HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 5

  par. 14

[2,5,14] Ἔστι δή τι χλαμυδοειδὲς σχῆμα τῆς γῆς τῆς οἰκουμένης, οὗ τὸ μὲν πλάτος ὑπογράφει τὸ μέγιστον διὰ τοῦ Νείλου γραμμή, λαβοῦσα τὴν ἀρχὴν ἀπὸ τοῦ διὰ τῆς Κινναμωμοφόρου παραλλήλου καὶ τῆς τῶν Αἰγυπτίων τῶν φυγάδων νήσου μέχρι τοῦ διὰ τῆς Ἰέρνης παραλλήλου, τὸ δὲ μῆκος ταύτῃ πρὸς ὀρθὰς ἀπὸ τῆς ἑσπέρας διὰ Στηλῶν καὶ τοῦ Σικελικοῦ πορθμοῦ μέχρι τῆς Ῥοδίας καὶ τοῦ Ἰσσικοῦ κόλπου, παρὰ τὸν Ταῦρον ἰοῦσα τὸν διεζωκότα τὴν Ἀσίαν καὶ καταστρέφοντα ἐπὶ τὴν ἑῴαν θάλατταν μεταξὺ Ἰνδῶν καὶ τῶν ὑπὲρ τῆς Βακτριανῆς Σκυθῶν. Δεῖ δὴ νοῆσαι παραλληλόγραμμόν τι, ἐν τὸ χλαμυδοειδὲς σχῆμα ἐγγέγραπται οὕτως, ὥστε τὸ μῆκος τῷ μήκει ὁμολογεῖν καὶ ἴσον εἶναι τὸ μέγιστον καὶ τὸ πλάτος τῷ πλάτει. Τὸ μὲν δὴ χλαμυδοειδὲς σχῆμα οἰκουμένη ἐστί· τὸ δὲ πλάτος ὁρίζεσθαι ἔφαμεν αὐτῆς ταῖς ἐσχάταις παραλλήλοις πλευραῖς, ταῖς διοριζούσαις τὸ οἰκήσιμον αὐτῆς καὶ τὸ ἀοίκητον ἐφ' ἑκάτερα. Αὗται δ' ἦσαν πρὸς ἄρκτοις μὲν διὰ τῆς Ἰέρνης, πρὸς δὲ τῇ διακεκαυμένῃ διὰ τῆς Κινναμωμοφόρου· αὗται δὴ προσεκβαλλόμεναι ἐπί τε τὰς ἀνατολὰς καὶ ἐπὶ τὰς δύσεις μέχρι τῶν ἀνταιρόντων μερῶν τῆς οἰκουμένης ποιήσουσί τι παραλληλόγραμμον πρὸς τὰς ἐπιζευγνυούσας διὰ τῶν ἄκρων αὐτάς. Ὅτι μὲν οὖν ἐν τούτῳ ἐστὶν οἰκουμένη, φανερὸν ἐκ τοῦ μήτε τὸ πλάτος αὐτῆς τὸ μέγιστον ἔξω πίπτειν αὐτοῦ μήτε τὸ μῆκος· ὅτι δ' αὐτῆς χλαμυδοειδὲς τὸ σχῆμά ἐστιν, ἐκ τοῦ τὰ ἄκρα μυουρίζειν τὰ τοῦ μήκους ἑκατέρωθεν, κλυζόμενα (δ') ἀπὸ τῆς θαλάττης, καὶ ἀφαιρεῖν τοῦ πλάτους· τοῦτο δὲ δῆλον ἐκ τῶν περιπλευσάντων τά τε ἑῷα μέρη καὶ τὰ δυσμικὰ ἑκατέρωθεν. Τῆς τε γὰρ Ἰνδικῆς νοτιωτέραν πολὺ τὴν Ταπροβάνην καλουμένην νῆσον ἀποφαίνουσιν, οἰκουμένην ἔτι καὶ ἀνταίρουσαν τῇ τῶν Αἰγυπτίων νήσῳ καὶ τῇ τὸ κιννάμωμον φερούσῃ γῇ· τὴν γὰρ κρᾶσιν τῶν ἀέρων παραπλησίαν εἶναι· τῆς τε μετὰ τοὺς Ἰνδοὺς Σκυθίας τῆς ὑστάτης ἀρκτικώτερά ἐστι τὰ κατὰ τὸ στόμα τῆς Ὑρκανίας θαλάττης καὶ ἔτι μᾶλλον τὰ κατὰ τὴν Ἰέρνην. Ὁμοίως δὲ καὶ περὶ τῆς ἔξω στηλῶν λέγεται· δυσμικώτατον μὲν γὰρ σημεῖον τῆς οἰκουμένης τὸ τῶν Ἰβήρων ἀκρωτήριον, καλοῦσιν ἱερόν· κεῖται δὲ κατὰ τὴν γραμμήν πως (πρὸς) τὴν διὰ Γαδείρων τε καὶ Στηλῶν καὶ τοῦ Σικελικοῦ πορθμοῦ καὶ τῆς Ῥοδίας. Συμφωνεῖν γὰρ καὶ τὰ ὡροσκοπεῖα καὶ τοὺς ἀνέμους φασὶ τοὺς ἑκατέρωσε φοροὺς καὶ τὰ μήκη τῶν μεγίστων ἡμερῶν τε καὶ νυκτῶν· ἔστι γὰρ τετταρεσκαίδεκα ὡρῶν ἰσημερινῶν {καὶ ἡμίσους μεγίστη τῶν ἡμερῶν} τε καὶ νυκτῶν. Ἔν τε τῇ παραλίᾳ τῇ κατὰ Γάδειρα καὶ + Ἴβηράς ποτε ὁρᾶσθαι {- - -} Ποσειδώνιος δ' ἔκ τινος ὑψηλῆς οἰκίας ἐν πόλει διεχούσῃ τῶν τόπων τούτων ὅσον τετρακοσίους σταδίους, φησὶν ἰδεῖν ἀστέρα, ὃν τεκμαίρεσθαι τὸν Κάνωβον αὐτὸν ἐκ τοῦ τε μικρὸν ἐκ τῆς Ἰβηρίας προελθόντας ἐπὶ τὴν μεσημβρίαν ὁμολογεῖν ἀφορᾶν αὐτὸν, καὶ ἐκ τῆς ἱστορίας τῆς ἐν Κνίδῳ· τὴν γὰρ Εὐδόξου σκοπὴν οὐ πολὺ τῶν οἰκήσεων ὑψηλοτέραν εἶναι, λέγεσθαι δ' ὅτι ἐντεῦθεν ἐκεῖνος ἀφεώρα τὸν Κάνωβον ἀστέρα, εἶναι δ' ἐπὶ τοῦ Ῥοδιακοῦ κλίματος τὴν Κνίδον, ἐφ' οὗ καὶ τὰ Γάδειρα καὶ ταύτῃ παραλία. [2,5,14] Cela posé, nous dirons que la forme de notre terre habitée est celle d'une chlamyde; que sa plus grande largeur est représentée par une ligne, qui suit le cours même du Nil et qui part du parallèle de la Cinnamômophore et de l'île des Exilés d'Égypte pour aboutir au parallèle d'Ierné, tandis que sa longueur est représentée par une autre ligne, perpendiculaire à celle-là, qui, partant de l'occident, passe par lès Colonnes d'Hercule et le détroit de Sicile, atteint Rhodes et le golfe d'Issus, pour suivre alors d'un bout à l'autre la chaîne du Taurus, laquelle coupe l'Asie tout entière, et va finir à la mer Orientale entre l'Inde et le pays que les Scythes occupent au-dessus de la Bactriane. Il faut donc concevoir un parallélogramme dans lequel on aura inscrit la chlamyde en question de telle sorte que la plus grande longueur et la plus grande largeur de chacune des deux figures se correspondent et soient égales chacune à chacune, et cette chlamyde sera proprement la figure de la terre habitée. Mais nous avons déjà dit que, dans le sens de sa largeur, la terre habitée était limitée par des côtés parallèles formant la séparation supérieure et la séparation inférieure entre la région habitable et la région inhabitée, et que ces côtés étaient, au nord, le parallèle d'Ierné, et, au midi, vers la zone torride, le parallèle de la Cinnamômophore : or, prolongeons ces côtés parallèles au levant et au couchant jusqu'aux extrémités correspondantes de la terre, ils forment, on le voit, avec les lignes qui unissent lesdites extrémités, un parallélogramme. Nul doute maintenant que notre terre habitée ne se trouve bien réellement inscrite dans ce parallélogramme, puisque ni sa plus grande largeur, ni sa plus grande longueur n'en dépassent les côtés; nul doute aussi que sa forme ne soit exactement celle d'une chlamyde, puisque, dans le sens de sa longueur, ses deux extrémités se terminent, comme on dit, en façon de queue de rai, la mer lui retranchant là de part et d'autre une portion notable de sa largeur, ainsi qu'il appert des rapports des navigateurs, qui, par l'est et par l'ouest, ont entrepris le périple de la terre. Du côté de l'est, en effet, quels sont les points extrêmes qu'ils nous signalent? L'île de Taprobane d'abord, qui, bien que située plus au midi que l'Inde, et à une assez grande distance encore du continent, ne laisse pas que d'être assez peuplée et doit, à en juger par l'analogie de son climat avec celui de l'île des Égyptiens et de la Cinnamômophore, se trouver juste à la même hauteur que ces deux contrées, et, avec l'île de Taprobane, l'entrée de la mer Hyrcanienne, qui, plus septentrionale que l'extrême Scythie, laquelle fait suite à l'Inde, paraît cependant l'être moins que Ierné. Même disposition maintenant à l'extrême occident par delà des Colonnes d'Hercule. Le promontoire Sacré d'Ibérie, qui termine, on le sait, de ce côté la terre habitée, doit se trouver à peu près sur la ligne qui passe par Gadira, les Colonnes d'Hercule, le détroit de Sicile et Rhodes, d'après ce qu'on rapporte de la concordance parfaite des horloges et de la direction identique des vents périodiques en ces différents lieux, ainsi que de l'égalité dans la durée des plus longs jours et des plus longues nuits, cette durée y étant de quatorze heures équinoxiales et demie, sans compter que, de la côte voisine de Gadira, on a plus d'une fois observé {les Cabires, constellation très-rapprochée de Canope.} Posidonius notamment nous raconte que, se trouvant dans une ville de ces contrées, distante de 400 stades de Gadira, il observa du haut d'une des maisons les plus élevées de la ville une étoile, dans laquelle il crut reconnaître Canope elle-même, se fondant en cela sur le témoignage de tous les navigateurs qui se sont avancés quelque peu au sud de l'Ibérie et qui conviennent unanimement de l'avoir observée, ainsi que sur les observations faites à Cnide, où Eudoxe, du haut d'un observatoire, qui n'était guère plus élevé que les autres maisons de la ville, reconnut positivement Canope : or, ajoute Posidonius, la ville de Cnide est située sur le climat de Rhodes, qui se trouve être en même temps celui de Gadira et de toute la côte voisine.


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Dernière mise à jour : 26/01/2006