[2,4,7] Ἥ τε τοῦ μήκους τῆς οἰκουμένης μέτρησις κατὰ παραλλήλου τῷ
ἰσημερινῷ ἐστιν, ἐπειδὴ καὶ αὐτὴ ἐπὶ μῆκος οὕτως ἐκτέταται; ὥστε καὶ
τῶν ἠπείρων ἑκάστης οὕτω δεῖ λαμβάνειν τὸ μῆκος μεταξὺ
μεσημβρινῶν δυεῖν κείμενον. Τά τε μέτρα τῶν μηκῶν σταδιασμοί
εἰσιν, οὓς θηρεύομεν, ἢ δι' αὐτῶν ἐκείνων ἰόντες ἢ τῶν παραλλήλων
ὁδῶν ἢ πόρων. Ὁ δὲ τοῦτον ἀφεὶς τὸν τρόπον καινὸν εἰσάγει τὸ
μεταξὺ τῆς τε θερινῆς ἀνατολῆς καὶ τῆς ἰσημερινῆς τμῆμά τι τοῦ
ἀρκτικοῦ ἡμικυκλίου. Πρὸς δὲ τὰ ἀμετάπτωτα οὐδεὶς κανόσι καὶ
μέτροις χρῆται τοῖς μεταπτώτοις οὐδὲ τοῖς κατ' ἄλλην καὶ ἄλλην
σχέσιν λεγομένοις πρὸς τὰ καθ' αὑτὰ καὶ + διαφοράν. Τὸ μὲν οὖν
μῆκος ἀμετάπτωτον καὶ καθ' αὑτὸ λέγεται, ἀνατολὴ δ' ἰσημερινὴ καὶ
δύσις, ὡς δ' αὕτως θερινή τε καὶ χειμερινή, οὐ καθ' αὑτὴν, ἀλλὰ πρὸς
ἡμᾶς· ἡμῶν δ' ἄλλοτ' ἄλλῃ μεταχωρούντων, ἄλλοτ' ἄλλοι τόποι καὶ
δύσεών εἰσι καὶ ἀνατολῶν ἰσημερινῶν τε καὶ τροπικῶν, τὸ δὲ μῆκος
μένει ταὐτὸν τῆς ἠπείρου. Τάναϊν μὲν οὖν καὶ Νεῖλον οὐκ ἄτοπον
πέρας ποιεῖσθαι, θερινὴν δ' ἀνατολὴν {ἢ} ἰσημερινὴν καινόν.
| [2,4,7] De plus, comme la longueur de la terre habitée se mesure toujours
suivant une ligne parallèle à l'équateur, parce que c'est effectivement
dans le sens de l'équateur que la terre a le plus d'étendue, la longueur de
chacun des continents qui la composent s'entend naturellement de même
de l'intervalle de deux méridiens, et j'ajouterai qu'on emploie
habituellement comme mesures de longueur des stadiasmes que nous
autres voyageurs nous dressons, soit en parcourant ces longueurs elles-
mêmes, soit en suivant par terre ou par mer des routes qui leur soient
parallèles. Ici cependant Polybe renonce au procédé habituel, et,
introduisant une nouvelle méthode, il imagine de prendre comme mesure
de longueur, {au lieu de l'intervalle de deux méridiens}, l'intervalle compris
entre le levant d'été et le levant équinoxial, autrement dit un arc ou une
portion quelconque du demi-cercle septentrional. Mais, quand il s'agit de
mesurer des grandeurs fixes et invariables, jamais personne n'emploie
des règles ou des mesures qui soient variables de leur nature, jamais
personne ne rapporte à des points de repère sujets à se déplacer ce qui
de soi est stable et exempt de tout changement. Eh bien ! La longueur
d'un continent est immuable, elle est toujours la même absolu-ment
parlant, tandis que le levant et le couchant équinoxial, le levant et le
couchant, soit d'hiver soit d'été, sont des points qui d'eux-mêmes et
absolument parlant ne sont pas et qui n'existent que par rapport à nous :
pour peu, en effet, que nous nous déplacions sur la terre, nous voyons se
déplacer en même temps le levant et le couchant équinoxial, le levant et
le couchant solsticial, tandis que la longueur des continents demeure la
même. Qu'on prenne donc le Nil et le Tanaïs comme limites, la chose se
conçoit à merveille, mais prendre le levant d'été et le levant équinoxial,
ceci est nouveau.
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