[2,5,2] Τὸν μὲν δὴ γεωγραφοῦντα πιστεῦσαι δεῖ περὶ τῶν ἐχόντων αὐτῷ
τάξιν ἀρχῆς τοῖς ἀναμετρήσασι τὴν ὅλην γῆν γεωμέτραις, τούτους δὲ
τοῖς ἀστρονομικοῖς, ἐκείνους δὲ τοῖς φυσικοῖς. Ἡ δὲ φυσικὴ ἀρετή τις·
τὰς δ' ἀρετὰς ἀνυποθέτους φασὶν ἐξ αὑτῶν ἠρτημένας, καὶ ἐν αὑταῖς
ἐχούσας τάς τε ἀρχὰς καὶ τὰς περὶ τούτων πίστεις. Τὰ μὲν οὖν παρὰ
τῶν φυσικῶν δεικνύμενα τοιαῦτά ἐστι· σφαιροειδὴς μὲν ὁ κόσμος καὶ
ὁ οὐρανός, ἡ ῥοπὴ δ' ἐπὶ τὸ μέσον τῶν βαρέων· περὶ τοῦτό τε
συνεστῶσα ἡ γῆ σφαιροειδῶς ὁμόκεντρος τῷ μὲν οὐρανῷ μένει καὶ
αὐτὴ καὶ ὁ δι' αὐτῆς ἄξων καὶ τοῦ οὐρανοῦ μέσου τεταμένος, ὁ δ'
οὐρανὸς περιφέρε ται περί τε αὐτὴν καὶ περὶ τὸν ἄξονα ἀπ' ἀνατολῆς
ἐπὶ δύσιν, σὺν αὐτῷ δὲ οἱ ἀπλανεῖς ἀστέρες ὁμοταχεῖς τῷ πόλῳ. Οἱ
μὲν οὖν ἀπλανεῖς ἀστέρες κατὰ παραλλήλων φέρονται κύκλων·
παράλληλοι δ' εἰσὶ γνωριμώτατοι ὅ τε ἰσημερινὸς καὶ οἱ τροπικοὶ δύο
καὶ οἱ ἀρκτικοί· οἱ δὲ πλάνητες ἀστέρες καὶ ἥλιος καὶ σελήνη κατὰ
λοξῶν τινων τῶν τεταγμένων ἐν τῷ ζωδιακῷ. Τούτοις δὲ πιστεύσαντες
ἢ πᾶσιν ἢ τισὶν οἱ ἀστρονομικοὶ τὰ ἑξῆς πραγματεύονται, κινήσεις καὶ
περιόδους καὶ ἐκλείψεις καὶ μεγέθη καὶ ἀποστάσεις καὶ ἄλλα μυρία·
ὡς δ' αὕτως οἱ τὴν γῆν ὅλην ἀναμετροῦντες γεωμέτραι προστίθενται
ταῖς τῶν φυσικῶν καὶ τῶν ἀστρονομικῶν δόξαις, ταῖς δὲ τῶν
γεωμετρῶν πάλιν οἱ γεωγράφοι.
| [2,5,2] Il faut en effet que la géographie emprunte ses principes fondamentaux
à la géométrie, qui, pour procéder à la mesure de la terre, s'appuie elle-même
sur l'astronomie, comme celle-ci à son tour s'appuie sur la
physique. Quant à la physique, elle représente ce que nous appelons une
Arété, une de ces sciences par excellence, qui ne reposent point sur des
hypothèses étrangères, mais qui dépendent d'elles seules et contiennent
en elles-mêmes leurs principes et tous les éléments de leurs
démonstrations. Or, au nombre des vérités que la physique démontre,
figurent celles-ci : « que le monde et le ciel sont de forme sphérique ; que
les corps pesants sont attirés vers le centre du monde; qu'autour du
même point et sous la forme d'une sphère ayant même centre que le ciel
la terre demeure immobile sur son axe, lequel, en se prolongeant, se
trouve avoir aussi traversé le ciel par le milieu ; que le ciel, lui, est
emporté autour de la terre et de son axe par un mouvement d'orient en
occident, qui, se communiquant aussi aux étoiles fixes, les entraîne avec
la même vitesse que le ciel lui-même; que, dans ce mouvement, les
étoiles fixes décrivent des cercles parallèles, dont les plus connus sont
l'équateur, les deux tropiques, les deux cercles arctiques, et les planètes
des cercles obliques compris dans les limites du zodiaque.» L'astronomie,
maintenant, adopte en tout ou en partie ces principes de la physique et en
fait son point de départ pour traiter ensuite théoriquement des
mouvements des astres, de leurs révolutions, de leurs éclipses, de leurs
grandeurs et de leurs distances respectives et de mainte autre question
analogue; à son tour, le géomètre, pour mesurer l'étendue de la terre, se
sert des lois posées par la physique et l'astronomie; enfin le géographe
emploie les données de la géométrie.
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