[2,5,34] Λοιπὸν εἰπεῖν περὶ τῶν κλιμάτων, ὅπερ καὶ αὐτὸ ἔχει καθολικὴν
ὑποτύπωσιν, ὁρμηθεῖσιν ἐκ τῶν γραμμῶν ἐκείνων, ἃ στοιχεῖα
ἐκαλέσαμεν, λέγω δὲ τῆς τε τὸ μῆκος ἀφοριζούσης τὸ μέγιστον καὶ
τῆς τὸ πλάτος, μάλιστα δὲ τῆς τὸ πλάτος. Τοῖς μὲν οὖν ἀστρονομικοῖς
ἐπὶ πλέον τοῦτο ποιητέον, καθάπερ Ἵππαρχος ἐποίησεν. Ἀνέγραψε
γάρ, ὡς αὐτός φησι, τὰς γινομένας ἐν τοῖς οὐρανίοις διαφορὰς καθ'
ἕκαστον τῆς γῆς τόπον τῶν ἐν τῷ καθ' ἡμᾶς τεταρτημορίῳ
τεταγμένων, λέγω δὲ τῶν ἀπὸ τοῦ ἰσημερινοῦ μέχρι τοῦ βορείου
πόλου. Τοῖς δὲ γεωγραφοῦσιν οὔτε τῶν ἔξω τῆς καθ' ἡμᾶς οἰκουμένης
φροντιστέον, οὔτ' ἐν αὐτοῖς {τοῖς} τῆς οἰκουμένης μέρεσι τὰς τοιαύτας
καὶ τοσαύτας διαφορὰς παραδεκτέον τῷ πολιτικῷ· περισκελεῖς γάρ
εἰσιν. Ἀλλ' ἀρκεῖ τὰς σημειώδεις καὶ ἁπλουστέρας ἐκθέσθαι τῶν ὑπ'
αὐτοῦ λεχθεισῶν, ὑποθεμένοις, ὥσπερ ἐκεῖνος, εἶναι τὸ μέγεθος τῆς
γῆς σταδίων εἴκοσι πέντε μυριάδων καὶ δισχιλίων, ὡς καὶ
Ἐρατοσθένης ἀποδίδωσιν· οὐ μεγάλη γὰρ παρὰ τοῦτ' ἔσται διαφορὰ
πρὸς τὰ φαινόμενα ἐν τοῖς μεταξὺ τῶν οἰκήσεων διαστήμασιν. Εἰ δή
τις εἰς τριακόσια ἑξήκοντα τμήματα τέμοι τὸν μέγιστον τῆς γῆς
κύκλον, ἔσται ἑπτακοσίων σταδίων ἕκαστον τῶν τμημάτων· τούτῳ δὴ
χρῆται μέτρῳ πρὸς τὰ διαστήματα τὰ ἐν τῷ λεχθέντι διὰ Μερόης
μεσημβρινῷ λαμβάνεσθαι μέλλοντα. Ἐκεῖνος μὲν δὴ ἄρχεται ἀπὸ τῶν
ἐν τῷ ἰσημερινῷ οἰκούντων, καὶ λοιπὸν ἀεὶ δι' ἑπτακοσίων σταδίων
τὰς ἐφεξῆς οἰκήσεις ἐπιὼν κατὰ τὸν λεχθέντα μεσημβρινὸν πειρᾶται
λέγειν τὰ παρ' ἑκάστοις φαινόμενα· ἡμῖν δ' οὐκ ἐντεῦθεν ἀρκτέον. Καὶ
γὰρ εἰ οἰκήσιμα ταῦτά ἐστιν, ὥσπερ οἴονταί τινες, ἰδία γέ τις
οἰκουμένη αὕτη ἐστί, διὰ μέσης τῆς ἀοικήτου διὰ καῦμα στενὴ
τεταμένη, οὐκ οὖσα μέρος τῆς καθ' ἡμᾶς οἰκουμένης· ὁ δὲ γεωγράφος
ἐπισκοπεῖ ταύτην μόνην τὴν καθ' ἡμᾶς οἰκουμένην. Αὕτη δ'
ἀφορίζεται πέρασι νοτίῳ μὲν τῷ διὰ τῆς Κινναμωμοφόρου
παραλλήλῳ, βορείῳ δὲ τῷ διὰ Ἰέρνης· οὔτε δὲ τὰς τοσαύτας οἰκήσεις
ἐπιτέον ὅσας ὑπαγορεύει τὸ λεχθὲν μεταξὺ διάστημα, οὔτε πάντα τὰ
φαινόμενα θετέον, μεμνημένοις τοῦ γεωγραφικοῦ σχήματος. Ἀρκτέον
δ', ὥσπερ Ἵππαρχος, ἀπὸ τῶν νοτίων μερῶν.
| [2,5,34] Il nous reste à parler des climats; mais, comme pour ce qui précède,
nous ne ferons ici que tracer une esquisse générale, en partant des deux
lignes que nous avons appelées lignes premières ou élémentaires, c'est-
à-dire de la ligne qui représente la plus grande longueur de la terre
habitée et de celle qui en figure la plus grande largeur, et plutôt encore de
celle-ci que de l'autre. L'astronome, lui, est tenu d'entrer à ce sujet dans
de plus longs développements, et de procéder comme a fait Hipparque,
qui nous dit avoir dressé par écrit des tables donnant pour tous les les
lieux de la terre situés dans le quart de sphère dont nous occupons une
partie et compris par conséquent dans l'intervalle de l'équateur au pôle
boréal, les différents changements que présente l'aspect du ciel. Mais le
géographe n'a pas à s'inquiéter de ce qui se trouve en dehors de notre
terre habitée; même dans les limites de celle-ci, il n'a pas à faire le relevé
complet de toutes les différences que peut offrir l'aspect ou l'apparence
du ciel, car cette multiplicité de détails, et surtout de détails de ce genre,
ne pourrait qu'embarrasser l'homme du monde, l'homme pratique, pour
qui il écrit. Il nous suffira donc d'exposer les plus marquantes à la fois et
les plus simples des différences qu'Hipparque a indiquées, en admettant,
comme lui, pour l'étendue totale de la terre, la mesure de 252.000 stades,
proposée par Ératosthène. Car, avec cette mesure, le désaccord qu
pourra exister entre les apparences célestes et l'étendue réelle des
intervalles terrestres correspondants ne sera ja mais bien considérable.
Qu'on suppose le plus grand cercle de la terre partagé en 360 sections,
chacune de ces sections sera, on le voit, de 700 stades. Eh bien ! C'est
cette mesure de 700 stades dont s'est servi Hipparque pour prendre les
distances ou intervalles sur le {premier} méridien, que nous avons dit être
celui de Méroé. Lui part de l'équateur même et note au fur et à mesure
toutes les positions qui se succèdent de 700 stades en 700 stades sur le
méridien en question, essayant pour chacune de déterminer l'état
correspondant du ciel. Mais nous, nous n'avons pas à partir d'aussi loin,
car s'il est vrai, comme quelques auteurs le pensent, que la région de
l'équateur soit elle-même habitable, il faut y voir en quelque sorte une
seconde terre habitée, s'étendant comme une bande étroite dans la partie
de la terre que l'excès de la chaleur rend inhabitable et la coupant juste
par le milieu, sans dépendre de notre terre habitée; or, on sait que le
géographe n'envisage rien en dehors de la terre que nous habitons et qui
se trouve avoir pour limites, au midi, le parallèle de la Cinnamômophore,
et, au nord celui d'lerné. Il y a plus, entre ces limites mêmes, si nous ne
perdons pas de vue ce que doit être une description proprement
géographique, nous n'avons pas à énumérer toutes les positions qui se
succèdent aux intervalles marqués ci-dessus, non plus qu'à noter toutes
les apparences célestes correspondantes. Seulement, à l'imitation
d'Hipparque, c'est par le midi que nous commencerons l'exposé qui va suivre.
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