| [2,1,24] Ὁ μὲν δὴ οὕτως φησὶ τὴν τρίτην μερίδα τυπωδῶς ἀποδίδοσθαι 
μυρίων σταδίων ἀπὸ Κασπίων πυλῶν ἐπὶ τὸν Εὐφράτην, κατὰ μέρος 
δὲ διαιρῶν, ὡς ἀναγεγραμμένην εὗρε τὴν μέτρησιν οὕτω τίθησιν, 
ἔμπαλιν τὴν ἀρχὴν ἀπὸ τοῦ Εὐφράτου ποιησάμενος καὶ τῆς κατὰ 
Θάψακον διαβάσεως αὐτοῦ. Μέχρι μὲν δὴ τοῦ Τίγριδος, ὅπου 
Ἀλέξανδρος διέβη, σταδίους {δισ}χιλίους καὶ τετρακοσίους γράφει· 
ἐντεῦθεν δ' ἐπὶ τοὺς ἑξῆς τύπους διὰ Γαυγαμήλων καὶ τοῦ Λύκου καὶ 
Ἀρβήλων καὶ Ἐκβατάνων, ᾗ Δαρεῖος ἐκ τῶν Γαυγαμήλων ἔφυγε μέχρι 
Κασπίων πυλῶν, τοὺς μυρίους ἐκπληροῖ, τρια κοσίοις μόνον 
πλεονάσας. Τὸ μὲν δὴ βόρειον πλευρὸν οὕτω καταμετρεῖ, οὐ 
παράλληλον τοῖς ὄρεσι θεὶς οὐδὲ τῇ διὰ Στηλῶν καὶ Ἀθηνῶν καὶ 
Ῥόδου γραμμῇ· ἡ γὰρ Θάψακος πολὺ τῶν ὀρῶν ἀφέστηκε, συμπίπτει 
δὲ καὶ τὸ ὄρος καὶ ἡ ἀπὸ Θαψάκου ὁδὸς ἐπὶ τὰς Κασπίους πύλας. Καὶ 
τά γε προσάρκτια μέρη τοῦ ὅρου ταῦτ' ἐστίν. 
 | [2,1,24] Or, c'est en esquissant ainsi à grands traits sa troisième sphragide 
qu'Ératosthène a compté depuis les Pyles Caspiennes jusqu'à l'Euphrate 
une distance de 10.000 stades, qu'il décompose maintenant de la façon 
suivante, en se réglant sur les stadiasmes partiels qu'il avait pu se 
procurer, si ce n'est qu'il procède ici dans l'ordre inverse et prend son 
point de départ de l'Euphrate, du passage de l'Euphrate à Thapsaque : de 
ce point-là jusqu'au Tigre, en l'endroit où Alexandre franchit ce fleuve, il 
marque {2400 stades}; puis, se portant en avant par Gaugamèles et le 
Lycus, par Arbèles et par Écbatane, c'est-à-dire par la route même que 
suivit Darius dans sa fuite depuls le champ de bataille de Gaugamèles 
jusqu'aux Piles Caspiennes, il réussit à parfaire ses 10.000 stades, 
l'excédant qu'il trouve n'étant que de 300 stades. Voilà donc comment 
Étatosthène s'y est pris pour mesurer le côté septentrional de sa figure; 
mais, en suivant cette marche, il n'a pas entendu présenter ledit côté 
comme parallèle à la chaîne de montagnes, non plus qu'à la ligne menée 
par les colonnes d'Hercule, par Athènes et par Rhodes, car il savait que, 
si Thapsaque se trouve à une grande distance des montagnes, la route, 
qui va de Thapsaque aux Pyles Caspiennes, finit par rencontrer ladite 
chaîne de montagnes, les Pyles Caspiennes marquant ainsi l'extrémité 
septentrionale de la limite en question.
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