| [2,4,6] Οὐκ ἄξιοι δὲ λόγου τινὲς εἶπον, οἱ μὲν ἀπὸ τῶν κατὰ τὸν Ἴστρον 
τόπων αὐτὸν τὰς ἀρχὰς ἔχειν καὶ ἀπὸ τῆς ἑσπέρας, οὐκ ἐνθυμηθέντες 
ὡς μεταξὺ ὁ Τύρας καὶ Βορυσθένης καὶ Ὕπανις, μεγάλοι ποταμοὶ, 
ῥέουσιν εἰς τὸν Πόντον, ὁ μὲν τῷ Ἴστρῳ παράλληλος, οἱ δὲ τῷ Τανάιδι· 
οὔ τε δὲ τοῦ Τύρα τῶν πηγῶν κατωπτευμένων, οὔτε τοῦ Βορυσθένους, 
οὔτε τοῦ Ὑπάνιος, πολὺ ἂν εἴη ἀγνωστότερα τὰ ἐκείνων ἀρκτικώτερα· 
ὥσθ' ὁ δι' ἐκείνων ἄγων ἐπὶ τὴν Μαιῶτιν τὸν Τάναϊν, εἶτ' ἐπιστρέφων 
ἐπ' αὐτήν (αἱ γὰρ ἐκβολαὶ φανερῶς ἐν τοῖς προσαρκτίοις μέρεσι τῆς 
λίμνης δείκνυνται καὶ τούτοις τοῖς ἑωθινωτάτοις), πλαστὸς ἄν τις εἴη 
καὶ ἀπέραντος λόγος. Ὡς δ' αὕτως ἀπέραντος καὶ ὁ διὰ τοῦ Καυκάσου 
πρὸς ἄρκτον φήσας ῥεῖν, εἶτ' ἐπιστρέφειν εἰς τὴν Μαιῶτιν· εἴρηται γὰρ 
καὶ τοῦτο. Ἀπὸ μέντοι τῆς ἀνατολῆς οὐδεὶς εἴρηκε τὴν ῥύσιν· καὶ γὰρ 
εἰ ἔρρει οὕτως, οὐκ ἂν ὑπεναντίως τῷ Νείλῳ καὶ τρόπον τινὰ κατὰ 
διάμετρον ῥεῖν αὐτὸν ἀπεφαίνοντο οἱ χαριέστεροι, ὡς ἂν ἐπὶ ταὐτοῦ 
μεσημβρινοῦ {ἢ} παρακειμένου τινὸς τῆς ῥύσεως οὔσης ἑκατέρῳ 
ποταμῷ.
 | [2,4,6] Quelques auteurs à la vérité ont prétendu que le Tanaïs prenait sa 
source dans le voisinage de l'Ister et coulait de l'occident, mais il n'y a pas 
à tenir compte de leur opinion : ils n'avaient pas réfléchi apparemment 
que, dans l'intervalle, de grands fleuves, tels que le Tyras, le Borysthène 
et l'Hypanis, s'écoulent vers le Pont, en suivant, le Tyras, une direction 
parallèle au cours de l'Ister, et les deux autres une direction parallèle au 
cours du Tau aïs. Ajoutons que, comme les sources du Tyras, non plus 
que celles du Borysthène et de l'Hypanis, n'ont pas été relevées à l'heure 
qu'il est, on doit être moins renseigné encore sur la contrée située plus au 
nord, et qu'ainsi prétendre conduire le Tanaïs à travers cette contrée 
jusqu'au Mæotis,, en lui faisant décrire un coude pour qu'il puisse 
atteindre l'extrémité N. E. dudit lac ou étang, où il est notoire qu'il se jette, 
n'est autre chose qu'une fiction, une hypothèse faite à plaisir ! On a 
supposé encore, tout aussi gratuitement, du reste, que le Tanaïs coulait 
d'abord au nord, puis traversait le Caucase, et se détournait ensuite dans 
la direction du Mæotis. Mais jamais personne n'avait dit que le Tanaïs vînt 
du levant : s'il en était ainsi, en effet, nos meilleurs géographes n'auraient 
point avancé que sa direction est contraire et en quelque sorte 
diamétralement opposée à celle du Nil, comme si les deux fleuves se 
trouvaient sur un seul et même méridien ou sur des méridiens très proches.
 |