[2,5,4] Λαβὼν οὖν ταῦθ' ὁ γεωμέτρης, προσχρησάμενος τοῖς ὑπὸ τοῦ
ἀστρονομικοῦ δεικνυμένοις, ἐν οἷς οἵ τε παράλληλοι τῷ ἰσημερινῷ
εὑρίσκονται οἱ καθ' ἑκάστην τὴν οἴκησιν καὶ οἱ πρὸς ὀρθὰς τέμνοντες
τούτους, γραφόμενοι δὲ διὰ τῶν πόλων, καταμετρεῖ τὴν μὲν οἰκήσιμον
ἐμβατεύων, τὴν δ' ἄλλην ἐκ τοῦ λόγου τῶν ἀποστάσεων. Οὕτω δ' ἂν
εὑρίσκοι πόσον ἂν εἴη τὸ ἀπὸ τοῦ ἰσημερινοῦ μέχρι πόλου, ὅπερ ἐστὶ
τεταρτημόριον τοῦ μεγίστου κύκλου τῆς γῆς· ἔχων δὲ τοῦτο ἔχει καὶ τὸ
τετραπλάσιον αὐτοῦ, τοῦτο δ' ἐστὶν ἡ περίμετρος τῆς γῆς. Ὥσπερ οὖν
ὁ μὲν τὴν γῆν ἀναμετρῶν παρὰ τοῦ ἀστρονομοῦντος ἔλαβε τὰς
ἀρχάς, ὁ δὲ ἀστρονόμος παρὰ τοῦ φυσικοῦ, τὸν αὐτὸν τρόπον χρὴ καὶ
τὸν γεωγράφον παρὰ τοῦ ἀναμεμετρηκότος ὅλην τὴν γῆν ὁρμηθέντα,
πιστεύσαντα τούτῳ καὶ οἷς ἐπίστευσεν οὗτος, πρῶτον μὲν ἐκθέσθαι
τὴν οἰκουμένην καθ' ἡμᾶς πόση τις καὶ ποία τὸ σχῆμα καὶ τὴν φύσιν
οἵα ἐστὶ καὶ πῶς ἔχουσα πρὸς τὴν ὅλην γῆν· ἴδιον γὰρ τοῦ γεωγράφου
τοῦτο· ἔπειτα περὶ τῶν καθ' ἕκαστα τῶν τε κατὰ γῆν καὶ τῶν κατὰ
θάλατταν ποιήσασθαι τὸν προσήκοντα λόγον, παρασημαινόμενον
ὅσα μὴ ἱκανῶς εἴρηται τοῖς πρὸ ἡμῶν τοῖς μάλιστα πεπιστευμένοις
ἀρίστοις γεγονέναι περὶ ταῦτα.
| [2,5,4] Telles sont les données que le géomètre emprunte à l'astronomie, mais
ce n'est pas tout, il peut s'aider encore de la gnomonique et des autres
méthodes que l'astronomie enseigne et d'après lesquelles on peut, pour
chaque lieu, trouver le cercle parallèle à l'équateur et le cercle
perpendiculaire à celui-là et passant parles pôles, et entreprendre ainsi de
mesurer toute la terre : il parcourt, à cet effet, la partie habitable et déduit
proportionnellement l'étendue de ce qui reste des intervalles {célestes}
correspondants. Il trouve de la sorte la distance de l'équateur au pôle,
autrement dit la mesure du quartdu plus grand cercle terrestre ; puis,
cette mesure trouvée, il la multiplie par 4, ce qui lui donne la
circonférence même de la terre. A son tour, et à l'exemple du géomètre
qui a tiré ses principes de l'astronomie, et de l'astronome qui a tiré les
siens de la physique, le géographe prendra son point de départ dans la
géométrie, et, acceptant de confiance ses démonstrations, il exposera
d'abord quelle est l'étendue de notre terre habitée, quelle en est la forme,
la nature, et dans quel rapport elle est avec l'ensemble de la terre (car
c'est là proprement l'objet de la géographie); après quoi, il prendra une à
une les diverses parties de la terre et de la mer et en dira tout ce qu'il y a
à dire, relevant en même temps ce que les anciens ont avancé d'inexact,
ceux-là surtout qui, comme géographes, font le plus autorité.
|