[11a,4] Διῄρηται δ' εἰς μέρη πολλὰ καὶ ὀνόματα περιγραφαῖς καὶ μείζοσι καὶ ἐλάττοσιν ἀφωρισμένα. Ἐπεὶ δ' ἐν τῷ τοσούτῳ πλάτει τοῦ ὄρους ἀπολαμβάνεταί τινα ἔθνη, τὰ μὲν ἀσημότερα τὰ δὲ καὶ παντελῶς γνώριμα καθάπερ ἡ Παρθυαία καὶ Μηδία καὶ Ἀρμενία καὶ Καππαδοκῶν τινες καὶ Κίλικες καὶ Πισίδαἰ, τὰ μὲν πλεονάζοντα ἐν τοῖς προσβόρροις μέρεσιν ἐνταῦθα τακτέον, τὰ δ' ἐν τοῖς νοτίοις εἰς τὰ νότια, καὶ τὰ ἐν μέσῳ δὲ τῶν ὀρῶν κείμενα διὰ τὰς τῶν ἀέρων ὁμοιότητας πρὸς βορρᾶν πως θετέον· ψυχροὶ γάρ εἰσιν, οἱ δὲ νότιοι θερμοί. Καὶ τῶν ποταμῶν δὲ αἱ ῥύσεις ἐνθένδε ἰοῦσαι πᾶσαι σχεδόν τι εἰς τἀναντία αἱ μὲν εἰς τὰ βόρεια αἱ δ' εἰς τὰ νότια μέρη ̔τά γε πρῶτα, κἂν ὕστερόν τινες ἐπιστρέφωσι πρὸς ἀνατολὰς ἢ δύσεισ̓, ἔχουσί τι εὐφυὲς πρὸς τὸ τοῖς ὄρεσιν ὁρίοις χρῆσθαι κατὰ τὴν εἰς δύο μέρη διαίρεσιν τῆς Ἀσίας· καθάπερ καὶ ἡ θάλαττα ἡ ἐντὸς στηλῶν, ἐπ' εὐθείας πως οὖσα ἡ πλείστη τοῖς ὄρεσι τούτοις, ἐπιτηδεία γεγένηται πρὸς τὸ δύο ποιεῖν ἠπείρους, τήν τε Εὐρώπην καὶ τὴν Λιβύην, ὅριον ἀμφοῖν οὖσα ἀξιόλογον.
| [11a,4] Certains géographes ont divisé le Taurus lui-même en plusieurs parties formant sous différents noms des circonscriptions plus ou moins étendues ; mais nous, considérant que cette chaîne, vu son immense largeur, se trouve comprendre dans son sein de grandes nations, les unes il est vrai plus obscures, les autres au contraire connues de tout le monde, ocomme voilà les nations Parthe, Mède, Arménienne et en partie du moins les nations Cappadocienne, Cilicienne et Pisidienne, nous avons cru devoir rattacher à l'Asie septentrionale celles de ces nations dont la situation incline plutôt vers le nord, et à l'Asie méridionale celles dent la situation se rapproche plus du midi ; restaient les nations qui occupent la partie centrale de la chaîne, mais pour celles-là il nous a paru qu'on pouvait à la rigueur les attribuer aussi à l'Asie septentrionale, puisque les deux climats sont presque identiques et que, tandis que dans l'Asie méridionale il fait partout très chaud, on éprouve encore un froid très vif au coeur de ces montagnes. Ajoutons que presque tous les fleuves qui descendent du Taurus coulent (au moins dans la partie supérieure de leur cours et quittes à se détourner ensuite pour la plupart soit vers l'E. soit vers l'O.) dans un sens diamétralement opposé, les uns au nord, et les autres au midi, et que cette direction symétrique est une circonstance heureuse qui vient encore justifier l'emploi que nous avons fait de la chaîne du Taurus comme délimitation naturelle dans notre division de l'Asie en deux grandes régions. N'est-ce pas, au reste, de la même manière que la mer Intérieure qui, dans presque toute son étendue, forme en quelque sorte le prolongement direct de la chaîne du Taurus, nous a fourni le moyen de faire de l'Europe et de la Libye deux continents distincts qui trouvent désormais en elle leur meilleure ligne de démarcation ?
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