HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 1

  par. 20

[2,1,20] Νυνὶ μὲν οὖν ὑποθέμενοι τὰ νοτιώτατα τῆς Ἰνδικῆς ἀνταίρειν τοῖς κατὰ Μερόην, ὅπερ εἰρήκασι πολλοὶ καὶ πεπιστεύκασιν, ἐπεδείξαμεν τὰ συμβαίνοντα ἄτοπα. Ἐπεὶ δὲ Ἵππαρχος οὐδὲν ἀντειπὼν τῇ ὑποθέσει ταύτῃ νυνὶ μετὰ ταῦτα ἐν τῷ δευτέρῳ ὑπομνήματι οὐ συγχωρεῖ, σκεπτέον καὶ τοῦτον τὸν λόγον. Φησὶ τοίνυν ἀνταιρόντων ἀλλήλοις τῶν ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ παραλλήλου κειμένων, ἐπειδὰν τὸ μεταξὺ μέγα διάστημα, μὴ δύνασθαι γνωσθῆναι αὐτὸ τοῦτο ὅτι εἰσὶν ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ παραλλήλου οἱ τόποι, ἄνευ τῆς τῶν κλιμάτων συγκρίσεως τῆς κατὰ θάτερον τὸν τόπον. Τὸ μὲν οὖν κατὰ Μερόην κλίμα Φίλωνά τε τὸν συγγράψαντα τὸν εἰς Αἰθιοπίαν πλοῦν ἱστορεῖν, ὅτι πρὸ πέντε καὶ τετταράκοντα ἡμερῶν τῆς θερινῆς τροπῆς κατὰ κορυφὴν γίνεται ἥλιος, λέγειν δὲ καὶ τοὺς λόγους τοῦ γνώμονος πρός τε τὰς τροπικὰς σκιὰς καὶ τὰς ἰσημερινάς, αὐτόν τε Ἐρατοσθένη συμφωνεῖν ἔγγιστα τῷ Φίλωνι, τὸ δ' ἐν τῇ Ἰνδικῇ κλίμα μηδένα ἱστορεῖν, μηδ' αὐτὸν Ἐρατοσθένη. Εἰ δὲ δὴ καὶ αἱ ἄρκτοι ἐκεῖ ἀμφότεραι, ὡς οἴεται, ἀποκρύπτονται, πιστεύων τοῖς περὶ Νέαρχον, μὴ δυνατὸν εἶναι ἐπὶ ταὐτοῦ παραλλήλου κεῖσθαι τήν τε Μερόην καὶ τὰ ἄκρα τῆς Ἰνδικῆς. Εἰ μὲν τοίνυν περὶ τῶν ἄρκτων ἀμφοτέρων, ὅτι ἀποκρύπτονται, συναποφαίνεται τοῖς εἰποῦσιν Ἐρατοσθένης, πῶς περὶ τοῦ ἐν τῇ Ἰνδικῇ κλίματος οὐδεὶς ἀποφαίνεται, οὐδ' αὐτὸς Ἐρατοσθένης; Οὗτος γὰρ λόγος περὶ τοῦ κλίματός ἐστιν. Εἰ δ' οὐ συναποφαίνεται, ἀπηλλάχθω τῆς αἰτίας. Οὐ συναποφαίνεται δέ γε, ἀλλὰ τοῦ Δηιμάχου φήσαντος μηδαμοῦ τῆς Ἰνδικῆς μήτ' ἀποκρύπτεσθαι τὰς ἄρκτους μήτ' ἀντιπίπτειν τὰς σκιάς, ἅπερ ὑπείληφεν Μεγασθένης, ἀπειρίαν αὐτοῦ καταγιγνώσκει, τὸ συμπεπλεγμένον νομίζων ψεῦ δος, ἐν ὁμολογουμένως καὶ κατ' αὐτὸν τὸν Ἵππαρχον τό γε μὴ ἀντιπίπτειν τὰς σκιὰς ψεῦδος ἐμπέπλεκται. Καὶ γὰρ εἰ μὴ τῇ Μερόῃ ἀνταίρει, τῆς γε Συήνης νοτιώτερα εἶναι τὰ ἄκρα τῆς Ἰνδικῆς συγχωρῶν φαίνεται. [2,1,20] Jusqu'ici, c'est en supposant l'exactitude de ce qui a été dit tant de fois et de ce qu'on croit généralement, à savoir que l'extrémité méridionale de l'Inde est située juste à la hauteur de Méroé, que nous avons démontré l'absurdité des conséquences du système d'Hipparque. Mais comme Hipparque, qui n'y avait fait encore nulle objection, refuse dans son second livre d'admettre la susdite hypothèse, il nous faut voir aussi comment il raisonne à ce sujet. Voici ce qu'il dit en propres termes : « Dans les cas où une distance considérable sépare deux points du globe situés sous le même parallèle à l'opposite l'un de l'autre, il n'y a pas d'autre moyen de vérifier s'ils sont effectivement sous le même parallèle que d'arriver à comparer ensemble leurs climats ou positions respectives. Or, si le climat de Méroé se trouve suffisamment déterminé (et il l'est par cette circonstance, que rapporte Philon dans la Relation du voyage qu'il exécuta par mer en Éthiopie, à savoir que, quarante-cinq jours avant le solstice d'été, on y a le soleil au zénith, ainsi que par le rapport de l'ombre au gnomon que le même auteur dit y avoir été observé tant à l'époque du solstice qu'à celle de l'équinoxe, sans compter que l'opinion d'Eratosthène sur ce point se rapproche autant que possible de celle de Philon), en revanche, personne, pas même Ératosthène, n'a déterminé le vrai climat de l'Inde. Seulement s'il est vrai, ainsi qu'on le croit sur la foi de Néarque qu'on y assiste au coucher des deux Ourses, il devient impossible que Méroé et l'extrémité de l'Inde soient situées sous le même parallèle. » - De deux choses l'une pourtant : ou bien Ératosthène a ratifié ce que différents auteurs avaient dit de cette circonstance qu'on voit dans l'Inde les deux Ourses se coucher, et alors comment Hipparque a-t-il pu dire que personne, et Ératosthène pas plus que les autres, n'avait rien publié sur le climat de l'Inde, car cette circonstance du coucher des Ourses se rapporte bien, j'imagine, au climat; ou bien il est faux qu'Ératosthène ait confirmé le dire des autres sur ce point, et alors pourquoi ne l'avoir pas mis hors de cause? En fait Ératosthène ne l'a pas confirmé positivement, et, s'il a taxé Déimaque d'ignorance, pour avoir prétendu, contrairement au témoignage de Mégasthène, qu'il n'y a pas un lieu dans l'Inde entière, d'où l'on puisse assister au coucher des deux Ourses et où l'on observe le renversement alternatif des ombres, c'est qu'il avait lieu de soupçonner un double mensonge dans une assertion, dont la première partie (j'entends celle-ci que l'on ne voit nulle part dans l'Inde les ombres tomber alternativement en sens contraires) se trouvait être de l'aveu de tous, et est, de l'aveu même d'Hipparque, un mensonge notoire: car, si Hipparque ne veut pas que l'extrémité méridionale de l'Inde corresponde juste à Méroé, au moins paraît-il admettre qu'elle est plus méridionale que Syène.


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Dernière mise à jour : 26/01/2006