| [2,1,40] Ἐν δὲ τῷ δευτέρῳ ὑπομνήματι ἀναλαβὼν πάλιν τὴν αὐτὴν ζήτησιν 
τὴν περὶ τῶν ὅρων τῶν κατὰ τὸν Ταῦρον, περὶ ὧν ἱκανῶς εἰρήκαμεν, 
μεταβαίνει πρὸς τὰ βόρεια μέρη τῆς οἰκουμένης· εἶτ' ἐκτίθεται τὰ 
λεχθέντα ὑπὸ τοῦ Ἐρατοσθένους περὶ τῶν μετὰ τὸν Πόντον τόπων, 
ὅτι φησὶ τρεῖς ἄκρας ἀπὸ τῶν ἄρκτων καθήκειν· μίαν μὲν ἐφ' ἧς ἡ 
Πελοπόννησος, δευτέραν δὲ τὴν Ἰταλικήν, τρίτην δὲ τὴν Λιγυστικήν, 
ὑφ' ὧν κόλπους ἀπολαμβάνεσθαι τόν τε Ἀδριατικὸν καὶ τὸν 
Τυρρηνικόν. Ταῦτα δ' ἐκθέμενος καθόλου πειρᾶται τὰ καθ' ἕκαστα 
περὶ αὐτῶν λεγόμενα ἐλέγχειν γεωμετρικῶς μᾶλλον ἢ γεωγραφικῶς. 
Ἔστι δὲ τοσοῦτον τῶν ἁμαρτανομένων ἐν αὐτοῖς ὑπὸ τοῦ 
Ἐρατοσθένους τὸ πλῆθος, καὶ ὑπὸ Τιμοσθένους τοῦ τοὺς λιμένας 
συγγράψαντος ὃν ἐπαινεῖ μὲν ἐκεῖνος μάλιστα τῶν ἄλλων, διαφωνῶν 
δ' ἐλέγχεται πρὸς αὐτὸν πλεῖστα, ὥστ' οὐκ ἄξιον ἡγοῦμαι διαιτᾶν οὔτ' 
ἐκείνους ἐπὶ τοσοῦτον διαμαρτάνοντας τῶν ὄντων, οὔτε τὸν 
Ἵππαρχον. Καὶ γὰρ οὗτος τὰ μὲν παραλείπει τῶν ἡμαρτημένων τὰ δ' 
οὐκ ἐπανορθοῖ, ἀλλ' ἐλέγχει μόνον ὅτι ψευδῶς ἢ μαχομένως εἴρηται. 
Αἰτιάσαιτο μὲν γὰρ καὶ τοῦτ' ἂν ἴσως τις, ὅτι φησὶν ἄκρας τρεῖς τῆς 
Εὐρώπης, μίαν μὲν τιθεὶς τὴν ἐφ' ἧς ἡ Πελοπόννησος· ἔχει γάρ τι 
πολυσχιδές. Καὶ γὰρ τὸ Σούνιον ἀκρωτηριάζει ὁμοίως τῇ Λακωνικῇ, 
οὐ πολὺ ἧττον μεσημβρινώτερον ὂν τῶν Μαλεῶν καὶ κόλπον 
ἀπολαμβάνον ἀξιόλογον. Καὶ ἡ Θρᾳκία Χερρόνησος ἀπολαμβάνει 
πρὸς τὸ Σούνιον τόν τε Μέλανα κόλπον καὶ τοὺς ἐφεξῆς τοὺς 
Μακεδονικούς. Εἰ δ' οὖν παρείημεν τοῦτο, καὶ τῶν διαστημάτων τὰ 
πλεῖστα φανερῶς ψευδογραφούμενα ἐλέγχει τὴν ἀπειρίαν τῶν τόπων 
ὑπερβάλλουσαν καὶ οὐ δεομένην γεωμετρικῶν ἐλέγχων, ἀλλὰ 
φανερῶν καὶ αὐτόθεν ἐκμαρτυρεῖσθαι δυναμένων· οἷον ὅτι ἐξ 
Ἐπιδάμνου πρὸς τὸν Θερμαῖον κόλπον ἡ ὑπέρβασίς ἐστι πλειόνων ἢ 
δισχιλίων σταδίων· ὁ δ' ἐνακοσίων φησίν· ἐκ δὲ Ἀλεξανδρείας εἰς 
Καρχηδόνα ὑπὲρ μυρίους καὶ τρισχιλίους, οὐ πλείους ὄντας τῶν 
ἐννακισχιλίων, εἴπερ ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ μεσημβρινοῦ ἐστι κατὰ τοῦτον τῇ 
μὲν Ἀλεξανδρείᾳ Καρία καὶ Ῥόδος, τῇ δὲ Καρχηδόνι ὁ πορθμός. 
Πάντες γὰρ ὁμολογοῦσι μὴ πλειόνων εἶναι τὸν ἐκ Καρίας ἐπὶ 
πορθμὸν πλοῦν σταδίων ἢ ἐνακισχιλίων· ὅ τε μεσημβρινὸς ἐν μεγάλῳ 
μέν τινι διαστήματι λαμβανόμενος δοθείη ἂν ὁ αὐτὸς εἶναι (τῷ) 
τοσοῦτον δυσμικώτερος πρὸς τὸν ἑωθινώτερον ὅσον ἡ Καρχηδών ἐστι 
τοῦ πορθμοῦ πρὸς δύσει μᾶλλον, ἐν δὲ τετρακισχιλίοις σταδίοις ἔχει 
καταφανῆ τὸν ἔλεγχον. Ὁ δὲ καὶ τὴν Ῥώμην τιθεὶς ἐπὶ ταὐτοῦ 
μεσημβρινοῦ τὴν τοσοῦτον καὶ Καρχηδόνος δυσμικωτέραν, 
ὑπερβολὴν οὐκ ἀπολείπει τῆς τῶν τόπων ἀπειρίας καὶ τούτων καὶ τῶν 
ἐφεξῆς πρὸς δύσιν μέχρι Στηλῶν. 
 | [2,1,40] Dans son second livre, Hipparque, après être revenu encore sur cette 
idée de la séparation de la terre habitée en deux parties par la chaîne du 
Taurus, idée sur laquelle nous nous sommes, nous, bien suffisamment 
étendu, Hipparque passe à la partie boréale de la terre habitée. Il expose 
ensuite tout ce qu'Ératosthène a dit des contrées qui font suite au Pont, 
notamment des trois grands promontoires de l'Éurope, de celui du 
Péloponnèse, de celui de l'Italie, et de celui de la Ligystique, lesquels 
s'avancent du nord au sud et interceptent entre leurs côtés les golfes 
Adriatique et Tyrrhénique, puis, une fois les choses exposées ainsi dans 
leur généralité, ii les reprend et les réfute en détail, mais, comme toujours, 
plutôt en géomètre qu'en géographe. Ici, du reste, les erreurs commises 
et par Ératosthène et par Timosthène, l'auteur d'une Description des 
ports, qu'Eratosthène loue d'une façon tout exceptionnelle, bien qu'on les 
trouve souvent tous deux en désaccord ensemble, ces erreurs, dis-je, 
sont en si grand nombre que je n'ai cru utile d'examiner en règle ni ce 
qu'ils ont dit l'un et l'autre, leurs allégations étant si fort éloignées de la 
réalité, ni les critiques qu'en fait Hipparque, d'autant que celui-ci passe 
sous silence une partie de leurs erreurs et qu'au lieu de rectifier les autres 
il se borne à noter les mensonges du les contradictions. A la rigueur, on 
eût pu reprocher encore à Ératosthène d'avoir réduit à trois le nombre des 
grands promontoires d'Europe, en prenant pour un seul - celui dont fait 
partie le Péloponnèse, bien qu'il se scinde, si l'on peut dire, en plusieurs, 
puisque le Sunium est un promontoire au même titre que la pointe de 
Laconie, qu'il n'est guère moins méridional que le cap Malées et qu'il 
forme un golfe considérable, et puisque de son côté la Chersonèse de 
Thrace forme, en s'avançant à la rencontre du Sunium, le golfe Mélas, 
d'abord, et les différents golfes de Macédoine à la suite. Mais pourquoi 
recourir à cet autre argument, quand l'évaluation manifestement erronée 
qu'Ératosthène donne ici de la plupart des distances suffit à attester la 
complète ignorance où il était relativement à la géographie de ces 
contrées, ignorance telle qu'il n'est plus besoin d'en donner la preuve 
géométrique, mais qu'elle saute aux yeux d'abord et se trahit en quelque 
sorte d'elle-même? Ainsi, le trajet d'Épidamne au golfe Thermaïque est de 
plus de 2.000 stades, Ératosthène le réduit à 900; il porte au contraire à 
plus de 13.000 celui d'Alexandrie à Carthage, qui n'excède pas 9.000 
stades, s'il est vrai, comme Ératosthène lui-même le dit, que la Carie et 
Rhodes soient sur le même méridien qu'Alexandrie et le détroit de Sicile 
sur le même méridien que Carthage : or, tout le monde s'accorde à 
penser que la traversée de Carie au détroit de Sicile n'est pas de plus de 
9000 stades. A la rigueur, quand il s'agit d'intervalles considérables, il 
peut être permis d'identifier deux méridiens, dont le plus occidental se 
trouverait placé par rapport au plus oriental à la même distance où 
Carthage se troue à l'ouest du détroit de Sicile, mais une différence de 
3.000  stades constitue une erreur par trop sensible. En 
plaçant enfin, comme il l'a fait, Rome sur le même méridien que 
Carthage, Rome située tellement plus à l'ouest, Ératosthène a achevé de 
montrer que rien n'égalait son ignorance touchant la géographie de ces 
contrées et naturellement aussi de celles qui suivent jusqu'aux Colonnes 
d'Hercule. 
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