[2,3,6] Τὸ δὲ ἐξαίρεσθαι τὴν γῆν ποτε καὶ ἱζήματα λαμβάνειν καὶ
μεταβολὰς τὰς ἐκ τῶν σεισμῶν καὶ τῶν ἄλλων τῶν παραπλησίων,
ὅσα διηριθμησάμεθα καὶ ἡμεῖς, ὀρθῶς κεῖται παρ' αὐτῷ· πρὸς ὃ καὶ τὸ
τοῦ Πλάτωνος εὖ παρατίθησιν, ὅτι ἐνδέχεται καὶ μὴ πλάσμα εἶναι τὸ
περὶ τῆς νήσου τῆς Ἀτλαντίδος, περὶ ἧς ἐκεῖνος ἱστορῆσαι Σόλωνά
φησι πεπυσμένον παρὰ τῶν Αἰγυπτίων ἱερέων, ὡς ὑπάρχουσά ποτε
ἀφανισθείη, τὸ μέγεθος οὐκ ἐλάττων ἠπείρου· καὶ τοῦτο οἴεται
βέλτιον εἶναι λέγειν ἢ διότι ὁ πλάσας αὐτὴν ἠφάνισεν, ὡς ὁ ποιητὴς τὸ
τῶν Ἀχαιῶν τεῖχος. Εἰκάζει δὲ καὶ τὴν τῶν Κίμβρων καὶ τῶν συγγενῶν
ἐξανάστασιν ἐκ τῆς οἰκείας + γενέσθαι, οὐ κατὰ θαλάττης ἔφοδον
οὐκ ἀθρόαν συμβᾶσαν. Ὑπονοεῖ δὲ τὸ τῆς οἰκουμένης μῆκος ἑπτά
που μυριάδων σταδίων ὑπάρχον ἥμισυ εἶναι τοῦ ὅλον κύκλου, καθ' ὃν
εἴληπται, ὥστε, φησίν, ἀπὸ τῆς δύσεως εὔρῳ πλέων ἐν τοσαύταις
μυριάσιν ἔλθοι ἂν εἰς Ἰνδούς.
| [2,3,6] En revanche, nous ne pouvons qu'approuver ce qu'il dit des
soulèvements et des affaissements du sol et en général de tous les
changements produits soit par les tremblements de terre, soit par ces
causes analogues, que nous avons nous-même énumérées plus haut.
Nous approuvons aussi qu'il ait, à l'appui de sa thèse, cité ce que dit
Platon de l'Atlantide, que la tradition relative à cette île pourrait bien ne
pas être une pure fiction, les prêtres égyptiens qu'interrogeait Solon lui
ayant certifié qu'il existait anciennement une île de ce nom, mais que
cette île avait disparu, bien qu'elle eût l'étendue d'un continent. En
homme sensé, Posidonius juge qu'il vaut mieux s'exprimer de la sorte que
de dire de l'Atlantide ce qu'on a dit du mur des Achéens dont il est
question dans Homère, « celui qui l'a évoqué l'aura fait disparaître. » Une
autre conjecture plausible de Posidonius, c'est que la migration des
Cimbres et des peuples de même race qu'ils avaient entraînés à leur
suite avait été provoquée {uniquement par leur ardeur pour la piraterie}
et non par un débordement subit de la mer. Il soupçonne aussi que la
longueur de la terre habitée est de 70 000 s. et représente la moitié du
cercle total sur lequel elle est prise, et il en conclut qu'un vaisseau qui, à
partir du couchant ou de l'extrême occident, parcourrait, avec l'Eurus en
poupe, juste lamême distance atteindrait le rivage de l'Inde.
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