[2,4,4] Ἑξῆς δὲ τὰ τοῦ Ἐρατοσθένους ἐπανορθοῖ, τὰ μὲν εὖ, τὰ δὲ χεῖρον
λέγων ἢ ἐκεῖνος. Ἐξ Ἰθάκης μὲν γὰρ εἰς Κόρκυραν τριακοσίους
εἰπόντος, πλείους φησὶν εἶναι τῶν ἐνακοσίων, ἐξ Ἐπιδάμνου δὲ εἰς
Θεσσαλονίκειαν ἐνακοσίους ἀποδόντος, πλείους τῶν δισχιλίων φησί·
ταῦτα μὲν εὖ. Ἀπὸ δὲ Μασσαλίας ἐπὶ Στήλας λέγοντος
ἑπτακισχιλίους, ἀπὸ δὲ Πυρήνης ἑξακισχιλίους, αὐτὸς λέγει χεῖρον
πλείους ἢ ἐνακισχιλίους τοὺς ἀπὸ Μασσαλίας, ἀπὸ δὲ Πυρήνης
μικρὸν ἐλάττους ἢ ὀκτακισχιλίους· ἐγγυτέρω γὰρ τῆς ἀληθείας
ἐκεῖνος εἴρηκεν. Οἱ γὰρ νῦν ὁμολογοῦσιν, εἴ τις τὰς τῶν ὁδῶν
ἀνωμαλίας ὑποτέμνοιτο, μὴ μείζω τῶν ἑξακισχιλίων σταδίων εἶναι τὸ
μῆκος τὴν σύμπασαν Ἰβηρίαν ἀπὸ Πυρήνης ἕως τῆς ἑσπερίου
πλευρᾶς. Ὁ δ' αὐτὸν τὸν Τάγον ποταμὸν ὀκτακισχιλίων τίθησι τὸ
μῆκος ἀπὸ τῆς πηγῆς μέχρι τῶν ἐκβολῶν, οὐ δή που τὸ σὺν τοῖς
σκολιώμασιν (οὐ γὰρ γεωγραφικὸν τοῦτο), ἀλλ' ἐπ' εὐθείας λέγων,
καίτοι γε ἀπὸ Πυρήνης αἱ τοῦ Τάγου πηγαὶ πλέον διέχουσιν ἢ χιλίους
σταδίους. Πάλιν δὲ τοῦτο μὲν ὀρθῶς ἀποφαίνεται, ὅτι ἀγνοεῖ τὰ
Ἰβηρικὰ ὁ Ἐρατοσθένης, καὶ διότι περὶ αὐτῆς ἔσθ' ὅπου τὰ μαχόμενα
ἀποφαίνεται· ὅς γε μέχρι Γαδείρων ὑπὸ Γαλατῶν περιοικεῖσθαι φήσας
{τὰ} ἔξωθεν αὐτῆς, εἴ γε τὰ πρὸς δύσιν τῆς Εὐρώπης μέχρι Γαδείρων
ἔχουσιν ἐκεῖνοι, τούτων ἐκλαθόμενος κατὰ τὴν τῆς Ἰβηρίας περίοδον
τῶν Γαλατῶν οὐδαμοῦ μέμνηται.
| [2,4,4] Plus loin, c'est Ératosthène qu'il prétend corriger : mais, s'il le corrige
quelquefois avec bonheur, d'autres fois aussi il se trompe plus
grossièrement que lui. Ainsi, d'Ithaque à Corcyre Ératosthène avait
compté 300 stades, Polybe en compte plus de 900; d'Epidamne à
Thessalonique, Ératosthène avait réduit la distance à 900 stades, Polybe
la porte à 2.000, et dans les deux cas il a raison. Mais quand Ératosthène
compte jusqu'aux Colonnes d'Hercule depuis Massalia 7.000 stades et
6.000 depuis le mont Pyréné, et lui plus de 9.000 stades à partir de
Massalia et presque 8.000 à partir du mont Pyréné, à coup sûr il fait pis
que n'a fait Ératosthène et celui-ci a plus approché de la vérité. On
convient en effet aujourd'hui qu'abstraction faite des accidents ou
inégalités des chemins la longueur totale de l'Ibérie, du mont Pyréné au
côté occidental, n'excède pas 6.000 stades. Suivant Polybe, cependant, le
cours du Tage à lui seul aurait une longueur de 8.000 stades depuis sa
source jusqu'à son embouchure, non compris les détours bien entendu
(autrement le procédé ne serait pas géographique), 8.000 stades, disons-nous,
rien qu'en ligne droite et bien que ses sources soient encore à plus
de 1.000 stades de distance du mont Pyréné. En revanche, Polybe a
raison de dire qu'Ératosthène ignorait la géographie de l'Ibérie et qu'il
s'est contredit souvent en parlant de. cette contrée après nous avoir
montré, par exemple, toute la côte de l'Ibérie, sur la mer extérieure, et
jusqu'à Gadira, habitée par les Galates, lesquels occupent effectivement
toute la partie occidentale de l'Europe jusqu'à Gadira, Ératosthène oublie
ce qu'il a dit et ne fait plus mention des Galates nulle part dans sa
description des côtes de l'Ibérie.
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