HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 5

  par. 18

[2,5,18] Λέγομεν δ' ἀναλαβόντες ἀπὸ τῆς πρώτης ὑποτυπώσεως, ὅτι καθ' ἡμᾶς οἰκουμένη γῆ περίρρυτος οὖσα δέχεται κόλπους εἰς ἑαυτὴν ἀπὸ τῆς ἔξω θαλάττης κατὰ τὸν ὠκεανὸν πολλούς, μεγίστους δὲ τέτταρας· ὧν μὲν βόρειος Κασπία καλεῖται θάλαττα, οἱ δ' Ὑρκανίαν προσαγορεύουσιν, δὲ Περσικὸς καὶ Ἀράβιος ἀπὸ τῆς νοτίας ἀναχέονται θαλάττης, μὲν τῆς Κασπίας κατ' ἀντικρὺ μάλιστα, δὲ τῆς Ποντικῆς· τὸν δὲ τέταρτον, ὅσπερ πολὺ τούτους ὑπερβέβληται κατὰ τὸ μέγεθος, ἐντὸς καὶ καθ' ἡμᾶς λεγομένη θάλαττα ἀπεργάζεται, τὴν μὲν ἀρχὴν ἀπὸ τῆς ἑσπέρας λαμβάνουσα καὶ τοῦ κατὰ τὰς Ἡρακλείους στήλας πορθμοῦ, μηκυνομένη δ' εἰς τὸ πρὸς ἕω μέρος ἐν ἄλλῳ {καὶ ἄλλῳ} πλάτει, μετὰ δὲ ταῦτα σχιζομένη καὶ τελευτῶσα εἰς δύο κόλπους πελαγίους, τὸν μὲν ἐν ἀριστερᾷ, ὅνπερ Εὔξεινον πόντον προσαγορεύομεν, τὸν δ' ἕτερον τὸν συγκείμενον ἔκ τε τοῦ Αἰγυπτίου πελάγους καὶ τοῦ Παμφυλίου καὶ τοῦ Ἰσσικοῦ. Ἅπαντες δ' οἱ λεχθέντες κόλποι ἀπὸ τῆς ἔξω θαλάττης στενὸν ἔχουσι τὸν εἴσπλουν, μᾶλλον μὲν τε Ἀράβιος καὶ κατὰ Στήλας, ἧττον δ' οἱ λοιποί. δὲ περικλείουσα αὐτοὺς γῆ τριχῆ νενέμηται, καθάπερ εἴρηται. μὲν οὖν Εὐρώπη πολυσχημονεστάτη πασῶν ἐστιν, δὲ Λιβύη τἀναντία πέπονθεν, δὲ Ἀσία μέσην πως ἀμφοῖν ἔχει τὴν διάθεσιν. Ἅπασαι δ' ἐκ τῆς ἐντὸς παραλίας ἔχουσι τὴν αἰτίαν τοῦ τε πολυσχήμονος καὶ τοῦ μή, δ' ἐκτὸς πλὴν τῶν λεχθέντων κόλπων ἁπλῆ καὶ χλαμυδοειδής ἐστιν, ὡς εἶπον, τὰς δ' ἄλλας ἐν μικρῷ διαφορὰς ἐατέον· οὐδὲν γὰρ ἐν τοῖς μεγάλοις τὸ μικρόν. Ἔτι δ' ἐπεὶ κατὰ τὴν γεωγραφικὴν ἱστορίαν οὐ σχήματα μόνον ζητοῦμεν καὶ μεγέθη τόπων, ἀλλὰ καὶ σχέσεις πρὸς ἄλληλα αὐτῶν, ὥσπερ ἔφαμεν, καὶ ἐνταῦθα τὸ ποικίλον ἐντὸς παραλία παρέχεται μᾶλλον ἐκτός. Πολὺ δ' ἐστὶ καὶ τὸ γνώριμον καὶ τὸ εὔκρατον καὶ τὸ πόλεσι καὶ ἔθνεσιν εὐνομουμένοις συνοικούμενον μᾶλλον ἐνταῦθα ἐκεῖ. Ποθοῦμεν δὲ εἰδέναι ταῦτα, ἐν οἷς πλείους παραδίδονται πράξεις καὶ πολιτεῖαι καὶ τέχναι καὶ τἆλλα ὅσα εἰς φρόνησιν συνεργεῖ, αἵ τε χρεῖαι συνάγουσιν ἡμᾶς πρὸς ἐκεῖνα ὧν ἐν ἐφικτῷ αἱ ἐπιπλοκαὶ καὶ κοινωνίαι· ταῦτα δ' ἐστὶν ὅσα οἰκεῖται, μᾶλλον δ' οἰκεῖται καλῶς. Πρὸς ἅπαντα δὲ τὰ τοιαῦτα, ὡς ἔφην, παρ' ἡμῖν θάλαττα πλεονέκτημα ἔχει μέγα· καὶ δὴ καὶ ἔνθεν ἀρκτέον τῆς περιηγήσεως. [2,5,18] Mais reprenons où nous l'avons laissée cette première esquisse de la terre habitée. Entourée d'eau, comme elle est, de tous côtés, notre terre habitée offre différents golfes ou enfoncements qui s'ouvrent sur cette mer extérieure, c'est-à-dire sur l'Océan même. Dans le nombre on en distingue quatre d'une très grande étendue : celui du nord a reçu le nom de mer Caspienne, on l'appelle quelquefois aussi mer Hyrcanienne; le second et le troisième, appelés golfe Persique et golfe Arabique, sont formés par la mer du sud et se trouvent situés juste à l'opposite, l'un, de la mer Caspienne, l'autre de la mer du Pont; quant au quatrième, qui surpasse de beaucoup les autres en étendue, il est représenté par là mer Intérieure, que nous nommons habituellement Notre mer, laquelle commence à l'O. au détroit des Colonnes d'Hercule et se prolonge vers l'E. avec une largeur variable pour se partager à la fin en deux golfes ou bassins distincts, l'un à gauche qui est le Pont-Euxin, l'autre à droite qui comprend lui-même la mer d'Égypte, la mer de Pamphylie et le golfe d'Issus. Les embouchures de ces différents golfes formés par la mer Extérieure sont extrêmement étroites, surtout celle du golfe Arabique et celle de la mer Intérieure, laquelle avoisine les Colonnes d'Hercule ; celles des deux autres le sont comparativement moins. Les terres, maintenant, qui enserrent ces grands golfes se divisent, avons-nous dit, en trois parties : de ces trois parties, l'Europe est celle dont la forme est le plus irrégulière. et la Libye celle dont la forme l'est le moins; quant à l'Asie, on peut dire qu'à cet égard elle tient le milieu entre les deux autres. Du reste, dans toutes trois, cette forme plus ou moins irrégulière provient du littoral de la mer Intérieure, car les côtes de la mer Extérieure, à l'exception des golfes dont nous avons parlé, sont droites et unies et figurent, on l'a vu, les bords d'une chlamyde, à quelques petites différences près dont il n'y a pas à tenir compte, les petits détails comme ceux-là disparaissant naturellement dans une si grande étendue. Mais le géographe ne se borne pas dans ses recherches à déterminer la figure et l'étendue des lieux, il doit aussi, nous l'avons dit plus haut, en fixer la position relative : or, à cet égard-là pareillement {à l'égard des positions géographiques et astronomiques}, le littoral de la mer Intérieure offre plus de variété que celui de la mer Extérieure. Ajoutez qu'on le connaît davantage, que la température en est plus douce et qu'il s'y trouve un plus grand nombre de cités et de nations policées, que nous désirons tous, qui plus est, connaître les lieux où règne le plus d'activité, où les formes de gouvernement sont le plus variées et les arts le plus florissants, où se trouve en un mot réuni tout ce qui contribue le plus à éclairer les hommes, et qu'enfin nos besoins nous conduisent naturellement vers les contrées, avec lesquelles nous pouvons espérer de nouer des relations de commerce et de société, c'est-à-dire vers les grands centres de population ou mieux vers les principaux foyers de civilisation. Sous tous ces rapports, disons-le encore, notre mer Intérieure a une grande supériorité ; et l'on ne s'étonnera pas que nous ayons commencé par ses rivages notre description de la terre habitée.


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Dernière mise à jour : 26/01/2006