| [2,5,19] Εἴρηται δὲ ὅτι ἀρχὴ τοῦδε τοῦ κόλπου ἐστὶν ὁ κατὰ τὰς στήλας 
πορθμός· τὸ δὲ στενώτατον τούτου περὶ ἑβδομήκοντα σταδίους 
λέγεται· παραπλεύσαντι δὲ τὸν στενωπὸν ἑκατὸν καὶ εἴκοσι σταδίων 
ὄντα διά στασιν λαμβάνουσιν αἱ ᾐόνες ἀθρόαν, ἡ δ' ἐν ἀριστερᾷ 
μᾶλλον· εἶτ' ὄψις μεγάλου φαίνεται πελάγους. Ὁρίζεται δ' ἐκ μὲν τοῦ 
δεξιοῦ πλευροῦ τῇ Λιβυκῇ παραλίᾳ μέχρι Καρχηδόνος, ἐκ δὲ θατέρου 
τῇ τε Ἰβηρικῇ καὶ τῇ Κελτικῇ κατὰ Νάρβωνα καὶ Μασσαλίαν, καὶ μετὰ 
ταῦτα τῇ Λιγυστικῇ, τελευταίᾳ δὲ τῇ Ἰταλικῇ μέχρι τοῦ Σικελικοῦ 
πορθμοῦ. Τὸ δ' ἑῷον τοῦ πελάγους πλευρὸν ἡ Σικελία ἐστὶ καὶ οἱ 
ἑκατέρωθεν αὐτῆς πορθμοί, ὁ μὲν πρὸς τῇ Ἰταλίᾳ ἑπταστάδιος, ὁ δὲ 
πρὸς τῇ Καρχηδόνι χιλίων καὶ πεντακοσίων σταδίων. Ἡ δ' ἀπὸ (τῆς) 
τῶν Στηλῶν ἐπὶ τὸ ἑπταστάδιον γραμμὴ μέρος μέν ἐστι τῆς ἐπὶ Ῥόδον 
καὶ τὸν Ταῦρον, μέσον δέ πως τέμνει τὸ λεχθὲν πέλαγος· λέγεται δὲ 
σταδίων μυρίων καὶ δισχιλίων· τοῦτο μὲν δὴ τὸ μῆκος τοῦ πελάγους, 
πλάτος δὲ τὸ μέγιστον ὅσον πεντακισχιλίων σταδίων τὸ ἀπὸ τοῦ 
Γαλατικοῦ κόλπου μεταξὺ Μασσαλίας καὶ Νάρβωνος ἐπὶ τὴν κατ' 
ἀντικρὺ Λιβύην. Καλοῦσι δὲ τὸ πρὸς τῇ Λιβύῃ πᾶν μέρος τῆς 
θαλάττης ταύτης Λιβυκὸν πέλαγος, τὸ δὲ πρὸς τῇ κατ' ἀντικρὺ γῇ τὸ 
μὲν Ἰβηρικὸν  τὸ δὲ Λιγυστικὸν, τὸ δὲ Σαρδόνιον, τελευταῖον δὲ μέχρι 
τῆς Σικελίας τὸ Τυρρηνικόν. Νῆσοι δ' εἰσὶν ἐν μὲν τῇ παραλίᾳ τῇ κατὰ 
τὸ Τυρρηνικὸν πέλαγος μέχρι τῆς Λιγυστικῆς συχναί, μέγισται δὲ 
Σαρδὼ καὶ Κύρνος, μετά γε τὴν Σικελίαν· αὕτη δὲ καὶ τῶν ἄλλων ἐστὶ 
μεγίστη τῶν καθ' ἡμᾶς καὶ ἀρίστη. Πολὺ δὲ τούτων λειπόμεναι 
πελάγιαι μὲν Πανδατερία τε καὶ Ποντία, πρόσγειοι δὲ Αἰθαλία τε καὶ 
Πλανασία καὶ Πιθηκοῦσσα καὶ Προχύτη καὶ Καπρίαι καὶ Λευκωσία 
καὶ ἄλλαι τοιαῦται. Ἐπὶ θάτερα δὲ τῆς Λιγυστικῆς αἱ πρὸ τῆς λοιπῆς 
ᾐόνος μέχρι Στηλῶν οὐ πολλαί, ὧν εἰσιν ἥ τε Γυμνησία καὶ Ἔβυσος· οὐ 
πολλαὶ δ' οὐδ' αἱ πρὸ τῆς Λιβύης καὶ τῆς Σικελίας, ὧν εἰσι Κόσσουρά 
τε καὶ Αἰγίμουρος καὶ αἱ Λιπαραίων νῆσοι, ἃς Αἰόλου τινὲς 
προσαγορεύουσι.
 | [2,5,19] Ainsi que nous l'avons marqué plus haut, on entre dans le golfe qui 
forme la mer Intérieure par le détroit d'Hercule, lequel n'a, dit-on, dans sa 
partie la plus res-serrée, que 70 stades environ. Mais, quand on a 
dépassé ce canal, long de 120 stades, on voit les deux rivages s'écarter 
considérablement, celui de gauche plus encore que l'autre, et le golfe 
prendre l'aspect d'une grande mer. Bordé du côté droit par le littoral de la 
Libye jusqu'à Carthage, il l'est du côté opposé par le littoral de l'Ibérie, 
auquel succèdent la côte de la Celtique, avec les villes de Narbonne et de 
Massa-lia, la côte de la Ligystique et enfin la côte d'Italie jusqu'au détroit 
de Sicile. C'est en effet la Sicile qui, avec ses deux détroits, forme le côté 
oriental de ce premier bassin. Le détroit placé entre la Sicile et l'Italie a 7 
stades seulement de largeur, l'autre qui se trouve entre la Sicile et 
Carthage a 1.500 stades. On sait que la ligne tirée depuis les Colonnes 
d'Hercule jusqu'à cet Heptastade ou détroit de 7 stades, et une portion de 
la ligne plus grande menée jusqu'à Rhodes et au Taurus et qu'elle coupe 
le bassin en question à peu près par le milieu; or, on lui prête un 
développement de 12.000 stades : ces 12.000 stades représenteront donc 
la longueur du bassin. Quant à la largeur dudit bassin, elle mesure, là où 
elle est la plus grande, c'est-à-dire d'un point du golfe Galatique situé 
entre Massalia et Narbonne à un point de la côte de Libye situé juste vis-
à-vis, elle mesure, disons nous, à peu près 5.000 stades. Toute la partie 
du bassin qui borde la Libye a reçu le nom de mer Libyque, quant à celle 
qui borde la côte opposée, elle s'appelle ici mer d'Ibérie, ailleurs mer 
Ligystique, plus loin mer Sardonienne ou de Sardaigne, et enfin mer 
Tyrrhénienne jusqu'à la Sicile. Il y a beaucoup d'îles répandues le long de 
la côte de la mer Tyrrhénienne jusqu'à la Ligystique ou Ligurie : Sardo et 
Cyrnos sont les plus considérables, après la Sicile toutefois, qui de toutes 
nos îles est la plus étendue, comme elle est déjà la plus fertile. Il y a du 
reste une grande différence de celles-là aux autres, soit aux îles situées 
en pleine mer, comme voilà Pandataria et Pontia, soit à celles 
qui bordent le littoral, j'entends Aethalia, Planasia, Pithecussa, 
Prochyté, Capriae, Leucosia et autres semblables. De l'autre côté de 
la Ligystique et tout le long du rivage jusqu'aux Colonnes d'Hercule, on ne 
compte que peu d'îles : de ce petit nombre font partie les Gymnesiae et 
Ebysus. Il n'y en a pas beaucoup non plus dans les parages de la 
Libye et de la Sicile, mais les plus remarquables sont Cossura, 
Aegimuros et les îles dites des Liparéens, ou, comme on les appelle 
quelquefois, les îles d'Aeole.
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