[1,2,4] Ἀλλὰ μὴν ταῦτά γε πάντα ὁ ποιητὴς Ὀδυσσεῖ προσῆψεν, ὃν τῶν
πάντων μάλιστα ἀρετῇ πάσῃ κοσμεῖ· οὗτος γὰρ αὐτῷ
Πολλῶν ἀνθρώπων ἴδεν ἄστεα καὶ νόον ἔγνω,
οὗτος δ' ὁ πτολίπορθος ἀεὶ λεγόμενος καὶ τὸ Ἴλιον ἑλὼν
Βουλῇ καὶ μύθοισι καὶ ἠπεροπηίδι τέχνῃ·
τούτου γ' ἑσπομένοιο καὶ ἐκ πυρὸς αἰθομένοιο
ἄμφω νοστήσαιμεν,
φησὶν ὁ Διομήδης. Καὶ μὴν ἐπί γε τῇ γεωργίᾳ σεμνύνεται· καὶ γὰρ ἐν ἀμητῷ,
Ἐν ποίῃ δρέπανον μὲν ἐγὼν εὐκαμπὲς ἔχοιμι,
καὶ δὲ σὺ τοῖον ἔχοις·
καὶ ἐν ἀρότῳ,
Τῷ κέ μ' ἴδοις, εἰ ὦλκα διηνεκέα προταμοίμην.
Καὶ οὐχ Ὅμηρος μὲν οὕτω φρονεῖ περὶ τούτων, οὐχὶ δὲ πάντες οἱ
πεπαιδευμένοι μάρτυρι χρῶνται τῷ ποιητῇ, ὡς ὀρθῶς λέγοντι περὶ τοῦ
τὴν τοιαύτην ἐμπειρίαν εἰς φρόνησιν συντείνειν μάλιστα.
| [1,2,4] 4. Homère pourtant prête toutes ces connaissances à Ulysse, c'est-à-dire
à celui de ses héros qu'il se plaît à décorer de toutes les vertus. C'est à
lui, en effet, que s'applique ce vers :
«Il avait visité de nombreuses cités et observé les mœurs de beaucoup d'hommes;»
et cet autre passage :
«Il possédait toutes les ressources de la ruse et celles de la prudence.»
C'est lui qu'il nomme toujours le «destructeur des villes», lui encore qui
réussit à prendre Ilion
«Par la force de ses conseils, de sa parole et de sa trompeuse adresse....»
«Qu'il consente à me suivre ,» s'écrie aussi Diomède, en parlant de lui, «
et nous reviendrons tous deux, fût-ce du milieu des flammes.»
Ce qui n'empêche point qu'Ulysse ne se vante ailleurs de ses
connaissances agricoles et de sa dextérité comme faucheur,
«Qu'on me donne dans ce champ une faux à la lame recourbée et à toi la
pareille,»
comme laboureur aussi, «Et tu verras si je sais creuser un long et droit sillon.»
Et notez qu'Homère n'est point seul à penser de la sorte; tous les esprits
éclairés, invoquant son témoignage, ont reconnu la justesse de cette
thèse, que rien ne contribue autant à donner la sagesse qu'une
semblable expérience des choses pratiques de la vie.
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