HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre II

Chapitre 1

  par. 18

[2,1,18] Φησὶ Δὲ Ἵππαρχος κατὰ τὸν Βορυσθένη καὶ τὴν Κελτικὴν ἐν ὅλαις ταῖς θεριναῖς νυξὶ παραυγάζεσθαι τὸ φῶς τοῦ ἡλίου περιιστάμενον ἀπὸ τῆς δύσεως ἐπὶ τὴν ἀνατολήν, ταῖς δὲ χειμεριναῖς τροπαῖς { τὸ} πλεῖστον μετεωρίζεσθαι τὸν ἥλιον ἐπὶ πήχεις ἐννέα, ἐν δὲ τοῖς ἀπέχουσι τῆς Μασσαλίας ἑξακισχιλίοις καὶ τριακοσίοις (οὓς ἐκεῖνος μὲν ἔτι Κελτοὺς ὑπολαμβάνει, ἐγὼ δ' οἶμαι Βρεττανοὺς εἶναι) βορειοτέρους τῆς Κελτικῆς στα δίοις δισχιλίοις πεντακοσίοις) πολὺ μᾶλλον τοῦτο συμβαίνειν. Ἐν δὲ ταῖς χειμεριναῖς ἡμέραις ἥλιος μετεωρίζεται πήχεις ἕξ, τέτταρας δ' ἐν τοῖς ἀπέχουσι Μασσαλίας ἐνακισχιλίους σταδίους καὶ ἑκατόν, ἐλάττους δὲ τῶν τριῶν ἐν τοῖς ἐπέκεινα, οἳ κατὰ τὸν ἡμέτερον λόγον πολὺ ἂν εἶεν ἀρκτικώτεροι τῆς Ἰέρνης. Οὗτος δὲ Πυθέᾳ πιστεύων κατὰ τὰ ἀρκτικώτερα τῆς Βρεττανικῆς τὴν οἴκησιν ταύτην τίθησι, καί φησιν εἶναι τὴν μακροτάτην ἐνταῦθα ἡμέραν ὡρῶν ἰσημερινῶν δέκα ἐννέα, ὀκτωκαίδεκα δὲ ὅπου τέτταρας ἥλιος μετεωρίζεται πήχεις· οὕς φησιν ἀπέχειν τῆς Μασσαλίας ἐνακισχιλίους καὶ ἑκατὸν σταδίους, ὥσθ' οἱ νοτιώτατοι τῶν Βρεττανῶν βορειότεροι τούτων εἰσίν. Ἤτοι οὖν ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ παραλλήλου εἰσὶ τοῖς πρὸς τῷ Καυκάσῳ Βακτρίοις ἐπί τινος πλησιάζοντος· εἴρηται γὰρ ὅτι κατὰ τοὺς περὶ Δηίμαχον συμβήσεται βορειοτέρους εἶναι τῆς Ἰέρνης τοὺς πρὸς τῷ Καυκάσῳ Βακτρίους σταδίοις τρισχιλίοις ὀκτακοσίοις· προστεθέντων δὲ τούτων τοῖς ἀπὸ Μασσαλίας εἰς Ἰέρνην, γίνονται μύριοι δισχίλιοι πεντακόσιοι. Τίς οὖν ἱστόρηκεν ἐν τοῖς ἐκεῖ τόποις λέγω δὲ τοῖς περὶ Βάκτρα τοῦτο τὸ μῆκος τῶν μεγίστων ἡμερῶν τὸ ἔξαρμα τοῦ ἡλίου τὸ κατὰ τὰς μεσουρανήσεις ἐν ταῖς χειμεριναῖς τροπαῖς; Ὀφθαλμοφανῆ γὰρ πάντα ταῦτα καὶ ἰδιώτῃ καὶ οὐ δεόμενα μαθηματικῆς σημειώσεως, ὥστε συνέγραψαν ἂν πολλοὶ καὶ τῶν παλαιῶν τῶν τὰ Περσικὰ ἱστορούντων καὶ τῶν ὕστερον μέχρι καὶ εἰς ἡμᾶς. Πῶς δ' ἂν λεχθεῖσα εὐδαιμονία τῶν τόπων ὡμολόγητο τοῖς τοιούτοις ἐν τῷ οὐρανῷ φαινομένοις; Ἐκ δὲ τῶν εἰρημένων δῆλον ὡς καὶ σοφῶς ἀντιλέγει πρὸς τὴν ἀπόδειξιν, ὡς ἰσοδυναμούντων τῶν ζητουμένων, λαμβάνοντος πρὸς τὸ ἀποδεῖξαι τὸ ζητούμενον. [2,1,18] Hipparque nous dit maintenant qu'à la hauteur du Borysthène et de la Celtique le crépuscule règne du couchant au levant pendant toute la durée des nuits d'été, et que le soleil, lors du solstice d'hiver, s'y élève au plus de 9 coudées ; qu'à 6.300 stades de Massalia (c'est-à-dire, à l'en croire, encore dans les limites de la Celtique, mais déjà en pleine Bretagne, suivant nous, et à 2.500 stades au nord de la Celtique) le phénomène est beaucoup plus sensible ; que là, pendant les jours d'hiver, la hauteur du soleil est de 6 coudées; qu'elle est de 4 coudées à 9.100 stades de Massalia et de moins de trois dans les pays situés encore au delà. Or, d'après notre calcul, cette région ultérieure devrait se trouver plus septentrionale de beaucoup que Ierné elle-même. Mais Hipparque, sur la foi de Pythéas, la place seulement au nord de la Bretagne, et comme il ajoute que le plus long jour y est de dix-neuf heures équinoxiales, tandis qu'il est de dix-huit heures seulement aux lieux où la hauteur du soleil est de 6 coudées, c'est-à-dire dans les pays qu'il place à 9.100 stades de Massalia, il s'ensuivrait que ces derniers pays sont plus méridionaux que les parties les plus méridionales de la Bretagne. C'est donc sous le même parallèle que la Bactriane caucasienne ou sous un parallèle approchant qu'il convient de chercher la position en question, puisqu'il résulte, avons-nous dit, de l'estimation de Déimaque que la partie de la Bactriane contiguë au Caucase est de 3.800 stades plus septentrionale que Ierné. Ajoutons enfin ces 3.800 stades au nombre de stades qui représente la distance entre Massalia et Ierné, et nous aurons ainsi 12.500 stades pour la distance totale. Mais qui a jamais observé dans ces régions, j'entends aux environs de Bactres, une durée pareille des jours les plus longs et une pareille hauteur méridienne du soleil lors du solstice d'hiver, tous phénomènes pourtant qui, par leur nature, doivent frapper les regards même de l'ignorant, et qui, n'ayant aucun besoin de preuve ou de démonstration mathématique, devraient se trouver relatés dans la plupart des descriptions soit anciennes, soit modernes, qui nous ont été laissées de l'empire Perse? Comment concilier aussi ce que nous avons dit plus haut de la fertilité de ces contrées avec de semblables phénomènes ou apparences célestes? On voit donc par ce qui précède que le raisonnement d'Hipparque, tout spécieux qu'il puisse être, est précisément l'opposé d'une vraie démonstration : oubliant en effet que la question ne peut jamais avoir la valeur d'une preuve, il n'a fait en somme que démontrer la question par la question elle-même.


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Dernière mise à jour : 26/01/2006