[10d,20] Τῶν Κρητικῶν τὰ κυριώτατα τῶν καθ' ἕκαστα τοιαῦτα εἴρηκε. Γαμεῖν μὲν ἅμα
πάντες ἀναγκάζονται παρ' αὐτοῖς οἱ κατὰ τὸν αὐτὸν χρόνον ἐκ τῆς τῶν παίδων ἀγέλης
ἐκκριθέντες, οὐκ εὐθὺς δ' ἄγονται παρ' ἑαυτοὺς τὰς γαμηθείσας παῖδας, ἀλλ' ἐπὰν ἤδη
διοικεῖν ἱκαναὶ ὦσι τὰ περὶ τοὺς οἴκους· φερνὴ δ' ἐστίν, ἂν ἀδελφοὶ ὦσι, τὸ ἥμισυ τῆς τοῦ
ἀδελφοῦ μερίδος· παῖδας δὲ γράμματά τε μανθάνειν καὶ τὰς ἐκ τῶν νόμων ᾠδὰς καί τινα
εἴδη τῆς μουσικῆς. Τοὺς μὲν οὖν ἔτι νεωτέρους εἰς τὰ συσσίτια ἄγουσι τὰ ἀνδρεῖα· χαμαὶ δὲ
καθήμενοι διαιτῶνται μετ' ἀλλήλων ἐν φαύλοις τριβωνίοις καὶ χειμῶνος καὶ θέρους τὰ αὐτά,
διακονοῦσί τε καὶ ἑαυτοῖς καὶ τοῖς ἀνδράσι· συμβάλλουσι δ' εἰς μάχην καὶ οἱ ἐκ τοῦ αὐτοῦ
συσσιτίου πρὸς ἀλλήλους, καὶ πρὸς ἕτερα συσσίτια· καθ' ἕκαστον δὲ ἀνδρεῖον ἐφέστηκε
παιδονόμος· οἱ δὲ μείζους εἰς τὰς ἀγέλας ἄγονται· τὰς δ' ἀγέλας συνάγουσιν οἱ
ἐπιφανέστατοι τῶν παίδων καὶ δυνατώτατοι ἕκαστος ὅσους πλείστους οἷός τέ ἐστιν
ἀθροίζων· ἑκάστης δὲ τῆς ἀγέλης ἄρχων ἐστὶν ὡς τὸ πολὺ ὁ πατὴρ τοῦ συναγαγόντος,
κύριος ὢν ἐξάγειν ἐπὶ θήραν καὶ δρόμους, τὸν δ' ἀπειθοῦντα κολάζειν· τρέφονται δὲ
δημοσίᾳ· τακταῖς δέ τισιν ἡμέραις ἀγέλη πρὸς ἀγέλην συμβάλλει μετὰ αὐλοῦ καὶ λύρας εἰς
μάχην ἐν ῥυθμῷ, ὥσπερ καὶ ἐν τοῖς πολεμικοῖς εἰώθασιν, ἐκφέρουσι δὲ καὶ τὰς πληγὰς τὰς
μὲν διὰ χειρὸς τὰς δὲ καὶ δι' ὅπλων σιδηρῶν.
| [10d,20] Enumérons d'après Ephore, les principales dispositions de la législation
crétoise. Tous les jeunes garçons désignés pour sortir en même temps de l'agélé des
Enfants sont tenus aussi de se marier en même temps, mais sans pouvoir
immédiatement emmener chez eux leurs femmes : il leur faut attendre que celles-ci
soient en état de tenir leurs maisons. - La dot de la femme, quand il y a des frères, est
moitié de la part de ceux-ci. - Tous les enfants apprennent les éléments de la
grammaire, les chants nationaux inscrits dans les lois, et les premiers principes de la
musique. - Ceux qui, vu leur jeune âge, ne sont pas encore aussi avancés, sont
conduits aux andries ou repas communs, et là, assis par terre, ils mangent ensemble,
vêtus de mauvaises tuniques qu'ils portent hiver comme été, se servant eux-mêmes et
faisant en même temps le service des tables des hommes, - Ils engagent souvent aussi
des batailles en règle, soit entre membres d'une même syssitie, soit de syssitie à
syssitie. - A chaque andrie est attaché un paedonome, chargé de présider aux exercices
des enfants. Devenus plus grands, les enfants passent dans les agélés. Chaque agélé
est formée par les soins d'un enfant appartenant à l'une des plus illustres et plus
puissantes familles. Il recrute, à cet effet, et rassemble le plus d'enfants qu'il peut. En
général, c'est le père de l'enfant par qui l'agélé a été formée qui en est le chef ; et il est
libre de la conduire où il veut, à la chasse, au stade, etc., et de punir comme il l'entend
toute désobéissance à ses ordres. Les enfants des agélés sont nourris aux frais de
l'Etat. Plusieurs fois par an, à des époques fixes, on voit tous ces enfants marcher au
combat, agélé contre agélé, et cela d'un pas mesuré et réglé par la flûte et la lyre, ce qui
est aussi l'habitude du soldat crétois à la guerre ; {puis le combat s'engage}, et tous ces
enfants se portent des coups à qui mieux mieux, soit avec le poing, soit avec des armes
{de bois}.
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