HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 1

  par. 19

[2,1,19] Πάλιν δ' ἐκείνου τὸν Δηίμαχον ἰδιώτην ἐνδείξασθαι βουλομένου καὶ ἄπειρον τῶν τοιούτων· οἴεσθαι γὰρ τὴν Ἰνδικὴν μεταξὺ κεῖσθαι τῆς τε φθινοπωρινῆς ἰσημερίας καὶ τῶν τροπῶν τῶν χειμερινῶν, Μεγασθένει τε ἀντιλέγειν φήσαντι ἐν τοῖς νοτίοις μέρεσι τῆς Ἰνδικῆς τάς τε ἄρκτους ἀποκρύπτεσθαι καὶ τὰς σκιὰς ἀντιπίπτειν· μηδέτερον γὰρ τούτων μηδαμοῦ τῆς Ἰνδικῆς συμβαίνειν· ταῦτα δὴ φάσκοντος ἀμαθῶς λέγεσθαι· τό τε γὰρ τὴν φθινοπωρινὴν τῆς ἐαρινῆς διαφέρειν οἴεσθαι κατὰ τὴν διάστασιν τὴν πρὸς τὰς τροπὰς ἀμαθές, τοῦ τε κύκλου τοῦ αὐτοῦ ὄντος καὶ τῆς ἀνατολῆς· τοῦ τε διαστήματος τοῦ ἐπὶ τῆς γῆς τροπικοῦ ἀπὸ τοῦ ἰσημερινοῦ, ὧν μεταξὺ τίθησι τὴν Ἰνδικὴν ἐκεῖνος, δειχθέντος ἐν τῇ ἀναμετρήσει πολὺ ἐλάττονος τῶν δισμυρίων σταδίων, συμβῆναι ἂν καὶ κατ' αὐτὸν ἐκεῖνον, ὅπερ αὐτὸς νομίζει, οὐχ ἐκεῖνος· δυεῖν μὲν γὰρ καὶ τριῶν μυριάδων οὖσαν τὴν Ἰνδικὴν οὐδὲ πεσεῖν μεταξὺ τοσούτου διαστήματος, ὅσων δ' αὐτὸς εἴρηκε, πεσεῖν ἄν· τῆς δ' αὐτῆς ἀγνοίας εἶναι καὶ τὸ μηδαμοῦ τῆς Ἰνδικῆς ἀποκρύπτεσθαι φάσκειν τὰς ἄρκτους μηδὲ τὰς σκιὰς ἀντιπίπτειν, ὅτε γε καὶ πεντακισχιλίους προελθόντι ἀπ' Ἀλεξανδρείας εὐθὺς συμβαίνειν ἄρχεται· ταῦτα δὴ εἰπόντος, εὐθύνει πάλιν οὐκ εὖ Ἵππαρχος, πρῶτον ἀντὶ τοῦ χειμερινοῦ τροπικοῦ τὸν θερινὸν δεξάμενος, εἶτ' οὐκ οἰόμενος δεῖν μάρτυρι χρῆσθαι τῶν μαθηματικῶν ἀναστρολογήτῳ ἀνθρώπῳ, ὥσπερ τοῦ Ἐρατοσθένους προηγουμένως τὴν ἐκείνου μαρτυρίαν ἐγκρίνοντος, ἀλλ' οὐ κοινῷ τινι ἔθει χρωμένου πρὸς τοὺς ματαιολογοῦντας. Εἷς γάρ τις τῶν πρὸς τοὺς ματαίως ἀντιλέγοντας ἐλέγχων ἐστίν, ὅταν αὐτὴν τὴν ἐκείνων ἀπόφασιν, ὁποία ποτέ ἐστι, δείξωμεν ἡμῖν συνηγοροῦσαν. [2,1,19] {Même défaut de logique dans la critique qu'il fait} de cet autre passage, où, voulant montrer à quel point Déimaque était ignorant et peu au fait des questions de cette nature, Ératosthène a rappelé comment il plaçait l'Inde entre l'équinoxe d'automne et le tropique d'hiver et comment, choqué de l'assertion de Mégasthène, que l'on voit dans le sud de l'Inde les deux Ourses se coucher et les ombres porter alternativement en sens contraires, il soutenait, lui, qu'il n'y a pas dans toute l'étendue de l'Inde un seul lieu où se produise l'un ou l'autre de ces deux phénomènes. « Sur ces deux points, disait Ératosthène, Déimaque s'est trompé grossièrement. Il s'est trompé d'abord en croyant que, sous le rapport de la distance aux tropiques, il peut y avoir la moindre différence entre l'équinoxe d'automne et l'équinoxe du printemps, puisque les levers du soleil et le cercle décrit par cet astre sont absolument les mêmes à l'une et à l'autre équinoxes. De plus, comme la distance du tropique terrestre à l'équateur, qui sont les deux cercles entre lesquels Déimaque place l'Inde, a été réduite par une estimation plus exacte bien au-dessous de 20.000 stades, il se trouve, par le fait, avoir raisonné contre lui-même et tout en notre faveur : il est impossible, en effet, avec les 20 ou 30.000 stades de largeur qu'il attribue à l'Inde, qu'elle tombe jamais entre lesdites limites, tandis qu'elle y peut tomber avec les dimensions que nous lui prêtons. Mais il s'est trompé encore et non moins grossièrement en prétendant que nulle part dans l'Inde on n'observe le coucher des deux Ourses, non plus que le renversement des ombres, puisqu'en s'avançant à 5.000 stades d'Alexandrie on commence déjà à observer ce double phénomène. » Or, Hipparque critique encore toute cette argumentation d'Ératosthène, mais sans plus de fondement, avons-nous dit ; car en premier lieu il a tort de vouloir que Déimaque ait parlé du tropique d'été, quand il a formellement spécifié le tropique d'hiver ; et tort en second lieu de penser qu'il soit absolument interdit dans une question de {géographie} mathématique d'user du témoignage d'un homme étranger à l'astronomie, comme si Ératosthène, en citant ici Déimaque, avait entendu le désigner pour son autorité principale, et qu'il eût fait autre chose qu'user d'un procédé que tout le monde emploie avec les interlocuteurs peu sérieux : n'est-ce pas, en effet, l'un des meilleurs moyens de réfuter un contradicteur frivole que de lui démontrer que son dire, quel qu'il soit, nous donne raison contre lui-même?


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Dernière mise à jour : 26/01/2006