μέση φαύλως τὸ σίλφιον φέρουσα, ἔρημος πλείστη καὶ τραχεῖα καὶ ἀμμώδης. Τὸ δ' αὐτὸ πέπονθε καὶ ἐπ' εὐθείας ταύτῃ διά τε τῆς Αἰθιοπίας διήκουσα τῆς τε Τρωγλοδυτικῆς καὶ τῆς Ἀραβίας καὶ τῆς Γεδρωσίας τῆς τῶν Ἰχθυοφάγων. Νέμεται δ' ἔθνη τὴν Λιβύην τὰ πλεῖστα ἄγνωστα· οὐ πολλὴν γὰρ ἐφοδεύεσθαι συμβαίνει στρατοπέδοις οὐδ' ἀλλοφύλοις ἀνδράσιν, οἱ δ' ἐπιχώριοι καὶ ὀλίγοι παρ' ἡμᾶς ἀφικνοῦνται πόρρωθεν, καὶ οὐ πιστὰ οὐδὲ πάντα λέγουσιν· ὅμως δ' οὖν τὰ λεγόμενα τοιαῦτά ἐστι. Τοὺς μὲν μεσημβρινωτάτους Αἰθίοπας προσαγορεύουσι, τοὺς δ' ὑπὸ τούτοις τοὺς πλείστους Γαράμαντας καὶ Φαρουσίους καὶ Νιγρίτας, τοὺς δ' ἔτι ὑπὸ τούτοις Γαιτούλους, τοὺς δὲ τῆς θαλάττης ἐγγὺς καὶ ἁπτομένους αὐτῆς πρὸς Αἰγύπτῳ μὲν Μαρμαρίδας μέχρι τῆς Κυρηναίας, ὑπὲρ δὲ ταύτης καὶ τῶν Σύρτεων Ψύλλους καὶ Νασαμῶνας καὶ τῶν Γαιτούλων τινάς, εἶτ' Ἀσβύστας καὶ Βυζακίους μέχρι τῆς Καρχηδονίας. Πολλὴ δ' ἐστὶν Καρχηδονία· συνάπτουσι δ' οἱ Νομάδες αὐτῇ· τούτων δὲ τοὺς γνωριμωτάτους τοὺς μὲν Μασυλιεῖς τοὺς δὲ Μασαισυλίους προσαγορεύουσιν· ὕστατοι δ' εἰσὶ Μαυρούσιοι. Πᾶσα δ' ἀπὸ Καρχηδόνος μέχρι Στηλῶν ἐστιν εὐδαίμων, θηριοτρόφος δέ, ὥσπερ καὶ μεσόγαια πᾶσα. Οὐκ ἀπεικὸς δὲ καὶ Νομάδας λεχθῆναί τινας αὐτῶν, οὐ δυναμένους γεωργεῖν διὰ τὸ πλῆθος τῶν θηρίων τὸ παλαιόν· οἱ δὲ νῦν ἅμα τῇ ἐμπειρίᾳ τῆς θήρας διαφέροντες, καὶ τῶν Ῥωμαίων προσλαμβανόντων πρὸς τοῦτο διὰ τὴν σπουδὴν τὴν περὶ τὰς θηριομαχίας, ἀμφοτέρων περιγίνονται καὶ τῶν θηρίων καὶ τῆς γεωργίας. Τοσαῦτα καὶ περὶ τῶν ἠπείρων λέγομεν. [2,5,33] La Libye, qui fait suite à l'Asie, tient à l'Égypte et à l'Éthiopie. L'une de ses côtes, celle qui nous fait face, décrit depuis Alexandrie, où elle commence, presque jusqu'aux Colonnes d'Hercule, une ligne droite, interrompue seulement soit par les Syrtes et quelques autres enfoncements moins considérables, soit par les saillies des caps qui forment ces différents golfes. Mais la côte qui borde l'Océan, après avoir suivi jusqu'à une certaine distance de l'Ethiopie une direction parallèle à celle de la première, se rapproche sensiblement du nord, réduisant ainsi la largeur du continent jusqu'à ne plus former qu'un promontoire, dont l'extrémité, terminée en pointe, tombe un peu au delà des Colonnes d'Hercule, ce qui donne à la Libye la forme d'un trapèze. On s'accorde à dire, et M. Pison, ancien préfet de cette province, nous a confirmé le fait, que l'aspect de la Libye est proprement celui d'une peau de panthère. Ce qui la fait paraître ainsi toute tachetée, c'est le grand nombre d'oasis qui s'y trouvent (les Égyptiens appellent ainsi les divers centres de population que les sables arides du désert entourent de tous côtés). Mais ce n'est pas tout, et la Libye offre encore cette particularité d'être divisée en trois zones distinctes, à savoir : le long de notre mer une première zone d'une extrême fertilité dans la plus grande partie de son étendue, mais surtout dans la Cyrénaïque et dans tout le territoire dépendant de Carthage jusqu'à la Maurusie et aux Colonnes d'Hercule; puis, le long de l'Océan, une autre région passablement fertile; enfin une zone intermédiaire tout à fait stérile, qui ne produit rien que le silphium et qui n'est guère composée que de déserts âpres et sablonneux. On trouve, du reste, la même nature de terrain dans toute la partie de l'Asie située sous ce même parallèle, c'est-à-dire dans l'Éthiopie, la Troglodytique, l'Arabie et la côte de Gédrosie occupée par les Ichthyophages. Des peuples, main-tenant, qui habitent la Libye, la plupart nous sont encore inconnus, car il est rare que des armées ou même des voyageurs étrangers parcourent cette contrée, et, d'autre part, on voit très peu d'indigènes venir de si loin visiter nos pays, sans compter que ceux qui y viennent mentent généralement ou ne disent pas tout ce qu'ils savent. Voici pourtant ce qui paraît résulter de leurs informations. Ils nomment Éthiopiens les peuples les plus méridionaux de la Libye, Garamantes, Pharusiens et Nigrites ceux qui habitent au-dessous de l'Ethiopie, et Gaetules, les peuples placés au- dessous des précédents. Puis viennent, dans le voisinage ou sur le bord même de la mer : 1°, du côté de l'Égypte, les Marmarides, qui s'étendent jusqu'à la Cyrénaïque; 2°, au-dessus de la Cyrénaïque et des Syrtes, les Psylles, les Nasa. mous, quelques tribus aussi de Gietules, les Sintes, et enfin les Byzaciens, qui vont jusqu'à la Carchédonie ou province Carthaginoise. Au delà de ce pays, qui a une étendue considérable, commence le territoire des Nomades {ou Numides}, nation dont les tribus les plus connues portent les noms de Masyliéens et de Masaesyliens. Puis viennent les Maurusiens, les plus reculés de tous ces peuples. De Carthage aux Colonnes d'Hercule , le pays est générale-ment riche et fertile, mais déjà infesté de bêtes féroces, comme tout l'intérieur de la Libye. On peut même croire que le nom de Nomades, que porte une partie de ces peuples, leur est venu de ce que anciennement la multitude des bêtes féroces les avait mis dans l'impossibilité absolue de cultiver leurs terres. Aujourd'hui, sans cesser d'être d'excellents chasseurs (d'autant que les Romains contribuent singulièrement à entretenir leur adresse par cette fureur de thériomachies), ces peuples ont acquis en agriculture la même supériorité qu'ils avaient déjà dans l'art de la chasse. — Nous n'en dirons pas davantage au sujet des continents.


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Dernière mise à jour : 26/01/2006