[2,2,3] Αὐτὸς δὲ διαιρῶν εἰς τὰς ζώνας πέντε μέν φησιν εἶναι χρησίμους
πρὸς τὰ οὐράνια, τούτων δὲ περισκίους δύο τὰς ὑπὸ τοῖς πόλοις μέχρι
τῶν ἐχόντων τοὺς τροπικοὺς ἀρκτικούς, ἑτεροσκίους δὲ τὰς ἐφεξῆς
ταύταις δύο μέχρι τῶν ὑπὸ τοῖς τροπικοῖς οἰκούντων, ἀμφίσκιον δὲ τὴν
μεταξὺ τῶν τροπικῶν· πρὸς δὲ τὰ ἀνθρώπεια ταύτας τε καὶ δύο ἄλλας
στενὰς τὰς ὑπὸ τοῖς τροπικοῖς, καθ' ἃς ἥμισύ πως μηνὸς κατὰ
κορυφήν ἐστιν ὁ ἥλιος, δίχα διαιρουμένας ὑπὸ τῶν τροπικῶν. Ἔχειν
γάρ τι ἴδιον τὰς ζώνας ταύτας, αὐχμηράς τε ἰδίως καὶ ἀμμώδεις
ὑπαρχούσας καὶ ἀφόρους πλὴν σιλφίου καὶ πυρωδῶν τινων καρπῶν
συγκεκαυμένων· ὄρη γὰρ μὴ εἶναι πλησίον ὥστε τὰ νέφη
προσπίπτοντα ὄμβρους ποιεῖν, μηδὲ δὴ ποταμοῖς διαρρεῖσθαι· διόπερ
οὐλότριχας καὶ οὐλόκερως καὶ προχείλους καὶ πλατύρρινας
γεννᾶσθαι· τὰ γὰρ ἄκρα αὐτῶν συστρέφεσθαι· καὶ τοὺς ἰχθυοφάγους
δὲ κατὰ ταύτας τὰς ζώνας οἰκεῖν. Ὅτι δὲ ταῦτ' ἴδια τῶν ζωνῶν τούτων,
δηλοῦν φησὶ τὸ τοὺς νοτιωτέρους αὐτῶν ἔχειν τὸ περιέχον
εὐκρατότερον καὶ τὴν γῆν καρπιμωτέραν καὶ εὐυδροτέραν.
| [2,2,3] Pour ce qui est du nombre des zones, Posidonius convient qu'au point
de vue astronomique il est indispensable d'en compter cinq : deux zones
périsciennes s'étendant sous les pôles et jusqu'aux pays pour lesquels
les tropiques tiennent lieu de cercles arctiques ; deux zones
hétérosciennes à la suite de celles-là, s'étendant jusqu'aux pays placés
sous les tropiques; enfin une zone amphiscienne, comprise entre les
tropiques mêmes. Mais, au point de vue ethnographique, il fait intervenir
deux zones de plus, deux zones étroites, placées sous les tropiques
mêmes, qui les partagent chacune par la moitié, et exposées tous les
ans, pendant une quinzaine de jours environ, aux rayons verticaux du
soleil. A l'entendre, le caractère distinctif de ces deux zones est d'être
aussi sèches, aussi sablonneuses que possible et de ne produire que du
silphium et un peu de grain, d'une espèce semblable au froment, mais
tout grillé par le soleil. « Comme en effet, dit-il, il n'y a pas de montagnes
dans le voisinage de ces contrées, les nuages n'ont rien qui les arrête
dans leur course et les fasse se résoudre en pluies; on n'y trouve pas
davantage de grands fleuves qui les traversent et les arrosent, aussi n'y
rencontre-t-on que des races atix poils frisés, aux cornes torses, aux
lèvres proéminentes, et au nez épaté, les extrémités des membres s'y
recroquevillant, pour ainsi dire, par l'effet de la chaleur. Là aussi habitent
les populations ichthyophages. Et ce qui prouve, ajoute Posidonius, que
ce sont bien là des caractères particuliers à ces zones, c'est qu'au sud le
climat redevient plus tempéré et le sol plus fertile et mieux arrosé. »
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