[2,3,3] Ἐνίσταται δ' ὁ Ποσειδώνιος τῷ Πολυβίῳ, διότι φησὶ τὴν ὑπὸ τῷ
ἰσημερινῷ οἴκησιν ὑψηλοτάτην· οὐδὲν γὰρ εἶναι κατὰ τὴν σφαιρικὴν
ἐπιφάνειαν ὕψος διὰ τὴν ὁμαλότητα, οὐδὲ δὴ ὀρεινὴν εἶναι τὴν ὑπὸ τῷ
ἰσημερινῷ, ἀλλὰ μᾶλλον πεδιάδα ἰσόπεδόν πως τῇ ἐπιφανείᾳ τῆς
θαλάττης· τοὺς δὲ πληροῦντας τὸν Νεῖλον ὄμβρους ἐκ τῶν
Αἰθιοπικῶν ὀρῶν συμβαίνειν. Ταῦτα δ' εἰπὼν ἐνταῦθα ἐν ἄλλοις
συγχωρεῖ, φήσας ὑπονοεῖν ὄρη εἶναι τὰ ὑπὸ τῷ ἰσημερινῷ, πρὸς ἃ
ἑκατέρωθεν ἀπὸ τῶν εὐκράτων ἀμφοῖν προσπίπτοντα τὰ νέφη ποιεῖν
τοὺς ὄμβρους. Αὕτη μὲν οὖν ἡ ἀνομολογία φανερά· ἀλλὰ καὶ δοθέντος
τοῦ ὀρεινὴν εἶναι τὴν ὑπὸ τῷ ἰσημερινῷ, ἄλλη τις ἀνακύπτειν ἂν
δόξειεν· οἱ γὰρ αὐτοὶ σύρρουν φασὶν εἶναι τὸν ὠκεανόν. Πῶς οὖν ὄρη
κατὰ μέσον ἱδρύουσιν αὐτόν; Πλὴν εἰ νήσους τινὰς βούλονται λέγειν.
Ὅπως {δὲ} δή ποτε τοῦτ' ἔχει, τῆς γεωγραφικῆς μερίδος ἔξω πίπτει·
δοτέον δ' ἴσως τῷ προθεμένῳ τὴν περὶ ὠκεανοῦ πραγματείαν ταῦτ'
ἐξετάζειν.
| [2,3,3] En revanche, Posidonius attaque Polybe sur l'extrême élévation qu'il
prête à la région équatoriale. « Il ne saurait y avoir, dit-il, d'élévation
sensible sur une surface sphérique, toute sphère étant plane de sa
nature. D'ailleurs la région équatoriale n'est nullement montagneuse; on
se la représenterait plutôt comme une plaine de niveau, ou peu s'en faut,
avec la surface de la mer; et pour ce qui est des pluies qui grossissent le
Nil, elles proviennent uniquement de l'existence des montagnes
d'Éthiopie. » Mais si Posidonius s'exprime ici de la sorte, dans d'autres
passages il admet l'opinion contraire, et soupçonne qu'il pourrait bien y
avoir sous l'équateur même des montagnes qui, en attirant les nuages
des deux côtés opposés, autrement dit des deux zones tempérées,
provoqueraient les pluies, contradiction manifeste comme on voit, sans
compter que, du moment qu'il admet l'existence de montagnes sous
l'équateur, une contradiction nouvelle semble surgir aussitôt, Puisque
l'Océan, en effet, au dire des mêmes auteurs, forme un seul courant
continu, comment font-ils pour y placer des montagnes au beau milieu ?
A moins pourtant que, sous le nom de montagnes, ils n'aient entendu
désigner un certain nombre d'îles. Mais cette question sort du domaine de
la géographie proprement dite, et peut-être ferons-nous bien d'en laisser
l'examen à qui se sera proposé d'écrire un nouveau Traité de l'Océan.
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