[9c,4] Αὕτη μὲν οὖν συμμένει, ἡ δὲ Κίρρα καὶ ἡ Κρῖσα
κατεσπάσθησαν, ἡ μὲν --- ὕστερον ὑπ´ Εὐρυλόχου
τοῦ Θετταλοῦ κατὰ τὸν Κρισαῖον πόλεμον·
εὐτυχήσαντες γὰρ οἱ Κρισαῖοι διὰ τὰ ἐκ τῆς Σικελίας
καὶ τῆς Ἰταλίας τέλη, πικρῶς ἐτελώνουν τοὺς ἐπὶ τὸ
ἱερὸν ἀφικνουμένους καὶ παρὰ τὰ προστάγματα τῶν
Ἀμφικτυόνων. τὰ δ´ αὐτὰ καὶ τοῖς Ἀμφισσεῦσι συνέβη.
Λοκρῶν δ´ εἰσὶν οὗτοι τῶν Ὀζολῶν. ἐπελθόντες
γὰρ καὶ οὗτοι τήν τε Κρῖσαν ἀνέλαβον, καὶ τὸ πεδίον
τὸ ὑπὸ τῶν Ἀμφικτυόνων ἀνιερωθὲν αὖθις κατεγεώργουν,
καὶ χείρους ἦσαν περὶ τοὺς ξένους τῶν πάλαι
Κρισαίων. καὶ τούτους οὖν ἐτιμωρήσαντο οἱ Ἀμφικτύονες,
καὶ τῷ θεῷ τὴν χώραν ἀπέδοσαν. ὠλιγώρηται
δ´ ἱκανῶς καὶ τὸ ἱερόν, πρότερον δ´ ὑπερβαλλόντως
{ἐτιμήθη}. δηλοῦσι δ´ οἵ τε θησαυροὶ οὓς καὶ δῆμοι καὶ
δυνάσται κατεσκεύασαν, εἰς οὓς καὶ χρήματα ἀνετίθεντο
καθιερωμένα καὶ ἔργα τῶν ἀρίστων δημιουργῶν,
καὶ ὁ ἀγὼν ὁ Πυθικὸς καὶ τὸ πλῆθος τῶν ἱστορουμένων χρησμῶν.
| [9c,4] Si Anticyre est encore debout, ses voisines Cirrha et Crisa ont été
détruites dès longtemps, la première {par les Criséens eux-mêmes}, la
seconde un peu plus tard par le Thessalien Euryloque, durant la guerre
criséenne. Non contents de s'être enrichis en prélevant des droits énormes
sur les vaisseaux de Sicile et d'Italie, les Criséens s'étaient mis, comme
on sait, à rançonner impitoyablement les pieux visiteurs du temple de
Delphes, et cela contre les prescriptions formelles des Amphictyons.
Amphissa {commit la même faute que Crisa} et éprouva le même sort. Les
habitants (ce sont des Locriens Ozoles) par une brusque attaque avaient
repris possession de Crisa et osé labourer de nouveau la plaine criséenne
que les Amphictyons venaient de déclarer terre sacrée, sans compter qu'ils
s'étaient montrés à l'égard des étrangers pires encore que les anciens
Criséens. Naturellement ils attirèrent sur leurs têtes un prompt châtiment
des Amphictyons, qui restituèrent au Dieu le canton tout entier.
Aujourd'hui le temple de Delphes lui-même est passablement négligé, mais
anciennement {il était l'objet d'hommages et de respects} infinis : c'est
ce que prouvent, d'une part, ces trésors que peuples et souverains à
l'envi y avaient fait construire pour recevoir leurs pieuses offrandes,
lingots d'or et d'argent, chefs-d'oeuvre des plus éminents artistes, etc.,
et d'autre part cette solennité des jeux pythiques et ce grand nombre
d'oracles dont l'histoire a conservé le souvenir.
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