[2,1,22] Ἑξῆς δὲ συνηγορῶν ἔτι τοῖς ἀρχαίοις πίναξιν οὐ τὰ λεγόμενα ὑπὸ
τοῦ Ἐρατοσθένους προφέρεται περὶ τῆς τρίτης σφραγῖδος, ἀλλ' ἑαυτῷ
κεχαρισμένως πλάττει τὴν ἀπόφασιν πρὸς ἀνατροπὴν εὐφυῆ. Ὁ μὲν
γὰρ ἀκολουθῶν τῇ θέσει τῇ προειρημένῃ τοῦ τε Ταύρου καὶ τῆς ἀπὸ
Στηλῶν θαλάττης, διελὼν τῇ γραμμῇ ταύτῃ τὴν οἰκουμένην δίχα, καὶ
καλέσας τὸ μὲν βόρειον μέρος τὸ δὲ νότιον, πειρᾶται τούτων ἑκάτερον
τέμνειν πάλιν εἰς τὰ δυνατὰ μέρη· καλεῖ δὲ ταῦτα σφραγῖδας. Καὶ δὴ
τοῦ νοτίου μέρους πρώτην εἰπὼν σφραγῖδα τὴν Ἰνδικήν, δευτέραν δὲ
τὴν Ἀριανήν, ἐχούσας τι εὐπερίγραφον, ἴσχυσεν ἀμφοτέρων
ἀποδοῦναι καὶ μῆκος καὶ πλάτος, τρόπον δέ τινα καὶ σχῆμα, ὡς ἂν
γεωμετρικός. Τὴν μὲν γὰρ Ἰνδικὴν ῥομβοειδῆ φησι διὰ τὸ τῶν
πλευρῶν τὰς μὲν θαλάττῃ κλύζεσθαι τῇ τε νοτίῳ καὶ τῇ ἑῴᾳ, μὴ πάνυ
κολπώδεις ᾐόνας ποιούσαις, τὰς δὲ λοιπὰς τὴν μὲν τῷ ὄρει τὴν δὲ τῷ
ποταμῷ, κἀνταῦθα τοῦ εὐθυγράμμου σχήματος ὑπό τι σωζομένου·
τὴν δ' Ἀριανὴν ὁρῶν τάς γε τρεῖς πλευρὰς ἔχουσαν εὐφυεῖς πρὸς τὸ
ἀποτελέσαι παραλληλόγραμμον σχῆμα, τὴν οδ' ἑσπέριον οὐκ ἔχων
σημείοις ἀφορίσαι διὰ τὸ ἐπαλλάττειν ἀλλήλοις τὰ ἔθνη, γραμμῇ τινι
ὅμως δηλοῖ τῇ ἀπὸ Κασπίων πυλῶν ἐπὶ τὰ ἄκρα τῆς Καρμανίας
τελευτώσῃ τὰ συνάπτοντα πρὸς τὸν Περσικὸν κόλπον. Ἑσπέριον μὲν
οὖν καλεῖ τοῦτο τὸ πλευρόν, ἑῷον δὲ τὸ παρὰ τὸν Ἰνδόν, παράλληλα δ'
οὐ λέγει, οὐδὲ τὰ λοιπά, τό τε τῷ ὄρει γραφόμενον καὶ τὸ τῇ θαλάττῃ,
ἀλλὰ μόνον τὸ μὲν βόρειον, τὸ δὲ νότιον.
| [2,1,22]. Plus loin, Hipparque, qui continue à plaider la cause des anciennes
cartes, citera encore inexactement Ératosthène au sujet de sa troisième
sphragide ou section de la terre habitée, s'arrangeant ainsi avec une
sorte de complaisance des propositions plus faciles à réfuter. On sait
qu'Ératosthène, après avoir au préalable établi certaines données
touchant la direction du Taurus et de la mer intérieure depuis les
Colonnes d'Hercule et avoir, conformément à ces données, et au moyen
d'une première ligne, divisé la terre habitée en deux parties, l'une boréale
et l'autre australe, essaye de diviser encore chacune de ces parties en
autant de sections, ou, pour parler comme lui, en autant de sphragides
que la nature des lieux le comporte. Or, l'Inde forme la première
sphragide de la partie australe et l'Ariane la seconde, et, comme l'une et
l'autre de ces contrées comportent une délimitation facile, Ératosthène a
pu en donner exactement la longueur et la largeur et jusqu'à un certain
point la figure géométrique. Ainsi il prête à l'Inde la forme rhomboïdale,
parce qu'effectivement, de ses côtés, deux sont baignés par la mer du
sud et la mer orientale, sans être découpés par ces mers en golfes
profonds, et que ses deux autres côtés sont limités, l'un par la chaîne de
montagnes et l'autre par le fleuve, qui achèvent de lui donner une orme, à
peu de chose près, rectiligne. Quant à l'Ariane, il fait remarquer que trois
de ses côtés représentent assez exactement les trois côtés d'un
parallélogramme, mais qu'en revanche la limite occidentale ne saurait
être déterminée aussi rigoureusement, vu que de ce côté les populations
limitrophes sont comme enchevêtrées les unes dans les autres, ce qui
n'empêche pas qu'il n'ait cherché à la figurer par une ligne qu'il fait partir
des Pyles Caspiennes, pour la mener jusqu'à l'extrémité de la Karmanie
adjacente au golfe Persique, et qu'il n'appelle cette ligne le côté
occidental de l'Ariane, par opposition au côté orientai quo forme l'Indus.
Mais il ne dit pas que ces deux côtés soient parallèles. Il ne le dit pas
même des deux autres côtés que forment la chaîne de montagnes et la
mer, et se contente de les appeler l'un le côté nord, l'autre le côté sud.
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