[11a,5] Τοῖς δὲ μεταβαίνουσιν ἀπὸ τῆς Εὐρώπης ἐπὶ τὴν Ἀσίαν ἐν τῇ γεωγραφίᾳ τὰ πρὸς βορρᾶν ἐστι πρῶτα τῆς εἰς δύο διαιρέσεως, ὥστε ἀπὸ τούτων ἀρκτέον. Αὐτῶν δὲ τούτων πρῶτά ἐστι τὰ περὶ τὸν Τάναϊν, ὅνπερ τῆς Εὐρώπης καὶ τῆς Ἀσίας ὅριον ὑπεθέμεθα. Ἔστι δὲ ταῦτα τρόπον τινὰ χερρονησίζοντα· περιέχεται γὰρ ἐκ μὲν τῆς ἑσπέρας τῷ ποταμῷ τῷ Τανάιδι καὶ τῇ Μαιώτιδι μέχρι τοῦ Βοσπόρου καὶ τῆς τοῦ Εὐξείνου παραλίας τῆς τελευτώσης εἰς τὴν Κολχίδα· ἐκ δὲ τῶν ἄρκτων τῷ Ὠκεανῷ μέχρι τοῦ στόματος τῆς Κασπίας θαλάττης· ἕωθεν δὲ αὐτῇ ταύτῃ τῇ θαλάττῃ μέχρι τῶν μεθορίων τῆς τε Ἀλβανίας καὶ τῆς Ἀρμενίας, καθ' ἃ ὁ Κῦρος καὶ ὁ Ἀράξης ἐκδιδοῦσι ποταμοί, ῥέοντες ὁ μὲν διὰ τῆς Ἀρμενίας Κῦρος δὲ διὰ τῆς Ἰβηρίας καὶ τῆς Ἀλβανίας· ἐκ νότου δὲ τῇ ἀπὸ τῆς ἐκβολῆς τοῦ Κύρου μέχρι τῆς Κολχίδος, ὅσον τρισχιλίων οὔσῃ σταδίων ἀπὸ θαλάττης ἐπὶ θάλατταν, δι' Ἀλβανῶν καὶ Ἰβήρων, ὥστε ἰσθμοῦ λόγον ἔχειν. Οἱ δ' ἐπὶ τοσοῦτον συναγαγόντες τὸν ἰσθμὸν ἐφ' ὅσον Κλείταρχος, ἐπίκλυστον φήσας ἐξ ἑκατέρου τοῦ πελάγους, οὐδ' ἂν λόγου ἀξιοῖντο. Ποσειδώνιος δὲ χιλίων καὶ πεντακοσίων εἴρηκε τὸν ἰσθμόν, ὅσον καὶ τὸν ἀπὸ Πηλουσίου ἰσθμὸν εἰς τὴν Ἐρυθράν. “Δοκῶ δέ” φησί “μὴ πολὺ διαφέρειν μηδὲ τὸν ἀπὸ τῆς Μαιώτιδος εἰς τὸν Ὠκεανόν.”
| [11a,5] Cette division de l'Asie en deux grandes régions une fois admise, comme c'est la région du Nord que le géographe rencontre la première quand il passe d'Europe en Asie, c'est par celle-ci naturellement que nous commencerons, et, dans celle-ci, c'est la partie qui borde le Tanaïs que nous décrirons d'abord, puisque nous avons décidé de prendre précisément le cours de ce fleuve pour limite entre l'Europe et l'Asie. - Or, nous avons là en quelque sorte une presqu'île, bornée au couchant par le Tanaïs même, le Palus-Maeotis jusqu'au Bosphore {Cimmérien} et la partie de la côte du Pont-Euxin qui aboutit à la Colchide ; au nord par l'Océan jusqu'au débouché de la mer Caspienne ; au levant par cette même mer jusqu'aux confins de l'Albanie et de l'Arménie, ou, ce qui revient au même, jusqu'à l'embouchure du Cyrus et de l'Araxe, fleuves qui arrosent, le premier, l'Arménie, et, le second, l'Ibérie et l'Albanie ; et enfin au midi par une ligne allant d'une mer à l'autre sur un espace de 3000 stades environ entre l'embouchure du Cyrus et la frontière de la Colchide et à travers l'Albanie et l'Ibérie de manière à figurer l'isthme de ladite presqu'île. Il n'y a pas à tenir compte, fût-ce un moment, de l'opinion de ceux qui prétendent réduire cet isthme autant que l'a fait Clitarque, par exemple, quand il a affirmé qu'il était sujet à être entièrement couvert par les eaux des deux mers qu'il sépare. Mais Posidonius à son tour n'assigne à ce même isthme que 1500 stades d'étendue, juste autant, dit-il, qu'à l'isthme compris entre Péluse et la mer Erythrée, déclarant, qui plus est, qu'à son idée l'isthme qui va du Maeotis à l'Océan ne doit guère différer des deux autres.
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