| [2,4,5] Τό {τε} μῆκος τῆς Εὐρώπης ὅτι ἔλαττόν ἐστι τοῦ συνάμφω τῆς τε 
Λιβύης καὶ τῆς Ἀσίας ἐκθείς, οὐκ ὀρθῶς τὴν σύγκρισιν ποιεῖται· τὸ μὲν 
γὰρ στόμα τὸ κατὰ Στήλας φησὶν, ὅτι κατὰ τὴν ἰσημερινὴν δύσιν 
ἐστίν, ὁ δὲ Τάναϊς ῥεῖ ἀπὸ θερινῆς ἀνατολῆς· ἐλαττοῦται δὴ τοῦ 
συνάμφω μήκους τῷ μεταξὺ τῆς θερινῆς ἀνατολῆς καὶ τῆς ἰσημερινῆς· 
τοῦτο γὰρ ἡ Ἀσία προλαμβάνει πρὸς τὴν ἰσημερινὴν ἀνατολὴν τοῦ 
πρὸς τὰς ἄρκτους ἡμικυκλίου. Χωρὶς γὰρ τοῦ περισκελοῦς ἐν 
πράγμασιν εὐαποδότοις καὶ ψεῦδός ἐστι τὸ ἀπὸ θερινῆς ἀνατολῆς τὸν 
Τάναϊν ῥεῖν· ἅπαντες γὰρ οἱ ἔμπειροι τῶν τόπων ἀπὸ τῶν ἄρκτων ῥεῖν 
φασιν εἰς τὴν Μαιῶτιν, ὥστε τὰ στόματα τοῦ ποταμοῦ καὶ τὸ τῆς 
Μαιώτιδος καὶ αὐτὸν τὸν ποταμόν, ἐφ' ὅσον γνώριμός ἐστιν, ἐπὶ τοῦ 
αὐτοῦ μεσημβρινοῦ κεῖσθαι.
 | [2,4,5] Ailleurs Polybe expose comme quoi la longueur de l'Europe est 
moindre que la longueur de la Libye et celle de l'Asie réunies, et, ici 
encore, la manière dont il compare entre elles ces longueurs est fautive : 
« Le détroit des Colonnes d'Hercule, nous dit il, s'ouvre au couchant 
équinoxial, tandis que le Tanaïs coule du levant d'été, l'Europe se 
trouvera donc moins longue que les deux autres contrées prises 
ensemble de tout l'intervalle qui sépare le levant d'été du levant 
équinoxial, l'Asie occupant toute la portion du demi-cercle boréal qui 
regarde le levant équinoxial. » Or, sans compter que Polybe fait là le 
pédant sur une question bien claire en somme, il a commis une grossière 
erreur en prétendant que le Tanaïs coule du levant d'été : tous ceux en 
effet qui connaissent les lieux affirment qu'il vient du nord se jeter dans le 
Mæotis, de telle sorte que l'embouchure du fleuve, l'entrée du Mæotis et 
le fleuve lui-même, dans la partie de son cours du moins qui est connue 
se trouvent situés sur le même méridien.
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