HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 1

  par. 39

[2,1,39] Πλημμελεῖ δὲ καὶ ἐν τῷ ἑξῆς ἐπιχειρήματι, ἐν συνάγειν βούλεται, ὅτι τὴν ἀπὸ Θαψάκου ἐπὶ Κασπίους πύλας ὁδόν, ἣν μυρίων σταδίων Ἐρατοσθένης εἴρηκεν, οὐκ ἐπ' εὐθείας ἀναμεμετρημένην ὡς ἐπ' εὐθείας παραδίδωσι, τῆς εὐθείας πολὺ ἐλάττονος οὔσης. δ' ἔφοδός ἐστιν αὐτῷ τοιαύτη. Φησὶν εἶναι κατ' Ἐρατοσθένη τὸν αὐτὸν μεσημβρινὸν τόν τε διὰ τοῦ Κανωβικοῦ στόματος καὶ τὸν διὰ Κυανέων, διέχειν δὲ τοῦτον τοῦ διὰ Θαψάκου ἑξακισχιλίους τριακοσίους σταδίους, τὰς δὲ Κυανέας τοῦ Κασπίου ὄρους ἑξακισχιλίους ἑξακοσίους, κεῖται κατὰ τὴν ὑπέρθεσιν τὴν ἐπὶ τὸ Κάσπιον πέλαγος ἐκ Κολχίδος, ὥστε παρὰ τριακοσίους σταδίους τὸ ἴσον εἶναι διάστημα ἀπὸ τοῦ διὰ Κυανέων μεσημβρινοῦ ἐπί τε Θάψακον καὶ ἐπὶ τὸ Κάσπιον· τρόπον δή τινα ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ μεσημβρινοῦ κεῖσθαι τήν τε Θάψακον καὶ τὸ Κάσπιον· τούτῳ δ' ἀκολουθεῖν τὸ ἀφεστάναι ἴσον τὰς Κασπίους πύλας Θαψάκου τε καὶ τοῦ Κασπίου, πολὺ ἐλάττους {δ'} ἀφεστάναι τῶν μυρίων, ὅσους φησὶν ἀφεστάναι Ἐρατοσθένης τῆς Θαψάκου, τῆς Θαψάκου· ἄρα πολὺ ἐλάττους μυρίους ἀφεστάναι (τοὺς) ἐπ' εὐθείας. Κυκλοπορίαν ἄρα εἶναι τοὺς μυρίους, {οὓς} λογίζεται ἐκεῖνος ἐπ' εὐθείας ἀπὸ Κασπίων πυλῶν εἰς Θάψακον. Ἐροῦμεν δὲ πρὸς αὐτόν, ὅτι τοῦ Ἐρατοσθένους ἐν πλάτει λαμβάνοντος {τὰς} εὐθείας, ὅπερ οἰκεῖόν ἐστι γεωγραφίας, ἐν πλάτει δὲ καὶ τὰς μεσημβρινὰς καὶ τὰς ἐπὶ ἰσημερινὴν ἀνατολήν, ἐκεῖνος γεωμετρικῶς αὐτὸν εὐθύνει καὶ ὡς ἂν δι' ὀργάνων λάβοι τις τούτων ἕκαστον, οὐδὲ αὐτὸς δι' ὀργάνων ἀλλὰ μᾶλλον στοχασμῷ λαμβάνων καὶ τὸ πρὸς ὀρθὰς καὶ τὸ παραλλήλους. Ἓν μὲν δὴ τοῦθ' ἁμάρτημα· ἕτερον δὲ τὸ μηδὲ τὰ κείμενα παρ' ἐκείνῳ διαστήματα τίθεσθαι ὑπ' αὐτοῦ, μηδὲ πρὸς ἐκεῖνα τὸν ἔλεγχον προσάγεσθαι, ἀλλὰ πρὸς τὰ ὑπ' αὐτοῦ πλαττόμενα. Διόπερ πρῶτον μὲν ἐκείνου τὸ ἀπὸ τοῦ στόματος ἐπὶ Φᾶσιν εἰπόντος σταδίων ὀκτακισχιλίων, καὶ προσθέντος τοὺς εἰς Διοσκουριάδα ἐνθένδε ἑξακοσίους, τὴν δ' ἀπὸ Διοσκουριάδος εἰς τὸ Κάσπιον ὑπέρθεσιν ἡμερῶν πέντε, ἥτις κατ' αὐτὸν Ἵππαρχον εἰκάζεται λέγεσθαι ὅσον χιλίων σταδίων, ὥστε τὴν σύμπασαν κατ' Ἐρατοσθένη κεφαλαιοῦσθαι ἐννακισχιλίων ἑξακοσίων· αὐτὸς συντέτμηκε καὶ φησὶν ἐκ μὲν Κυανέων εἰς Φᾶσιν πεντακισχιλίους ἑξακοσίους, εἰς δὲ Κάσπιον ἐνθένδε ἄλλους χιλίους· ὥστ' οὐ κατ' Ἐρατοσθένη συμβαίνοι ἂν ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ πως μεσημβρινοῦ τό τε Κάσπιον εἶναι καὶ τὴν Θάψακον, ἀλλὰ κατ' αὐτόν. Φέρε δ' οὖν κατ' Ἐρατοσθένη· πῶς οὖν τούτῳ ἕπεται τὸ τὴν ἀπὸ τοῦ Κασπίου ἐπὶ Κασπίους πύλας ἴσην εἶναι τῇ ἀπὸ Θαψάκου ἐπὶ τὸ αὐτὸ σημεῖον; [2,1,39] Même injustice dans le chef d'accusation qui fait suite à celui-ci et qui consiste à prétendre que la distance entre Thapsaque et les Pyles Caspiennes, qu'Ératosthène a faite de 10.000 stades, mais sans dire qu'elle eût été mesurée en ligne directe (car une droite entre ces deux points eût été infiniment plus courte), a été prise par lui bel et hier en ligne droite. Voici du reste quelle est la marche du raisonnement d'Hipparque : il pose en fait d'abord que, de l'aveu même d'Ératosthène, le méridien de la bouche Canopique n'est pas différent de celui des Cyanées et se trouve éloigné du méridien de Thapsaque de 6.300 stades; que les Cyanées, maintenant, sont à 6.600 stades du mont Caspius, lequel domine le col par où l'on descend de la Colchide aux rivages de la mer Caspienne, si bien qu'à 300 stades près le méridien des Cyanées est également distant et de Thapsaque et du mont Caspius; qu'on peut alors considérer Thapsaque et le mont Caspius comme situés sous le même méridien. « Mais, ajoute-t-il, si l'on peut conclure de là que les Pyles Caspiennes se trouvent à la même distance de Thapsaque et du Caspius, il s'ensuit aussi que cette distance ne saurait mesurer à beaucoup près les 10.000 stades que marque Ératosthène entre les Pyles Caspiennes et Thapsaque : une ligne droite, en effet, tirée entre ces deux points serait bien loin d'atteindre à 10.000 stades de longueur, et ce n'est donc que d'un trajet en ligne courbe que l'on peut entendre les 10 000 stades qu'Ératosthène a attribués au trajet direct des Pyles Caspiennes à Thapsaque. » A notre tour nous répondrons à Hipparque qu'Ératosthène, conformément aux habitudes géographiques, ne se pique point d'une rigueur, d'une exactitude parfaites dans le choix des droites, voire même des méridiens et des parallèles qu'il emploie, tandis que lui le juge avec toute la sévérité du géomètre, comme il pourrait le faire si Ératosthène eût tracé toutes ses lignes au moyen d'instruments. Et pourtant Hipparque lui- même ne s'est pas toujours servi d'instruments, il lui est arrivé souvent d'user de conjectures pour mener les perpendiculaires et les parallèles dont il avait besoin, Sur ce point-là donc déjà Hipparque a tort; il a tort en outre de ne pas reproduire exactement les distances, telles qu'Ératosthène les indique et de faire porter ses critiques non point sur les nombres mêmes d'Ératosthène, mais sur ceux qu'il lui a plu d'imaginer. Ainsi, premier exemple, tandis qu'Ératosthène compte depuis l'entrée du Pont-Euxin jusqu'au Phase 8.000 stades, plus 600 stades du Phase à Dioscurias et de Dioscurias au col du Caspius cinq journées de marche, c'est-à-dire 1.000 stades d'après l'évaluation même d'Hipparque, en tout, au calcul d'Ératosthène, 9.600 stades, Hipparque, lui, retranche une partie de cette somme et ne compte plus que 5.600 stades depuis les Cyanées jusqu'au Phase, plus 1.000 stades de là au Caspius. Mais, alors, ce n'est plus d'après Ératosthène, c'est d'après Hipparque que le mont Caspius et Thapsaque se trouvent situés quasi sous le même méridien. D'ailleurs, supposons qu'Ératosthène lui-même l'ait entendu ainsi, s'ensuivra-t-il pour cela que la ligne tirée par lui du mont Caspius aux Pyles Caspiennes doive être juste aussi longue que celle qui joint Thapsaque au même point?


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Dernière mise à jour : 26/01/2006