| [2,1,23] Οὕτω δ' ὁλοσχερεῖ τινι τύπῳ τὴν δευτέραν ἀποδιδοὺς σφραγῖδα, 
πολὺ ταύτης ὁλοσχερέστερον ἀποδίδωσι τὴν τρίτην σφραγῖδα κατὰ 
πλείους αἰτίας. Πρώτην μὲν τὴν λεχθεῖσαν, ὅτι οὐκ εὐκρινῶς 
ἀφώρισται ἡ ἀπὸ Κασπίων πυλῶν ἐπὶ Καρμανίαν, ἥτις κοινή ἐστι τῇ 
τρίτῃ πρὸς τὴν δευτέραν σφραγῖδα πλευρά· ἔπειθ' ὅτι εἰς τὴν νότιον 
πλευρὰν ὁ Περσικὸς ἐμπίπτει κόλπος, ὅπερ καὶ αὐτός φησιν, ὥστ' 
ἠνάγκασται τὴν ἐκ Βαβυλῶνος λαβεῖν γραμμὴν ὡς ἂν εὐθεῖάν τινα 
διὰ Σούσων καὶ Περσεπόλεως μέχρι τῶν ὅρων τῆς Καρμανίας καὶ τῆς 
Περσίδος, ᾗ δυνατὸς ἦν εὑρεῖν μεμετρημένην ὁδόν, σταδίων οὖσαν 
τὴν ὅλην μικρῷ πλειόνων ἢ ἐνακισχιλίων· ἣν νότιον μὲν καλεῖ 
πλευράν, παράλληλον δ' οὐ λέγει τῇ βορείῳ. Δῆλον δ' ὅτι οὐδ' ὁ 
Εὐφράτης, ᾧ τὸ ἑσπέριον ἀφορίζει πλευρόν, σύνεγγύς ἐστιν εὐθείᾳ 
γραμμῇ, ἀλλ' ἀπὸ τῶν ὀρῶν ἐπὶ τὴν μεσημβρίαν ῥυεὶς, εἶτ' ἐπιστρέφει 
πρὸς ἕω καὶ πάλιν πρὸς νότον μέχρι τῆς εἰς θάλατταν ἐκβολῆς. Δηλοῖ 
δὲ τὸ μὴ εὐθύπορον τοῦ ποταμοῦ, φράζων τὸ σχῆμα τῆς 
Μεσοποταμίας, ὃ ποιοῦσι συμπίπτοντες εἰς ἓν ὅ τε Τίγρις καὶ ὁ 
Εὐφράτης, ὑπηρεσίῳ παραπλήσιον, ὥς φησι. Καὶ μὴν οὐδὲ πᾶν 
μεμετρημένον ἔχει τὸ ἑσπέριον πλευρὸν τὸ ἀφοριζόμενον ὑπὸ τοῦ 
Εὐφράτου, ἀλλὰ φησὶ τὸ πρὸς τῇ Ἀρμενίᾳ μέρος καὶ τοῖς ἀρκτικοῖς 
ὄρεσι μὴ ἔχειν εἰπεῖν πόσον ἐστὶ διὰ τὸ ἀμέτρητον εἶναι. Διὰ δὴ ταῦτα 
πάντα τυπωδῶς φησιν ἀποδιδόναι τὴν τρίτην μερίδα· καὶ γὰρ καὶ τὰ 
διαστήματά φησιν ἐκ πολλῶν συναγαγεῖν τῶν τοὺς σταθμοὺς 
πραγματευσαμένων, ὧν τινὰς καὶ ἀνεπιγράφους καλεῖ. Ἀγνωμονεῖν 
δὴ δόξειεν ἂν ὁ Ἵππαρχος πρὸς τὴν τοιαύτην ὁλοσχέρειαν 
γεωμετρικῶς ἀντιλέγων, ἐν ᾗ χάριν εἰδέναι δεῖ τοῖς καὶ ὁπωσοῦν 
ἀπαγγείλασιν ἡμῖν τὴν τῶν τόπων φύσιν. Ὅταν δὲ δὴ μηδ' ἐξ ὧν 
ἐκεῖνος λέγει λαμβάνῃ τὰς γεωμετρικὰς ὑποθέσεις ἀλλ' ἑαυτῷ 
πλάσας, ἐκφανέστερον ἂν τὸ φιλότιμον καταμηνύοιτο. 
 | [2,1,23] Ératosthène ne nous a donc donné de cette seconde sphragide 
qu'une ébauche déjà un peu grossière, mais celle qu'il donne de la 
troisième l'est bien autrement et pour plus d'une raison. La première 
raison, nous l'avons déjà indiquée, c'est qu'il n'a pu déterminer assez 
rigoureusement le côté compris entre les Pyles Caspiennes et la 
Karmanie, lequel est commun à la troisième et à la seconde sphragide; 
une autre raison, c'est que, comme le golfe Persique entame 
profondément le côté méridional de cette sphragide (circonstance du 
reste qu'Ératosthène signale tout le premier), il s'est vu forcé de prendre 
comme ligne droite la route qui part de Babylone et s'en va par Suse et 
Persépolis jusqu'aux frontières de la Karmanie et de la Perse, la seule 
route de toute cette région qui pût lui offrir un stadiasme rigoureusement 
levé (le développement total de cette route est d'un peu plus de 9.000 
stades). Puis il a appelé ladite ligne le côté méridional de sa figure, mais 
sans dire qu'elle fût parallèle au côté septentrional. Il saute aux yeux 
malntenant que l'Euphrate, dont il s'est servi pour déterminer le côté 
occidental, ne forme pas davantage une ligne droite : on voit, en effet, ce 
fleuve à la sortie des montagnes couler au midi, puis tourner à l'est, et de 
nouveau se diriger au midi jusqu'à son embouchure dans la mer. Mais 
Ératosthène indique lui-même cette obliquité du cours du fleuve, quand il 
compare la forme de la Mésopotamie, cette contrée qu'enferment en se 
rejoignant le Tigre et l'Euphrate, à celle d'une galère garnie de ses rames 
telle est l'image dont il se sert. Ajoutons que le côté occidental, ainsi 
déterminé par le cours de l'Euphrate, n'a pas été mesuré dans toute son 
étendue, notamment entre Thapsaque et l'Arménie, et qu'Ératosthène 
avoue lui-même l'impossibilité où il s'est trouvé d'estimer la longueur de 
toute la partie adjacente à l'Arménie et aux montagnes du nord, faute de 
mesures certaines. Tels sont les différents motifs qui l'ont empêché, 
comme il le dit lui-même, de donner de cette troisième sphragide autre 
chose qu'une esquisse, combinée tant bien que mal d'après une foule de 
stadiasmes, dont la pl partencore étaient anonymes. Il y aurait donc déjà 
de l'injustice à Hipparque d'argumenter en géomètre contre une simple 
esquisse, qui, telle qu'elle est, a droit encore à notre reconnaissance en 
ce qu'elle nous donne tout au moins une idée approximative de la nature 
des lieux ; mais que, dans ces conditions-là, il n'observe pas même les 
données d'Ératosthène et qu'il fasse porter ses démonstrations 
géométriques sur des données purement imaginaires, c'est montrer par 
trop, en vérité, toute la jalousie qui l'anime.
 |