[9c,5] Φασὶ δ´ εἶναι τὸ μαντεῖον ἄντρον κοῖλον κατὰ
βάθους οὐ μάλα εὐρύστομον, ἀναφέρεσθαι δ´ ἐξ
αὐτοῦ πνεῦμα ἐνθουσιαστικόν, ὑπερκεῖσθαι δὲ τοῦ
στομίου τρίποδα ὑψηλόν, ἐφ´ ὃν τὴν Πυθίαν ἀναβαίνουσαν
δεχομένην τὸ πνεῦμα ἀποθεσπίζειν ἔμμετρά τε
καὶ ἄμετρα· ἐντείνειν δὲ καὶ ταῦτα εἰς μέτρον ποιητάς
τινας ὑπουργοῦντας τῷ ἱερῷ. πρώτην δὲ Φημονόην
γενέσθαι φασὶ Πυθίαν, κεκλῆσθαι δὲ καὶ τὴν προφῆτιν
οὕτω καὶ τὴν πόλιν ἀπὸ τοῦ πυθέσθαι, ἐκτετάσθαι
δὲ τὴν πρώτην συλλαβήν, ὡς ἐπὶ τοῦ ἀθανάτου
καὶ ἀκαμάτου καὶ διακόνου.
| [9c,5] Le Mantéum ou siège de l'oracle n'est autre chose, dit-on, qu'un antre,
un trou profond, dont l'ouverture, d'ailleurs assez peu large, laisse
échapper certaine vapeur qui porte à l'enthousiasme. Cette ouverture est
recouverte d'un trépied très élevé, au haut duquel la Pythie monte pour
recevoir ces émanations excitantes, et prononcer de là, soit en vers, soit
en prose, les oracles que le dieu lui inspire : ceux qu'elle dit en simple
prose sont immédiatement traduits en vers par des poètes attachés au
service du temple. On ajoute que Phémonoé a été la première Pythie, et que
ce nom donné à la prophétesse du temple ainsi qu'à la ville elle-même
vient du mot g-puthesthai, dont on aura seulement allongé la première
syllabe, comme on a fait pour les mots athanatos et akamatos.
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