[2,5,6] Προκείσθω δὴ ἡ μὲν νῆσος ἐν τῷ λεχθέντι τετραπλεύρῳ. Δεῖ δὲ
λαβεῖν τὸ μέγεθος αὐτῆς τὸ φαινόμενον, ἀφελόντας ἀπὸ μὲν τοῦ ὅλου
μεγέθους τῆς γῆς τὸ ἡμισφαίριον τὸ καθ' ἡμᾶς, ἀπὸ δὲ τούτου τὸ
ἥμισυ, ἀπὸ δ' αὖ τούτου πάλιν τὸ τετράπλευρον, ἐν ᾧ δὴ τὴν
οἰκουμένην κεῖσθαί φαμεν. Ἀνάλογον δὲ καὶ περὶ τοῦ σχήματος
ὑπολαβεῖν δεῖ τὸ φαινόμενον τοῖς ὑποκειμένοις ἐφαρμόττοντας. Ἀλλ'
ἐπειδὴ τὸ μεταξὺ τοῦ ἰσημερινοῦ καὶ τοῦ ληφθέντος παραλλήλου
τούτῳ πρὸς τῷ πόλῳ τμῆμα τοῦ βορείου ἡμισφαιρίου σπόνδυλός ἐστι
τὸ σχῆμα, ὁ δὲ διὰ τοῦ πόλου δίχα τέμνων τὸ ἡμισφαίριον δίχα τέμνει
καὶ τὸν σπόνδυλον καὶ ποιεῖ τὸ τετράπλευρον, ἔσται δῆλον ὅτι
σπονδύλου ἐπιφανείας ἥμισυ τὸ τετράπλευρον, ᾧ ἐπίκειται τὸ
Ἀτλαντικὸν πέλαγος· ἡ δ' οἰκουμένη χλαμυδοειδὴς ἐν τούτῳ νῆσος,
ἔλαττον ἢ ἥμισυ τοῦ τετραπλεύρου μέρος οὖσα. Φανερὸν δὲ τοῦτο ἔκ
τε γεωμετρίας καὶ τοῦ πλήθους τῆς περικεχυμένης θαλάττης,
καλυπτούσης τὰ ἄκρα τῶν ἠπείρων ἑκατέρωθεν καὶ συναγούσης εἰς
μύουρον σχῆμα, καὶ τρίτου τοῦ μήκους καὶ πλάτους τοῦ μεγίστου· ὧν
τὸ μὲν ἑπτὰ μυριάδων σταδίων ἐστίν, ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ περατούμενον
θαλάττῃ μηκέτι πλεῖσθαι δυναμένῃ διὰ τὸ μέγεθος καὶ τὴν ἐρημίαν,
τὸ ὸ δ' ἔλαττον τριῶν μυριάδων ὁριζόμενον τῷ ἀοικήτῳ διὰ θάλπος ἢ
ψῦχος. Αὐτὸ γὰρ τὸ διὰ θάλπος ἀοίκητον τοῦ τετραπλεύρου, πλάτος
μὲν ἔχον ὀκτακισχιλίων καὶ ὀκτακοσίων σταδίων, μῆκος δὲ τὸ
μέγιστον μυριάδων δώδεκα καὶ ἑξακισχιλίων, ὅσον ἐστὶν ἥμισυ τοῦ
ἰσημερινοῦ, πλέον ἂν εἴη τὸ λοιπόν.
| [2,5,6] Mais la voilà placée dans le quadrilatère, il faut maintenant que nous
nous rendions compte de son étendue, de son étendue apparente : à cet
effet, retranchons notre hémisphère de l'étendue totale de la terre, puis
de notre hémisphère retranchons la moitié, et de cette moitié encore le
quadrilatère où nous plaçons notre terre habitée. Par une opération
analogue, et en raisonnant toujours conformément aux apparences, nous
devrons concevoir également ce que peut être la figure de l'île en
question. Comme, en effet, la portion de l'hémisphère septentrional
comprise entre l'équateur et ce parallèle voisin du pôle a la forme d'un
peson de fuseau, et que le cercle qui passe par le pôle, en même temps
qu'ilcoupe en deux l'hémisphère, coupe aussi ledit peson et en fait un
double quadrilatère, celui des deux quadrilatères sur lequel est répandu
l'Océan équivaudra apparemment à la moitié de la surface du peson, et la
terre habitée, placée comme une île au sein de l'Océan, avec une
superficie moindre que la moitié du quadrilatère, se trouvera avoir la
forme d'une chlamyde. Ceci ressort à la fois et de la géométrie et de
l'étendue si considérable de la mer qui, en enveloppant notre terre
habitée, a couvert au couchant comme au levant l'extrémité des
continents et les a réduits à la forme tronquée, écourtée d'une figure
qui, en conservant sa plus grande largeur, n'aurait plus que le tiers de sa
longueur. Dans le sens de sa longueur, en effet, la terre habitée n'a que
70.000 stades et se trouve limitée, on peut dire complétement, par une
mer que son immensité et sa solitude rendent infranchissable, tandis que,
dans le sens de sa largeur, elle mesure moins de 30.000 stades et a pour
borne la double région que l'excès de la chaleur d'un côté, l'excès du froid
de l'autre rendent inhabitable. Or, puisque la partie du quadrilatère que
l'excès de la chaleur rend inhabitable mesure à elle seule comme largeur
8800 stades, et comme maximum de longueur 126 000 stades, autrement
dit la moitié de la circonférence de l'équateur, on voit que ce qui reste
dans ledit quadrilatère {en dehors de la terre habitée} devra surpasser
celle-ci en étendue.
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