| [2,3,7]  Ἐπιχειρήσας δὲ αἰτιᾶσθαι τοὺς οὕτω τὰς ἠπείρους διορίσαντας, 
ἀλλὰ μὴ παραλλήλοις τισὶ τῷ ἰσημερινῷ, δι' ὧν ἔμελλον ἐξαλλάξεις 
δείκνυσθαι ζῴων τε καὶ φυτῶν καὶ ἀέρων, τῶν μὲν τῇ κατεψυγμένῃ 
συναπτόντων τῶν δὲ τῇ διακεκαυμένῃ, ὥστε οἱονεὶ ζώνας εἶναι τὰς 
ἠπείρους, ἀνασκευάζει πάλιν καὶ ἐν ἀναλύσει δίκης γίνεται, ἐπαινῶν 
πάλιν τὴν οὖσαν διαίρεσιν, θετικὴν ποιούμενος τὴν ζήτησιν πρὸς 
οὐδὲν χρησίμως. Αἱ γὰρ τοιαῦται διατάξεις οὐκ ἐκ προνοίας γίνονται, 
καθάπερ οὐδὲ αἱ κατὰ τὰ ἔθνη διαφοραί, οὐδ' {αἱ} διάλεκτοι, ἀλλὰ 
κατὰ περίπτωσιν καὶ συντυχίαν· καὶ τέχναι δὲ καὶ δυνάμεις καὶ 
ἐπιτηδεύσεις, ἀρξάντων τινῶν, κρατοῦσιν αἱ πλείους ἐν ὁποιῳοῦν 
κλίματι. Ἔστι δέ τι καὶ παρὰ τὰ κλίματα, ὥστε τὰ μὲν φύσει ἐστὶν 
ἐπιχώριά τισι, τὰ δ' ἔθει καὶ ἀσκήσει. Οὐ γὰρ φύσει Ἀθηναῖοι μὲν 
φιλόλογοι, Λακεδαιμόνιοι δ' οὒ καὶ οἱ ἔτι ἐγγυτέρω Θηβαῖοι, ἀλλὰ 
μᾶλλον ἔθει· οὕτως οὐδὲ Βαβυλώνιοι φιλόσοφοι 'φύσει καὶ Αἰγύπτιοι, 
ἀλλ' ἀσκήσει καὶ ἔθει· καὶ ἵππων δὲ καὶ βοῶν ἀρετὰς καὶ ἄλλων ζῴων, 
οὐ τόποι μόνον, ἀλλὰ καὶ ἀσκήσεις ποιοῦσιν. Ὁ δὲ συγχεῖ ταῦτα· 
ἐπαινῶν δὲ τὴν τοιαύτην διαίρεσιν τῶν ἠπείρων, οἵα νῦν ἐστι, 
παραδείγματι χρῆται τῷ τοὺς Ἰνδοὺς τῶν Αἰθιόπων διαφέρειν τῶν ἐν 
τῇ Λιβύῃ· εὐερνεστέρους γὰρ εἶναι καὶ ἧττον ἕψεσθαι τῇ ξηρασίᾳ τοῦ 
περιέχοντος· διὸ καὶ Ὅμηρον πάντας λέγοντα Αἰθίοπας δίχα διελεῖν, 
Οἱ μὲν δυσομένου Ὑπερίονος, οἱ δ' ἀνιόντος· 
Κράτητα δ' εἰσάγοντα τὴν ἑτέραν οἰκουμένην, ἣν οὐκ οἶδεν Ὅμηρος, 
δουλεύειν ὑποθέσει· καὶ ἔδει, φησί, μεταγράφειν οὕτως· 
Ἠμὲν ἀπερχομένου Ὑπερίονος,  
οἷον ἀπὸ τοῦ μεσημβρινοῦ περικλίνοντος.
 | [2,3,7] Posidonius s'attaque ensuite à ceux qui ont imaginé le mode actuel de 
division ou de délimitation des continents, il les blâme de ne pas avoir 
employé simplement un certain nombre de cercles parallèles à l'équateur, 
qui, en présentant la terre habitée sous la forme de bandes ou de zones, 
auraient montré les changements, les différences qu'apporte chez les 
animaux et chez les plantes d'une part, dans la température d'autre part, 
la proximité soit de la région froide, soit de la région torride, mais, cela dit, 
il se rétracte, il fait comme l'accusateur qui renonce à suivre et se met à 
approuver la division actuelle, appliquant ainsi à cette question le procédé 
d'école qui consiste à parler tour à tour dans un sens, puis dans l'autre, 
pour n'arriver à rien en somme. Les différences, en effet, dont il parle, non 
plus que les différences entre peuples d'une même race, entre dialectes 
d'une même langue, ne sauraient être ainsi déterminées à priori, c'est le 
hasard, ce sont les circonstances qui en décident généralement, tous les 
arts, tous les talents, toutes les aptitudes, pour peu qu'il y ait eu un 
premier initiateur, fleurissent n'importe sous quel climat, bien que le climat 
par lui-même ne laisse pas d'avoir encore une certaine influence, et, s'il y 
a dans le caractère des peuples telles dispositions qui peuvent tenir à la 
nature des lieux qu'ils habitent, il y en a d'autres aussi qui proviennent 
uniquement de l'habitude et de l'exercice; ce n'est pas la nature, par 
exemple, qui a donné le goût des lettres aux Athéniens, et qui l'a refusé 
aux Lacédémoniens et aux Thébains, voisins encore plus proches des 
Athéniens, en cela assurément l'éducation, l'habitude ont plus fait ; ce 
n'est pas la nature de leur pays non plus, mais bien l'étude et la pratique 
qui ont fait des Babyloniens et des Égyptiens des peuples philosophes. Il 
en est de même des qualités des chevaux, des boeufs et des autres 
animaux, elles ne tiennent pas uniquement à la nature des lieux, mais 
dépendent aussi des habitudes ou exercices qu'on leur impose. 
Posidonius malheureusement confond tout cela. Dans le passage, 
maintenant, où il approuve la division actuelle des continents, il invoque à 
l'appui de sa thèse la différence que présentent les Éthiopiens de l'Inde 
par rapport aux Éthiopiens de la Libye, les premiers étant plus vigoureux 
que les seconds, et moins consumés par la sécheresse de l'air; il voit 
même dans cette différence le principe de la division qu'Homère a faite 
des Éthiopiens en deux corps de nation, 
« Ceux du soleil couchant, ceux du soleil levant ; »
car Cratès avec son idée d'une seconde terre habitée, à laquelle Homère 
évidemment n'a jamais pu songer, Cratès n'est à ses yeux que l'esclave 
aveugle d'une hypothèse, et le vrai changement à faire au texte du poète 
était celui-ci :
«g-Ehmen g-aperchomenou g-Hyperionos 
g-hoion g-apo g-tou g-mesehmbrinou g-periklinontos» 
«Et ceux que le soleil visite quand il S'ÉLOIGNE, »
autrement dit quand il opère sa déclinaison par rapport au méridien.
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