[2,3,1] Πολύβιος δὲ ποιεῖ ζώνας ἕξ, δύο μὲν τὰς τοῖς ἀρκτικοῖς
ὑποπιπτούσας, δύο δὲ τὰς μεταξὺ τούτων τε καὶ τῶν τροπικῶν, {καὶ
δύο τὰς μεταξὺ τούτων} καὶ τοῦ ἰσημερινοῦ. Ἡ μὲν οὖν εἰς πέντε
διαίρεσις δοκεῖ μοι καὶ φυσικῶς ἅμα καὶ γεωγραφικῶς εἰρῆσθαι·
φυσικῶς μέν, ὅτι καὶ πρὸς τὰ οὐράνια καὶ πρὸς τὴν τοῦ περιέχοντος
κρᾶσιν· πρὸς μὲν τὰ οὐράνια, ὅτι τοῖς περισκίοις καὶ τοῖς ἑτεροσκίοις
καὶ τοῖς ἀμφισκίοις οὕτως ἂν ἄριστα διοριζομένοις συνδιορίζεται καὶ
τὰ περὶ τὴν θέαν τῶν ἄστρων, ὁλοσχερεῖ τινι μερισμῷ λαμβάνοντα
τὴν ἐξάλλαξιν· πρὸς δὲ τὴν τοῦ περιέχοντος κρᾶσιν, ὅτι τῆς τούτου
κράσεως πρὸς τὸν ἥλιον κρινομένης διαφοραὶ τρεῖς εἰσιν αἱ
γενικώταται καὶ συντείνουσαι πρός τε τὰς τῶν ζῴων καὶ φυτῶν
συστάσεις καὶ τῶν ἄλλων (ἡμισυσταλεῖς) τῶν ὑπὸ τῷ ἀέρι καὶ ἐν αὐτῷ
ἐκείνῳ, ὑπερβολὴ θάλπους καὶ ἔλλειψις καὶ μεσότης. Αὕτη δὲ τῷ εἰς
τὰς ζώνας μερισμῷ λαμβάνει τὴν οἰκείαν διάκρισιν· αἵ τε γὰρ
κατεψυγμέναι δύο τὴν ἔλλειψιν τοῦ θάλπους ὑπαγορεύουσιν, εἰς μίαν
τοῦ περιέχοντος φύσιν συναγόμεναι, αἵ τε εὔκρατοι παραπλησίως εἰς
μίαν τὴν μεσότητα ἄγονται, εἰς δὲ τὴν λοιπὴν ἡ λοιπὴ μία καὶ
διακεκαυμένη. Ὅτι δὲ καὶ γεωγραφικός ἐστιν ὁ μερισμός, δῆλον. Ζητεῖ
γὰρ ἡ γεωγραφία τῆς ἑτέρας τῶν εὐκράτων ἀφορίσαι τὸ οἰκούμενον
ὑφ' ἡμῶν τμῆμα· πρὸς δύσει μὲν οὖν καὶ ἀνατολῇ θάλαττά ἐστιν ἡ
περατοῦσα, πρὸς δὲ τὰ νότια καὶ τὰ βόρεια ὁ ἀήρ, ὁ μὲν μέσος
εὔκρατος ὢν καὶ φυτοῖς καὶ ζῴοις, ὁ δ' ἐφ' ἑκάτερα δύσκρατος
ὑπερβολῇ καὶ ἐλλείψει τοῦ θάλπους. Εἰς δὲ τὰς τρεῖς διαφορὰς ταύτας
ἐδέησε τῆς εἰς πέντε ζώνας διαιρέσεως. Τῷ γὰρ ἰσημερινῷ τμηθεῖσα
δίχα ἡ σφαῖρα τῆς γῆς εἴς τε τὸ βόρειον ἡμισφαίριον, ἐν ᾧ ἡμεῖς ἐσμεν,
καὶ τὸ νότιον, ὑπέγραψε τὰς τρεῖς διαφοράς· τὰ μὲν γὰρ πρὸς τῷ
ἰσημερινῷ καὶ τῇ δια κεκαυμένῃ ζώνῃ διὰ καῦμα ἀοίκητά ἐστι, τὰ δὲ
πρὸς τῷ πόλῳ διὰ ψῦχος, τὰ δὲ μέσα τὰ εὔκρατα καὶ τὰ οἰκήσιμα. Ὁ δὲ
τὰς ὑπὸ τοῖς τροπικοῖς προστιθεὶς οὐκ ἀνὰ λόγον ταῖς πέντε ταύτας
προστίθησιν, οὐδ' ὁμοίᾳ κεχρημένας διαφορᾷ, ἀλλ' ὡς ἂν εἰ καὶ ταῖς
ἐθνικαῖς διαφοραῖς ἀπέφαινε ζώνας, ἄλλην μὲν τὴν Αἰθιοπικήν,
ἄλλην δὲ τὴν Σκυθικὴν καὶ Κελτικήν, τρίτην δὲ τὴν ἀνὰ μέσον.
| [2,3,1] Polybe, lui, compte six zones : deux qui s'étendent jusque sous les
cercles arctiques, deux autres qui forment l'intervalle des cercles
arctiques aux tropiques, deux enfin qui sont placées entre les tropiques et
l'équateur. Mais la division en cinq zones a l'avantage, suivant moi, d'être
à la fois physique et géographique. Ce qui en fait une division physique,
c'est qu'elle correspond et aux apparences du ciel et à la température
atmosphérique : elle correspond aux apparences du ciel, car, en même
temps qu'elle détermine si exactement sur la terre les régions
périscienne, {hétéroscienne} et amphiscienne, elle indique, au moins
d'une façon générale, les changements d'aspect les plus tranchés que
présente le ciel à l'observation astronomique. Elle correspond tout aussi
bien à la température atmosphérique, car, déterminée par rapport au
soleil, la température de l'atmosphère offre trois états différents, trois
états génériques et capables de modifier sensiblement la constitution des
animaux, des plantes et de tout ce qui vit à l'air et dans l'air, à savoir
l'excès, le manque et la moyenne de chaleur. Or, chacun de ces états de
la température reçoit de la division en cinq zones la détermination qui lui
est propre : les deux zones froides, qui se trouvent avoir l'une et l'autre la
même température, impliquent le manque absolu de chaleur; aux deux
zones tempérées, qui admettent également une seule et même
température, correspond l'état de chaleur moyenne ; et quant à l'état
restant, il correspond naturellement à la dernière zone ou zone torride. Il
est évident maintenant que cette division en cinq zones est également
bonne, géographiquement parlant. Que se propose, en effet, le
géographe? De déterminer dans l'une des deux zones tempérées
l'étendue exacte de la portion que nous habitons. Or, si au couchant et au
levant, c'est la mer qui limite la demeure ou habitation des hommes, ce
qui la limite au midi et au nord c'est proprement l'état de l'atmosphère,
qui, tempérée dans la région moyenne et partout également favorable aux
animaux ainsi qu'aux plantes, n'offre plus qu'intempérie aux deux
extrémités, par un effet de l'excès ou du manque de chaleur. Eh bien ! La
division de la terre en cinq zones était indispensable pour répondre à ces
trois états différents de l'atmosphère, que suppose d'ailleurs et
qu'implique déjà la séparation de la sphère terrestre par l'équateur en
deux hémisphères, l'un boréal, qui est celui dans lequel nous sommes, et
l'autre austral, puisque les parties voisines de l'équateur et comprises
dans la zone torride sont rendues inhabitables par l'excès de la chaleur,
que les régions polaires le sont par l'excès du froid et que les parties
intermédiaires sont seules tempérées et seules habitables. Quand
Posidonius, maintenant, distingue en plus deux zones tropicales, ce n'est
pas à proprement parler une addition qu'il fait aux cinq autres, car ces
zones tropicales ne répondent pas comme celles-ci à des différences
physiques; il semblerait plutôt qu'elles correspondaient, dans sa pensée,
à des différences de races et que Posidonius avait voulu, entre la zone
éthiopique d'une part, et la zone scythique et celtique d'autre part,
distinguer une troisième zone intermédiaire.
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